AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kenehan


Mission n°11 : Contrer la menace terroriste de S.P.E.C.T.R.E..

James Bond au vert :
Après toutes ces années de services, James Bond est en petite forme. Par chance, M vient de découvrir les bienfaits de la cure naturiste. Adieu alcool, foie gras, plats gastronomiques et cigarette ; bienvenue tisane, céréales et sauna. Bond devient un autre homme ! Jusqu'à qu'une menace internationale pointe le bout de son nez et ne lui retombe sur les épaules.

"Votre spectre contre le mien !" :
Au cours des missions précédentes, 007 a eu maille à partir essentiellement avec le SMERSH et quelques self-made truands de grande envergures. S.P.E.C.T.R.E., c'est la nouveauté. Une organisation rondement menée par un génie du crime qui a su rassembler sous sa coupe d'anciens membres des pires et plus grandes organisations criminelles/ennemies. C'est dans la sérénité la plus absolue qu'Ernst Stavro Blofled a su mettre en place un plan de longue haleine (à l'image de celui de Goldfinger) et à débuter son action terroriste. le monde ne peut que trembler devant cette menace inattendue et si efficace. Autant le dire tout de suite, c'est la première véritable mission où Bond doit sauver le monde.

Chasse au trésor et soucoupe volante :
Blofled n'est que le marionnettiste. La véritable action est menée d'une main de maître par Emilio Largo, un bel homme à l'allure sympathique et qui cache pourtant une froideur meurtrière. le tableau clinique sur le plan psychologique/psychiatrique ne serait pas des plus avenants…
C'est donc un bras de fer que Bond et Largo vont mener tout au long de ce roman, l'un tentant de faire sauter l'impeccable couverture de l'autre et d'enfin sécuriser le monde. le tout ne serait possible sans la figure mécanique à la pointe de la technologie pour l'époque : le Disco Volante qui offre une base d'opération originale.
On notera tout de même l'écho que font respectivement l'alibi de la chasse au trésor et le yacht au roman "Vivre et laisser mourir" et à la nouvelle "Le spécimen rare de Hildebrand".

Le cas Domino :
Dominetta Vitali est très certainement la figure féminine amicale la plus forte des romans jusqu'à présent. Non seulement elle s'amuse de Bond et de ses tentatives de séduction mais elle n'hésite pas à le remettre à sa place. Un fort caractère qui est expliqué par son origine méditerranéenne. Domino n'est pas une femme, Domino est une italienne !
Capable de supporter la douleur, le machisme des hommes et leur cruauté ainsi que le poids d'une menace atomique imminente sur le monde, la jeune femme est un élément important si ce n'est dans la résolution de l'intrigue, dans l'immortalité de Bond. C'est quand même elle qui sauve 007 d'une mort évidente et par là même qui venge l'assassinat de son frère (et hop un écho à la nouvelle "Top secret").
Doit-on épiloguer sur la lourdeur misogyne de l'analyse de sa conduite ? Domino conduit extrêmement bien contrairement à toutes les femmes qui sont, soit disant, dangereuses car pipelettes (bam ! une pique en cache une autre !). La boucle est bouclée avec la conclusion de l'analyse : Domino conduit comme un homme. Si on résume bien la situation, en fait, Domino est un homme italien dans le corps d'une créature de rêve que peu d'hommes pourront espérer conquérir. Inutile d'en rajouter une couche avec la comparaison entre la jeune femme et une jument arabe… On l'aura compris, Ian Fleming insuffle en Bond la quintessence de sa misogynie en plus de vivre tous ses fantasmes à travers ce personnage. Il a bon dos le Bond !

Never Say Never Again :
Les deux adaptations successives que sont "Opération Tonnerre" et "Jamais plus jamais" auront adapté avec efficacité un Bond passionnant tout en gommant les imperfections. Ainsi, les lourdeurs à l'encontre des femmes sont délaissées (quoi que Kim Basinger à dos de cheval me semble maintenant être un vilain clin d'oeil au roman…) pour être contrer par la présence de nouveaux personnages à l'image de Fiona Volpe/Fatima Blush. C'est là l'un des mérites des films : accorder une plus grande place à la gent féminine (qui reste très discrète dans les romans) bien que pas mal de travers machistes subsistent.
De plus, c'est un final sous-marin épique que nous offre les apparitions de Sean Connery à l'écran alors que le roman se plante légèrement...

Conclusion :

La première apparition du S.P.E.C.T.R.E. est une réussite indéniable malgré quelques petites faiblesses sur un ou deux points. Il surpasse bon nombre d'autres romans de la saga mais on conseillera plutôt le visionnage des films à ceux qui voudrait tenter cette histoire. C'est à peu près la même chose mais en mieux sur l'écran.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}