Je ne sais pas si j’aurais eu le courage de le repousser si j’avais été seule. Je l’aime, tu vois. Mais, justement, je l’aime trop pour qu’il me voie dans cet état. Je veux qu’il garde un souvenir joyeux de moi et qu’il refasse sa vie, qu’il soit de nouveau heureux, avec quelqu’un d’autre. Le simple fait d’écrire ces mots me déchire le cœur, mais je sais que c’est mieux ainsi.
Retirant mes chaussures, j’enfonçai les orteils dans les grains de sable chauds et rugueux. Presque brûlants. Je fis quelques pas ainsi, au hasard, les jambes lourdes. Mes yeux ensommeillés se posèrent sur l’horizon. J’imaginais Rose, debout à côté de moi. Je pouvais presque sentir sa présence douce-amère. Douce parce qu’elle me réconfortait. Amère, parce que je savais que ce n’était que le fruit de mon imagination. Rose n’était pas là. Elle ne le serait plus jamais. Toutefois, grâce à elle, moi, je l’étais. Le ciel que je voyais n’était pas le même que celui auquel j’étais habituée. Il était plus haut, plus bleu. Le soleil aussi était différent. Plus chaud, plus dangereux. Quant aux animaux du refuge, je n’aurais jamais pu les voir ailleurs qu’ici. Du moins, ça n’aurait pas été la même chose. Alors, j’étais reconnaissante à Rose de me permettre de voir tout ça.
Mon cerveau était à deux doigts du court-circuit. Tyler me serra davantage contre lui et ses lèvres glissèrent sensuellement sur les miennes, sans se presser, comme s’il les goûtait, comme s’il essayait d’en mémoriser la forme. C’était tellement tendre que je me sentis fondre.
Alors, j’avais bu. Pour me donner du courage ou pour oublier, je ne savais plus trop.
L’Australie !
C’était un pays dont j’avais longuement rêvé moi aussi. Jusqu’à présent, je ne l’avais pas sérieusement envisagé, justement parce qu’il se trouvait à l’autre bout de la planète, et parce que… l’Australie, c’était un autre monde. Les animaux, la végétation, tout était différent.
J’imaginais Rose, debout à côté de moi. Je pouvais presque sentir sa présence douce-amère. Douce parce qu’elle me réconfortait. Amère, parce que je savais que ce n’était que le fruit de mon imagination. Rose n’était pas là. Elle ne le serait plus jamais.
Toutefois, grâce à elle, moi, je l’étais. Le ciel que je voyais n’était pas le même que celui auquel j’étais habitué. Il était plus haut, plus bleu. Le soleil aussi était différent. Plus chaud, plus dangereux.