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Critique de mademoisellepenelope


Tu devrais lire cette bd, cela parle très bien de séparations…
Voilà comment je me suis retrouvée avec cette bd entre les mains. Bon, je l'avais repérée mais dans la masse des bd que je parcoure pour le travail, je ne l'avais pas vraiment plus regardée.
Alors, je fais amende honorable.
Oui, on pourrait dire que c'est une bd qui parle de séparations. Un couple qui se sépare et chacun refait sa vie, accomplit les rêves qui semblaient être fondamentaux, essentiels dans leur parcours individuel. Lucia part en Norvège et là elle rencontre Sven, et a un enfant. Piero lui se décide enfin à se lancer dans ce qui lui tenait à coeur : les fouilles en Egypte, fait sa vie où l'on perçoit déjà les frustrations en germe et va être père…
Oui, on devine combien leur relation à Lucia et à Piero devaient être faite de reproches, d'entraves. On devine ce qui a mené à leur séparation… La technique de l'aquarelle ajoute et participe totalement et judicieusement à ces non-dits, à cette suggestion. Les dessins et les atmosphères créées sont évocateurs plus que narratifs, j'y reviendrai.
Puis, ils se téléphonent… Elle vient de comprendre qu'elle va quitter Sven et rentrer en Italie et lui aussi rentre. Ils se revoient, s'aiment toujours et n'arrivent pas à faire l'amour ensemble. Et elle repart dans les bras de l'autre, l'ami de Piero, qui lui avait fait remarquer combien cette petite Lucia qui emménageait en face était jolie. C'est là où cette histoire est puissante. Il existe un troisième, éternel triangle amoureux. L'ami de Piero… Contre qui le couple Piero et Lucia s'est construit et s'est probablement défait.
Plus que de séparation cette histoire évoque de manière diffuse, subtile et lucide les ratés, les loupés de la vie, les décisions illusoires, la vie que l'on ne sait pas saisir et qui nous échappe ou qu'on laisse s'échapper, les frustrations personnelles que l'on pose sur les épaules d'une autre ou d'un autre. Les dialogues sont peu présents, les personnages lavés et évoqués par l'aquarelle qui atténue tout, disperse tout…Et que reste-t-il ?
De cette lecture, demeure une atmosphère étrange, immobile. Malgré la luminosité évidente des couleurs de cet album, paradoxalement les personnages me paraissent aveuglés, figés, écrasés, tout d'abord par la chaleur italienne, par le froid norvégien puis par la moiteur égyptienne, toutes ces ambiances superbement rendues par le dessin de Manuele Fior.
Et à la fin, sous la pluie s'en vont Lucia et…
Vraiment un album magnifique
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