Certaines histoires ne devraient pas être oubliées, car elles parlent furieusement de nos contradictions. La prose poétique fine, épurée et sans concession de
Jean-Marc Flahaut fait revivre cette aventure des années 70. À quoi bon raconter, quand les fragments, les détails, les interactions, les frôlements, les basculements insidieux disent tous d'eux même sur la nature humaine ? Outre le syndrome éponyme, l'ouvrage se concentre sur le sens de la révolution, son non-sens interdit, giratoire, oratoire et factuellement guidé vers une impasse. Comment ne pas se sentir concerné par ce cri des actes qui cherchent un sens à une vie qui n'en a plus. On a fini par se fatiguer de tourner en rond autour des ronds-points. Les armes de
Jean-Marc Flahaut sont les mots qui dézinguent les a priori et posent les bonnes questions sans jamais y répondre de manière moralisante. La forme épistolaire - qui ressurgit dans le livre composé de fragments courts et concis - est très juste, car elle ramène la parole et l'écriture à sa plus simple dénomination : s'adresser à. À qui ?
Stockholm s'adresse à tout le monde. Avons-nous le courage de l'admettre ?
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