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Critique de roquentin


Scott Fitzgerald et sa carrière qui a passé comme un éclair. Hemingway était le pape de la Génération perdue, Fitzgerald en était l'âme damnée...
Il connaît le succès phénoménal avec son premier livre... Puis, ne sachant que faire ni de cette fortune subite ni de sa nouvelle vie, il joue les dandys en s'adonnant sans retenue à l'alcool. Il est certain que lendemains chanteront mieux encore ...
La Fêlure, recueil de quinze nouvelles, situées entre 1923 et 1939, tourne principalement autour de la vie de l'auteur et de celle sa compagne, Zelda Sayre.
Sa seule foi est la littérature. Toute son expérience de vie, son rapport aux autres, ses bonheurs et malheurs doivent le conduire à produire son oeuvre littéraire.
Fitzgerald nous propose des nouvelles qui alternent entre textes de grande qualité littéraire, avant tout celle où il décrit la génèse de ses livres avec ses ratés, ses hésitations, ses innombrables faux départs qui ont fini à la corbeille. A d'autres moments, il nous explique qu'écrire est d'une facilité déconcertante...
Je suppose que ces visions divergentes lui sont dictées par son état psychologique, lui-même soumis aux périodes de dépression et de consommation poussée à l'extrême. Cette inégalité aura traversé toute son oeuvre.
L'ensemble nous donne une chronologie de la vie de Fitzgerald. Son obsession des gens (très) riches et sa quête ininterrompue de faire partie de cet univers. Il se rendra compte que l'argent qu'il aura gagné en écrivant et donc basé sur le talent, ne sera d'aucun intérêt aux yeux de ceux qui sont riches par habitude et par hérédité. Ce sera la grosse claque pour Scott Fitzgerald...
Ostracisé et amer devant ce constat d'exclusion, il finira par éprouver du dégoût pour sa propre personne et il s'isolera à la fin de sa vie. Il deviendra un écrivain oublié dont même l'oeuvre finira par s'effacer. Un des passages les plus poignants du recueil est celui où Fitzgerald veut faire découvrir ses propres livres à une nouvelle amie. Pour cela, il parcourt les librairies parisiennes afin de les lui acheter, mais plus aucun de ses livres n'est en vente, même chez les bouquinistes. Au fur et à mesure que Scott Fitzgerald s'est étiolé, son oeuvre a disparu des mémoires et des étagères...
Quelques phrases magnifiques: “..mais jamais mon moral ne sombra plus bas que le dégoût de moi-même lorsqu'il m'arrivait d'offrir aux autres un lamentable spectacle” Ou: “ ...comment résoudre la contradiction entre occasions perdues et promesses altières de l'avenir”.
Quelques nouvelles paraissent un peu moins lestes. Il passe de fulgurances évidentes à des paragraphes qui semblent moins intéressants, mais qui à la relecture, révèlent également toute la profondeur de cette Fêlure.
J'ai été ravi de faire la encontre de F. Scott Fitzgerald par ce petit recueil.
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