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Citations sur La ballade des hommes-nuages (6)

13

Poème :
Don total
De moi-même
Au moment

La mer
Me traverse
D'un coup
Et où
Suis
Transformée
Légère
En embruns
De lettres
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Miserere
(chœur a capella)



Pitié pour les hommes-nuages
Qui combattent effroi aux frontières
De la folie Humains sans être humains
N’en faites pas des proscrits
des hors-la-vie
Au-delà des séjours vitaux
Premier secours urgence
Sauve-qui-peut accident mental
Hôpitaux peuvent être lieux où devenir
« Fou »
Ô vous mes frères énigmatiques et si maigres !
Pitié pour vos cerveaux qui crient
D’absolu dans la nuit spirituelle
Pitié pour vos crânes lourds de savoir
Qui éclairent la terre de chacun
De leurs os Pitié pour vos crânes
Avec de grands trous noirs
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8

La mer sait.
Le mot que tu cherches
N'est pas seulement un mot.
Mais un mot-geste
Par lequel porter secours.
Un mot qui porte
L'autre
Comme la mer te porte
Quand tu nages.
La mer sait.
Mot-geste
Il brille dans le limon
Obscur de la poésie
Quand les voyelles
Tremblent
De toute leur chair
ouverte
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                                             SUPPLIQUE AU PÈRE MORT



                           Venisti
extrait 3

Mais le père me regarde     sans répondre.     Pas
Un mot.     Le savoir pourtant.     Toute sa vie
Le père a été     un Sisyphe.     Il avait une énorme
Pierre sur la langue       qui l’empêchait de parler.
Il a passé sa vie    à essayer de soulever cette pierre
Et de la faire sortir    de sa bouche.     Mais la pierre
Glissait à chaque fois    dans la gorge    jusqu’au
Tréfonds    de l’œsophage.     Serais-je descendue
Jusqu’à lui     au royaume des morts     pour découvrir
Que même dans la mort    il est resté muet ?     Même
Dans la mort ?      Ou n’est-ce qu’avec moi qu’il est    ce mort
Muet ?     Souffrant dans tous les os    tenter alors
D’étreindre    de mes bras ouverts     le père
Mort     Mais ne pas y parvenir     Son corps
Mort    toujours m’échappe                L’étreinte
Impossible dans la vie     l’est-elle aussi    dans la mort ?
« Par trois fois Énée tenta d’entourer de ses bras le cou de son père ;
Par trois fois en vain il a saisi l’image qui lui échappe des mains,
Telle une brise légère, et très pareille à un songe qui s’envole. »
« Par levibus ventis volucrique simillima somno. »
                                            Tandem

Carnet d’hôpital
     (soliloque)
On dit : « Toucher le fond »
Mais y en a-t-il seulement un
« Fond » quand tout s’effondre ?
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                                             SUPPLIQUE AU PÈRE MORT



                           Venisti
extrait 2

Avoir dans l’oreille        les mots      par lesquels Anchise
Mort      a accueilli son fils Énée        descendu aux enfers :
               « Venisti tandem ! » « Tu es venu enfin ! »
Aurais tant aimé que le père        m’accueille
Par cette formule     en français ou en allemand :
                « Endlich bist du gekommen ! » Hélas
Rien.        À ma vue le père ne dit      rien.      À ma demande
Du mot qui manque            le père ne dit rien non plus.
Lui parler        très bas : « Père aimé tu as été si souvent
Muet      dans ta vie.      Ne le sois pas    dans ta mort.     Suis
Venue     de très loin      pour te revoir enfin.      Te dire mon
Amour.     Te demander de m’aider à trouver      le mot
Qui manque.       Pour sauver       celui que j’aime.
Je t’en supplie.      Réponds-moi.     Je t’en supplie. »
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                                             SUPPLIQUE AU PÈRE MORT



                           Venisti
extrait 1

Avoir       au profond du crâne       mémoire d’Énée
Descendu aux enfers        pour revoir son père mort.
Hantée     par le rugueux livre six       de L’Énéide
Descendre     chaque nuit d’insomnie      à la recherche
Du père mort.               Qui d’autre        pourrait m’aider
À trouver        le mot qui manque ?        Me mettre au moins
Sur le chemin ?        Mais descente est rude.        Longtemps
Impraticable.        Interdite ?        Tomber. Tomber encore.
Tête brûle        de tant chercher et descendre        à pic.
Parvenir enfin     une nuit rougeoyante     au royaume des morts
                (Mais n’est-ce pas       un songe ?)
Trouver le père        occupé à tailler        une rose
Dans sa propre chair.      La reconnaître aussitôt :
C’est la rose du Rhin                           qu’il a essayé
De faire éclore toute sa vie        entre la France
Et l’Allemagne.        « Die Rose am Rhein. »
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