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Critique de marina53


En 1998, Teresa Guerrero, étudiante brillante en archéologie, décroche une bourse et un poste d'assistant scientifique en préparation d'une exposition sur le trésor de Toutânkhamon, qui se tiendra à Berlin. Arrivée à l'hôtel où elle pensait avoir réservé une chambre jusqu'au dimanche et non jusqu'au mercredi comme l'a noté l'hôtesse, elle se plonge, après un bon bain, dans le journal d'Howard Carter, le fameux archéologue et égyptologue qui a découvert la tombe de Toutânkhamon, en novembre 1922. Une lecture apaisante et bienvenue pour elle qui souffre d'insomnie. Peu après, dans le bus, elle fait la rencontre de Ruben, un pseudo-punk issu d'une famille riche qui travaille pour des magazines people en retouchant les rides des célébrités. Après une balade dans la ville, le jeune homme ne manque pas de lui donner sa carte de visite, l'informant au passage que dans le squat où il habite, elle serait la bienvenue. Quand, le mercredi, Teresa se rend compte qu'aucune chambre n'est libre dans la résidence des étudiants, elle se décide à appeler Ruben...

Ce roman graphique met, judicieusement, en parallèle, la vie aussi bien sociale, étudiante qu'amoureuse de Teresa, à Berlin et les recherches d'Howard Carter dans la vallée des Rois. Un parallèle entre le début et la fin du XXième siècle qui, dès lors, montre que L Histoire n'est qu'un éternel recommencement... de son arrivée à Berlin à l'exposition qui attirera beaucoup de monde, en passant par sa rencontre puis son histoire d'amour chaotique avec Ruben, son travail, ses insomnies qui la rongent, ses lecture, l'on suit avec tendresse et passion les quelques mois passés hors de son Italie natale. Une histoire d'amour chaotique, certes, mais très belle entre deux personnages qui semblent n'avoir que peu en commun. Si Teresa est une solitaire, déterminée, prisonnière de ses angoisses et brillante, Ruben est libre, sans réel but dans la vie, à la fois gai et mélancolique. Des personnages forts, tout comme Howard Carter dont on suit l'exploration grâce à la lecture, le plus souvent nocturne, de Teresa. Et des contextes historiques qui le sont tout autant (la découverte de la tombe, la chute du mur de Berlin ou le 11-Septembre) qui rendent alors cet album tout aussi passionnant, singulier que touchant. Graphiquement, Manuele Fior nous offre de très belles planches au pinceau et à la gouache. Les décors sont magnifiques, que ce soit la ville de Berlin ou la vallée des Rois, aveuglante, les personnages expressifs et une palette de couleurs à la fois douce et lumineuse.
Un album sensible et envoûtant...
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