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Critique de Bookycooky


" Show them a good time* ", titre de la version originale débute avec la nouvelle qui donne son nom au titre . Vu les éloges lus sur cette jeune écrivaine irlandaise et ce premier livre, un recueil de huit nouvelles, je suis un peu déboussolée. Une station-service qui n'en est pas une, sur une autoroute, une belle jeune femme qui vient d'y être recrutée, et un garçon de dix-neuf ans qui la rejoint. On se croirait chez Ionesco, tout est un peu vague, leur passé, leur présent, leur futur.... et des chaises devant la station pour un usage Inconnu. Je n'ai pas très bien compris où l'auteure voulait en venir.....
La deuxième nouvelle on y voit un tout petit peu plus claire, le désir d'une ado pour l'ouvrier australien de son père, un trentenaire avec qui elle regarde le film "L'Exorciste", un peu étrange quand même , surtout qu'elle pense qu'en lui faisant visionner le film, elle voudrait qu'il comprenne qu'elle ne se ferait pas avoir comme la gamine du film, étrange scène ! À laquelle s'y ajoute celle de la fin, où Ionesco reste trop raffiné par rapport à l'absurde de Flattery 😊......
Mais cette prose assez étrange n'est pourtant pas totalement dénuée de charme, " A 70 ans, aprés avoir souffert de multiples désillusions, la première avec ma mère , la deuxième avec moi, mon père mourût..... À ses funérailles chaque personne me donnait l'impression de quelqu'un que je connaissais....**".C'est la troisième nouvelle du recueil, "Hump", La Bosse, terrible, de plus en plus déroutant....de l'humour triste qui enlève tout espoir.


L'absurde qui rend hilarant l'absurdité même de notre existence littéralement insensée, lutte perpétuelle entre une vie hypocrite imposée pas la société et nos propres désirs, me plait. Une troisième dimension qui sous une loupe grossissante aide à en diminuer l'impact négatif pour finalement en rire. Mais ici l'absurde ne fait pas rire et perd pied dans des histoires de jeunes femmes déboussolées, je dirais même trop déboussolées dans notre monde actuel, urbain et consumériste. Celles-ci ne luttent même pas pour leurs propres désirs ( déjà qu'elles ne savent pas vraiment ce qu'elle désirent), préfèrent souffrir et s'avilir volontairement. Des femmes qui se détruisent, se pourrissent la vie, pour uniquement pouvoir sortir du conformisme, de l'hypothétique perfection exigée socialement. Elles ne sont même pas désespérées, on dirait qu'elles ne sont pas humaines.....bref je n'ai pas saisi l'intérêt de ces récits dépressifs ni le sens du titre français, vu qu'ici on est bien loin de la joie et de la bonne humeur. Être constamment obligée à essayer de saisir le sens de ce que Flattery veut nous raconter, un humour dubitatif, un cynisme extrême envers la vie ( "You are to forget me") , le tout emballé dans un absurde peu consistant, m'a fatiguée.

Bien que la prose (v.o.) soit prometteuse, que les idées ne manquent pas, et que l'ensemble fait très légèrement penser à l'univers beckettien que j'aime beaucoup, ce fût pour moi une lecture pénible, sans plaisir. Mais n'hésitez pas à le lire si ça vous tente, vu le succès de la littérature glauque, mais de préférence dans une de vos périodes roses.


*Montre leur du bon temps .
**At seventy, after suffering several disappointments, the first being my mother, the second being me, my father died..... At the funeral everyone looked like someone I might sort of know.
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