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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On dirait qu'il y a plus de choses à dire autour du roman que sur le roman lui-même, tant les circonstances de son écriture et de sa publication forment une véritable matière, alors que le récit de fiction ne recèle pas d'extraordinaires qualités.

Cette autobiographie à peine déguisée (quoique magnifiée à certains endroits) relate la rencontre du célébrissime couple Fitzgerald, jusqu'à la décision de Zelda d'abandonner la danse. On est donc loin d'avoir là un témoignage complet de la vie de Zelda, d'autant que ses moments de crise et ses différentes périodes d'internement en hôpital psychiatrique sont éludés. Or le roman a justement été écrit pendant une période d'internement, et Zelda fut encouragée par un de ses médecins à écrire, à des fins thérapeutiques. On ne sait si cette forme d'art-thérapie fonctionna réellement, Scott ayant piqué une véritable colère en apprenant que Zelda écrivait sur sa propre vie : car lui-même, qui avait toujours fait de Zelda et de leur vie commune son sujet principal, la matière première de sa littérature, ne supportait guère, bizarrement, qu'elle se les approprie également... le fait que le propre éditeur de Scott avait accepté de publier le roman de Zelda n'avait évidemment pas arrangé les choses. Mais surtout, Scott travaillait sur Tendre est la nuit depuis longtemps et voyait (à mon avis, à tort) le roman de Zelda comme un oeuvre rivale, voire comme un affront. Scott se fit donc un devoir de dire à Zelda que son roman était nul et de la faire retravailler tout le texte. Il l'aurait apparemment poussée à supprimer des passages (peut-être est-ce pour cela que tout ce qui relève des internements est passé sous silence, je ne sais pas). On sait en revanche qu'il est compliqué de trancher à propos de ce que les époux Fitzgerald ont écrit à deux mains ou pas, à propos de ce qui est de Zelda uniquement ou de ce qui revient à tous deux. Ici, je dirais que peu importe pour le lecteur (mais pas pour l'historien de la littérature, évidemment). Il ne semble pas que Scott ait massacré un roman qui, tel qu'il se présente actuellement à nos yeux, n'offre pas un grand intérêt littéraire.

Zelda y relate la relation de couple compliquée qui fut la leur. Si le début - la rencontre - se lit aisément, dès la période du voyage de noces, les anecdotes sur leur vie commune s'amoncellent et deviennent très vite ennuyeuses. On ne peut pas dire que l'expérience personnelle ait été transcendée par l'écriture, loin de là. Je sauverai tout de même la troisième partie, celle sur la danse. Zelda se décida à étudier la danse très tardivement dans sa vie, décidée à devenir professionnelle, ce qui était une voie de garage. C'est sans doute cette période qu'elle relate avec le plus de sentiment, de verve, et qu'elle y déploie par courts instants un style qui aurait demandé à être exploité autrement, peut-être dans des poèmes. La décision de Zelda d'abandonner la danse y est très dramatisée, présentée comme inéluctable et due à des blessures, ce qui est assez différent de ce qui se passa réellement, puisque Zelda, tout de même engagée dans une petite compagnie, finit par décliner l'offre. Mais c'est justement parce que la version romancée est différente qu'on peut un tant soit peu comprendre que ce fut une grande douleur pour elle, ainsi que toucher du doigt le grand drame de sa vie, qui fut probablement de ne jamais trouver à exploiter son potentiel créatif, qui comportait pourtant bien des facettes.

Je conseillerai donc Accordez-moi cette valse uniquement aux personnes qui intéressent de très près à Zelda Fitzgerald, même s'ils n'y apprendront peut-être pas grand-chose . Ce qui reste de plus intéressant dans son écriture, ce sont à mon sens sa correspondance (du moins ce que j'en ai lu), où elle déploie par moments un talent poétique et sombre loin d'être égalé dans son roman. Malheureusement, on n'a publié en France que quelques une des ses lettres insérées dans la correspondance de son mari. Je ne sais pas si elles ont jamais été publiées pour elles-mêmes aux États-Unis.
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Dans son unique roman, apparemment écrit sous la colère de se voir reléguée aux oubliettes, l'auteur se recrée sous le nom d'Alabama, qu'elle suit religieusement et linéairement pendant douze ans, étrangère à elle-même. Son mari est peintre et non romancier, sa fille se nommera Bonnie, non Scottie. Manque de recul, de talent littéraire ou peur de se regarder en face ? Un peu des trois, j'imagine. Sous la plume de Zelda, la jeune femme apparaît une éternelle adolescente, une éternelle scandaleuse qui n'aura de cesse de prouver sa valeur, son labeur. La majorité du roman traite de la lutte acharnée d'Alabama pour devenir ballerine, malgré son âge, son mari, sa fille. Dans ses yeux, Paris 1920, ses princesses russes réduites aux cours de ballet, les parties éternelles d'américains désoeuvrés, la misère parfois ; dans son corps, les muscles douloureux, les petites mesquineries entre danseuses pauvres, l'incompréhension agacée de David, son époux. C'est une idée idiote, nous en conviendrons de vouloir danser Diaghilev à près de 30 ans, l'entêtement d'Alabama fait peine à voir, il ennuie un peu aussi car on sent bien qu'avoir dansé n'a pas suffi. Zelda a encore des choses à prouver, une présence à affirmer, même bien après. Mais à qui ? Aux yeux du monde ? de Scott ? Aux siens ? Il semblerait que l'entreprise ait échoué : Zelda n'a pas vraiment de voix. À la lecture du roman, on se demande s'il ne s'agit pas d'un manque de force, d'une sorte de vacuité innée qui la pousse à s'incarner à toute force dans le premier idéal venu. Alabama ne choisit pas la danse par amour de l'art – par goût de la contrition et du cilice à la barre, peut-être – mais parce qu'elle se souvient d'avoir été, adolescente, applaudie sur la scène de sa ville natale. Comme si danser conjurait le mauvais sort, effaçait le temps, rendait à la femme assez mal mariée l'adolescence dorée d'une jeune fille en vue. Et d'un bout à l'autre, Alabama expie. Un mariage qui fait la honte de ses parents, une fille qui reste étrangère, un époux qui l'oublie, et un amant surtout. Dans cette obsession même, Alabama reste une épouse. Insoumise, capricieuse, renaclante, certes, mais une propriété néanmoins. Pour autant, Accordez-moi cette valse n'est pas un roman lugubre, loin s'en faut. Zelda Fitzgerald est une plume incontestable, pourvue d'un véritable don pour la métaphore inattendue et le dialogue enlevé. Elle en use beaucoup, c'est un fait. « Glissez, mortels… » : Alabama et David ne se parlent pas, ils se donnent la réplique, virevoltent en rythme à la Fred et Ginger. C'est souvent drôle, un peu grave pas en-dessous, facilement oubliable. La fin du moment montre une Alabama réconciliée, un genre de grand espoir en plan large qui achève de décoller la fiction de la biographie. J'ignore dans quelle mesure le roman comble tout ce qui n'a pas été dans la vie de Zelda. Et je trouve que c'est une bien triste raison d'écrire un roman.
(Au passage, encore une preuve qu'il ne faut jamais se fier aux 4e de couverture. Celle-ci annonce « le portrait d'un homme doué qui s'autodétruit ». Très drôle. Il s'agit de sa femme, en fait, et visiblement elle n'aura même pas gagné le droit d'être reconnue comme l'héroïne de son propre roman.)
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Dans ce roman puissant, aux tonalités autobiographiques, nous rencontrons Zelda Fitzgerald sous le nom de son héroïne Alabama Beggs.

Élevée au sud des Etats-Unis, Alabama a grandi dans une famille aimante et conventionnelle. Sa mère n'a jamais cessé de la choyer et son père, juge, lui a inculqué des valeurs traditionnelles. Ses parents notamment son père se sont hissés comme de véritables repères dans sa vie. Peu à peu, Alabama voit ses soeurs ainées, Dixie et Joan, quitter la maison pour construire une famille.

À l'image de ses soeurs, elle rencontre David Knight et décide à son tour de fonder sa vie avec lui. Elle quitte sa maison d'enfance et voyage dans le cadre idyllique et ensoleillé de la Côté d'Azur. David Knight est un artiste et Alabama s'habitue à une vie fortunée et dispendieuse. Avec lui, elle construit un tout nouveau mode de vie bien loin de son éducation. Pourtant leur mariage connaît des failles et Alabama décide de se vouer à corps perdu dans la danse pour maîtriser ses émotions.

Écrit durant son internement en psychiatrie, Zelda Fitzgerald sous couvert de son héroïne raconte sa propre vie et son union fantasque avec Scott Fitzgerald. Entre gloire et décadence, leur couple fascine et Zelda Fitzgerald puise dans son expérience personnelle pour construire son roman.

J'ai été déroutée par ses mots aux connotations envoûtantes. À la fois décousue et pourtant fascinante, une plume étrange qui interpelle par sa force créatrice et autobiographique.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Accordez-moi cette valse est l'unique roman autobiographique de Zelda Fitzgerald. Ecrit en six semaines alors qu'elle était internée, Zelda y décrit son histoire d'amour avec Scott.

Alabama, beauté du Sud, rencontre David Knight, c'est le coup de foudre. Les deux amoureux quittent les États-Unis pour la France. David est un artiste reconnu, une petite fille nait, tout semble pour le mieux mais le couple s'étiole. Alabama n'est pas heureuse. Elle se passionne pour la danse et n'a plus qu'une obsession : devenir une danseuse reconnue.

Mon avis sur Accordez-moi cette valse est mitigé : j'ai pensé plusieurs fois abandonner ma lecture. Je comprends les commentaires dithyrambiques que j'ai lus sur le roman vantant l'unicité de cette oeuvre et tout particulièrement les conditions de son écriture , la nouveauté de la plume de Zelda, le point de vue sur son couple… Mais je n'ai pas apprécié ma lecture : certains extraits sont poétiques et d'autres extrêmement confus. le roman compte plus de 400 pages et pourtant aucun personnage ne m'a semblé attachant parce qu'ils semblaient insaisissables. Tout paraît flou dans ce roman : l'écriture à la qualité irrégulière, l'intrigue et les personnages.
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Une belle autobiographie, parfois confuse, à l'image de la vie de Zelda et Scott.
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