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Critique de moertzombreur


The Curious Case of Benjamin Button - L'Étrange Histoire de Benjamin Button
Voici l'exemple parfait d'un grand film qui est une belle «  trahison  » de l'objet littéraire dont il s'inspire, soit une nouvelle éponyme de F. Scott Fitzgerald. Dans cette dernière il y a beaucoup d'ironie et de sarcasme, une amertume que l'on ne retrouve pas dans le film. Finalement on peut parler d'une libre adaptation, puisque le seul véritable point commun est le principe du rajeunissement du personnage principal. Dès la naissance de ce dernier une incohérence majeure de la nouvelle est détournée, Benjamin est un bébé avec un visage de vieillard, alors que dans la nouvelle il est un vieillard qui parle déjà, son père, bien que très secoué, ne l'abandonne pas... le scénario du film est bien ficelé, le journal de Benjamin est lue par une fille à sa mère agonisante, dans une chambre d'hôpital de la Nouvelle Orléans, alors que l'ouragan Katrina se déchaîne, Benjamin devient donc le narrateur du film lors des différents retours en arrières qui marquent les étapes importantes de sa vie. La réalisation de David Fincher se fait donc par petites touches, en douceur, avec lenteur dirons certains, mais de moins point de vue, dans ce film qui dure presque trois heures, je n'ai décelé aucune longueur, on est, au contraire, peu à peu enivré par cette métaphore du temps qui passe, par le décalage que subit Benjamin, il va dans la même direction que tout un chacun, et regarde en spectateur les incidents qui jalonnent sa vie, ceux-ci échappent à son contrôle. Oubliant peu à peu le traumatisme de sa naissance, le regard des autres s'atténuant au fil du temps, il fait l'expérience de la tolérance, et magnifie l'éphémère qui cristallise la beauté de chaque instant, étreignant aussi, avec plus de force, la douleur de la perte, celle qui compte le plus à nos yeux, celle des gens que nous aimons. «  Aimer vaut plus que tout  », même si l'amour de Benjamin pour Daisy est impossible, dès le départ, avec quelques moments de grâces fugitives, l'amertume que l'on trouvait dans la nouvelle de Fitzgerald, a complètement était laissé de côté dans le film, et c'est tant mieux. La photographie parfois très sombre de Claudio Miranda, donne une teinte en clair-obscur, renforçant ainsi sa mélancolie poignante. « La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans », disait Mark Twain, le questionnement philosophique que déclenche la vision du film est vertigineux, tout en douceur, arrivé à la dernière scène, on a la gorge serrée... Quel putain de bon film, il m'a transporté comme avait pu le faire Forrest Gump ou Big Fish, je pense même que ces films là sont dans la lignée de la vie est belle de Frank Capra.
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