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Critique de Poljack


Mon avis :
Cette nouvelle est bien loin du film de David Fincher, ou plutôt, c'est l'adaptation cinématographique qui s'en éloigne, puisque le réalisateur et ses scénaristes ont largement réécrit la vie de Benjamin Button. Avec bonheur.
Dès les premiers paragraphes du récit de F. S. Fitzgerald, on comprend que l'on aura pas affaire à la même histoire. Ici, l'auteur fait naître un Benjamin non seulement vieux, mais déjà capable de communiquer et possédant les goûts et les envies d'un vieillard. Par rapport au film, on a tendance à trouver cela beaucoup moins crédible, mais bon ! On est dans un conte fantastique, alors le mieux, c'est de cesser tout de suite de se référer à l'oeuvre de Fincher.
Évidemment, le récit de Fitzgerald est daté ; normal ! Cette nouvelle est sortie en 1920. Tous ses écrits ont été édités dans la première moitié du vingtième, avant 1940. Après, il était mort, alors évidemment, c'était beaucoup plus compliqué. Ceci dit, son écriture n'a rien de surannée, sans doute parce qu'il ne cherchait pas à faire des effets de style. Ce qui le rend d'ailleurs beaucoup plus agréable à lire que certains de ces contemporains dont le verbe peut paraître aujourd'hui un peu affecté, quand ce n'est pas carrément boursoufflé.
On pourrait trouver cette histoire un tantinet « légère », tant les personnages secondaires sont peu fouillés, mais F. S. Fitzgerald, s'il ne les décrit pas en détail, nous brosse assez bien leur caractère, suffisamment en tout cas pour leur donner une épaisseur. Benjamin Button vit une évolution inversée, marquée par quelques événements déterminants, et c'est à travers ces anecdotes, la manière dont le héros les vit, et la façon dont les autres protagonistes réagissent que l'auteur nous accroche. Les situations sont bien retranscrites et les interactions bien analysées, ce qui rend ces scènes à la fois vivantes et crédibles. L'ensemble de cette nouvelle est d'ailleurs sur un ton plutôt enlevé, presque joyeux, malgré l'épilogue qui s'annonce forcément dramatique.
L'étrange histoire de Benjamin Button est du domaine du fantastique, mais on y retrouve ce qui est au coeur de l'oeuvre de Fitzgerald : la difficulté de changer de statut social dans cette société du début du vingtième siècle. Un pauvre qui s'enrichit reste un pauvre, et l'on ne verra en vous que vos différences.

La deuxième nouvelle de ce recueil, La lie du bonheur est toute aussi réussie. Cette histoire douce-amère retrace quelques années de la vie d'une femme à qui tout souriait et qui, après avoir sacrifié sa carrière d'actrice par amour, abandonne sa jeunesse pour rester au chevet de son mari victime d'une attaque cérébrale aux conséquences dramatiques.
Comme dans la nouvelle précédente, on retrouve cette écriture qui démontre une certaine richesse lexicale sans jamais tomber dans un snobisme de langage. C'est sobre, simple, et pour cela, brillant.
Lien : https://poljackleblog.blogsp..
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