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Critique de Cycnos


Premier tome d'un cycle achevé, "La Porte des Abysses" d'Alexis Flamand constitue l'entrée vers le Monde fascinant d'Alamänder. Et quelle entrée, Nom d'un Moufre !

Oubliez ce que vous connaissez sur la fantasy « classique », oubliez la fantasy qui suit une ligne de facilité, avec des intrigues convenues et des créatures déjà vues-revues et oubliez cette soupe « Tolkienienne » que vous n'arrivez plus à digérer depuis des mois ou des années… Alors oui, je pense que vous essayez probablement de vous soigner en vous injectant du Jaworski ou du Péru, mais au fond de votre âme de lecteur, vous savez que ce sont les exceptions qui confirment la règle.

Pour ma part, j'ai vraiment pris "La Porte" (des Abysses) dans la gueule ! Et à ma grande stupéfaction, j'ai apprécié. de nature peu masochiste pourtant, j'ai essayé de comprendre pourquoi j'ai dévoré ce livre de 540 pages en seulement 3 jours. Il me semble avoir trouvé des débuts de réponses…

La première réponse sonne comme une évidence, j'étais alité à l'hôpital avec ce livre sous le coude, donc j'avais pour ainsi dire… le temps de lire, afin de m'occuper l'esprit pendant qu'on me soignait le corps.

La seconde réponse m'a sauté aux yeux dès les premières pages.

Je lisais quelques choses d'unique en son genre, que je n'avais encore jamais lu. le souci du détail m'a heurté sans cesse, de la description de la faune et la flore incroyables aux fascinants royaumes, de la richesse du monde au système de magie original, des personnages charismatiques aux retournements de situations intelligents et improbables, sont autant d'éléments marquants. Unique, parce que oui, je n'avais encore jamais lu un livre qui se rapprochait de près ou de loin du Monde d'Alamänder.

Tout commence avec Jonas, mage détective spécialisé dans les crimes liés à la magie qui embarque dans une aventure pour sauver sa maison et ses terres qui seront bientôt ravagées par le nouvel occupant qui n'est autre que le Royaume voisin, Kung Borr. Il décide donc de se rendre à la Capitale Ker Fresnel pour convaincre le roi Ernst XXX de préserver son bien et de lui rétrocéder. A ce stade, j'étais perplexe et circonspect. Mais où donc Alexis Flamand voulait-il m'emmener ?

Le reste m'a littéralement scotché, j'étais bouche bée, l'imagination dont l'auteur fait preuve est assez stupéfiante. A plusieurs reprises, je me suis demandé comment un « être humain » pouvait avoir une imagination aussi débordante, la poser sur le papier et arriver à accoucher d'un ensemble aussi cohérent. le talent probablement.

Comment oublier le périple de Maek ? L'école "T'Sanks" ? Les carnocéréales ou les Macrovores ? Les Skorjs et les moufres ? La magestueuse Ker Fresnel ? Mon cerveau était constamment en ébullition, face à tant de stimulis, d'images, de lieux… que j'en suis venu à me demander si mon cerveau n'était pas limité vu que j'en avais quasiment le tournis et qu'il a frisé l'erreur 404.

D'une simple enquête banale au premier abord, l'auteur nous transporte, grâce à une écriture et un style efficace, assez simple mais pas simpliste, dans un univers cohérent et très travaillé. On sent rapidement qu'Alexis Flamand maitrise son histoire. J'imagine l'auteur avec une multitude de feuilles A4 parsemée de lignes droites, de courbes et de triple loots piqués à rebondissement qui relient habillement un point A et B, comme avait pu le faire dans un autre genre littéraire Universal War One.

Les personnages sont d'une manière générale hauts en couleurs, certains plus charismatiques que d'autres, mais tous sont intéressants et bien écrits. Mention spéciale à l'énigmatique roi Ernst XXX, génie, stupide ou simple mégalo, j'hésite toujours… Et comment ne pas citer l'indispensable compagnon de Jonas, le démon Reztel, qu'on adore détester mais finalement tellement attachant. J'ai d'ailleurs regretté qu'il soit moins présent durant la seconde partie.

Et puis, il y a la Magie, ou plutôt le système de Magie, d'une cohérence et d'une originalité absolues.
Sans trop en dévoiller, la magie YArkhanie s'appuie sur la « programmation informatique » alors que la magie organique est plus… heu, « organique » ? Je crois avoir lu que l'auteur a de très bonnes notions de biologie et qu'il s'est inspiré de … la synthèse des protéines par les ribosomes, oui, rien que ça. Quand je vous dit qu'Alexis Flamand à une imagination folle et débordante… l'organique a ma préférence car beaucoup plus poétique que la première. Lorsque Jonas en use, les descriptions sont très détaillées et explicites. C'est complexe, mais très visuelle, et je crois avoir compris comment cela fonctionne… mais à bien y réfléchir, j'ai comme un doute.

Et enfin, l'humour, un flôt d'humour…. tonitruant, décapant et pour ma part, ça a fait mouche à chaque fois. Je me suis réellement fendu la poire la tête piquée vers ce très bel objet livre des éditions LEHA (et quelle belle illustration de Marc Simonetti, comme toujours).

Alors oui, l'humour en tant que tel ne fait pas une grande histoire, mais il est très bien dosé et ça ne constitue pas le coeur du livre. Ce sont simplement de petites touches qui titillent les zygomatiques régulièrement, et pour ma part, ça m'a fait un bien fou.
Et qu'on se comprenne bien, ce n'est pas une oeuvre humoristique, ou « parodique » à la Pratchett, mais bien de la vraie bonne fantasy qui « contient » de l'humour… nuance importante.

En bref, je pense que vous l'aurez compris, « La porte des Abysses » est un immense coup de coeur, un roman de Fantasy absolument unique et à l'humour irrésistible ! Un univers complexe et très bien travaillé, un mélange enquête et fantasy habilement mené. Non d'un Skarj de combat, je suis vraiment devenu « Alamändovore » ! Alors, M. Alexis Flamand, simplement, Merci.
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