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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A en croire les jeunes qui s'y ennuient copieusement, rien ne semble devoir jamais troubler le morne quotidien de leur village de Saône-et-Loire, principalement préoccupé, en cet automne 1988, des conditions météorologiques et de leur impact sur les vendanges. C'est sans compter l'embrasement inexpliqué d'une grange, et la traînée de poudre des conjectures et des rumeurs qui, alimentée par les vieilles rancoeurs, commence aussitôt à se répandre. Alors que tous les regards se tournent vers Gildas, un mauvais garçon un peu marginal, un rien pourrait bientôt suffire à enflammer les esprits échauffés...


Si quelques indices permettent de situer ce village à Saint-Jean-de-Vaux, près de Givry en Bourgogne, là où l'auteur a passé cinq ans de sa vie, l'histoire pourrait aussi bien se dérouler dans bien d'autres petites communes françaises de cette époque. Entre attachement aux traditions et à son entre-soi d'un côté, appât de nouvelles opportunités comme la construction récente d'un lotissement et l'arrivée de néoruraux de l'autre, l'on y assiste à la querelle des anciens et des modernes, le triumvirat presque pagnolesque du maire, du curé et du paysan se retrouvant, malgré lui, confronté à des choix cornéliens et difficiles à assumer.


De non-dits en malentendus et de vieilles querelles mal éteintes en pétage de plombs intempestifs, le récit prend son temps pour installer avec soin, en quatre saisons formant autant de parties narratives, les caractères très justement campés de ses personnages et la lente mais irrépressible fermentation de leurs relations dans ce huis clos rural. Pendant que les anciens peinent à se faire aux transformations de leur monde, la jeune génération ne parvient pas à s'y tailler une place. Et, alors même que des citadins choisissent de faire du village leur dortoir, eux n'ont qu'une hâte : s'envoler vers d'autres horizons, sous peine de périr d'absence de perspectives et d'espoir. de la friction entre ces deux plaques tectoniques, l'on sent dès le début venir le drame, et c'est dans l'attente de l'explosion que l'on sent le récit se charger d'une tension de plus en plus électrique.


De sa plume fluide et agréable, Emmanuel Flesch excelle à disséquer l'atmosphère décadente de cette petite commune rurale étranglée entre deux époques et deux styles de vie contradictoires. La pertinence de cette peinture sociologique, alliée à la tension dramatique de son intrigue, en fait une lecture en tout point captivante. (4/5)


Merci à Babelio et aux éditions Calmann Lévy pour cette découverte.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Au rythme des quatre saisons, une chronique qui s'ancre dans un paysage de vignes, dans les années 80.

Un ennui général règne sur les environs, pour la bande d'ados qui se retrouve devant la cabine téléphonique. Les amours naissent et meurent, les plus jeunes s'angoissent de leur ignorance. Pourtant, un événement dramatique va fait voler en éclat la torpeur générale. Un incendie détruit le hangar des Berthelot, faisant passer de vie à trépas les chèvres qui s'y abritaient. Les chèvres de Delphine, l'amoureuse secrète de Samuel. du haut de ses dix ans , il porte en lui un lourd secret : il a bien reconnu celui qui rodait autour de la grange juste avant que le feu se déclare.


Lorsqu'un événement un peu exceptionnel arrive, les langues se délient et les vieilles rancoeurs sortent de l'oubli feint où elles étaient tapies. Anciennes offenses, amours trahies, dettes d'honneur, opinions politiques, tout est bon pour alimenter la vindicte.

Après quelques craintes en début de récit (« agonir » au lieu d'agoniser, les « quatre coins de l'Hexagone ») , qui ont tout de même activé une lecture en mode correction, je me suis laissée entraînée par la narration, avec ses références musicales ou sociales à l'époque. La vie quotidienne d'un petite bourgade, qui évoque un autre roman célèbre, Clochemerle, les échanges des ados désoeuvrés, même si le thème n'est pas neuf, ont réussi à me captiver.


Deuxième roman apprécié , après le coeur à l'échafaud , que j'avais beaucoup aimé, Emmanuel confirme son talent de conteur et son art des dialogues.

450 pages Calmann Lévy 4 janvier 2023
#Gazoline #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai été captivée par la façon dont Emmanuel Flesch présente le village et les personnages. Mon intérêt est malheureusement vite retombé, peut-être parce que retrouver la vie quotidienne d'un village, même en 1988, n'est pas ce que je cherche dans une lecture.

Samuel, dix ans, ne rêve que de Delphine. Il fait la connaissance d'un nouveau venu au village, Alex.
La soeur d'Alex, Sandra, a une fois de plus été arrachée à son lycée et à ses amis, elle essaie de s'intégrer à une bande d'adolescents.
Le père Berthelot, papa de Delphine, dirige les vendanges. À l'horizon, sa grange brûle. Samuel a aperçu Gildas, le mauvais garçon du coin dans les parages, est-ce lui qui a mis le feu ?

À partir de là, l'intrigue s'enlise, tout comme l'enquête de police, ce serait un accident. Des personnes sont entendues, donc soupçonnées par tout le village, puis elles sont innocentées.

Les jeunes — et les moins jeunes — continuent leur vie, frôlent le drame, finalement ce ne sont que des bêtises, parfois des grosses, mais des bêtises. Quand le drame survient, il était annoncé depuis tellement longtemps qu'il n'a plus ni goût ni saveur.

Merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/gazol..
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Merci au Magazine Femina et aux Éditions Calmann-Levy de m'avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.

A l'automne 1988, dans un village entouré de vignes, les jeunes s'ennuient et les habitants voient leur quotidien troublé par la construction d'un lotissement. Samuel rêve de Delphine. Tandis que Gildas tombe amoureux d'une fille du lotissement qui n'a pas du tout l'intention de sortir avec lui.

L'incendie d'une grange réveille les rancoeurs des villageois.

Est-ce un incendie volontaire et criminel ou bien un accident ?

Gildas est soupçonné. Puis, l'enquête va se diriger vers d'autres suspects.

Samuel, dix ans, n'ose pas avouer qu'il a aperçu Gildas aux abords de la grange.

Chacun analysera la situation et des secrets familiaux ressurgiront. Les rancoeurs subsistent.

Nous sommes plongés dans les années quatre-vingt-dix, dans un petit village rural. Ce roman sociétal nous permet de découvrir le quotidien des personnages et ces personnages sont attachants et d'une belle simplicité. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre. Les péripéties qui se déroulent dans ce village sont passionnantes. Un beau roman d'apprentissage.

J'ai également aimé l'écriture qui est fluide. Les chapitres sont courts, c'est ce qui crée un véritable dynamisme.

Ce livre m'a donné envie de découvrir cet auteur et ses précédents livres.
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Gazoline, voici un roman qui se prête très bien au format audio !

La plume très narrative et descriptive d'Emmanuel Flesch lu par François Hatt nous emmène dans un petit village près de Chalon où la vie semble suivre son cours en cet automne 1988. Les ados passent leurs soirées près de la cabine téléphonique du camping, les vignerons pensent aux vendanges à venir. Il ne faudra qu'une étincelle pour que le calme ambiant du lieu ne vole en éclats. Et pour cause, un incendie se déclare dans la grange d'une figure locale emportant les animaux et les machines agricoles qu'elle abritait… Acte criminel ou feu accidentel ? de nombreuses théories et rumeurs vont circuler au sein du village ravivant à l'occasion d'anciennes querelles entre ses habitants.

Emmanuel Flesch nous offre ici un roman social du terroir très agréable à découvrir et qui rappellera de nombreux souvenirs aux enfants et adolescents ayant connu cette fin des années 1980 surtout si ceux-ci habitaient à la campagne et vivaient leurs premiers amours.

En écoutant ce récit très visuel qui a su me tenir en haleine, j'ai pu me rendre compte de l'évolution de certaines pratiques notamment concernant l'exploitation des vignes, fruit source de nombreux emplois et revenus dans les régions viticoles.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour la découverte de Gazoline, roman qui contrairement à son titre ne m'a pas l'odeur de l'essence, mais des senteurs d'herbes coupés, de parfum, de grand air et d'insouciance… La voix de François Hatt m'a offert un véritable voyage dans une époque que je n'ai pas connu mais qu'il a réussi à me faire vivre le temps de cette écoute.
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Chronique de la vie d'adolescents dans les années 80 dans un milieu rural .
Il y a les vignes où on travaille de façon solidaire et il y a ce nouveau quartier , ces maisons pavillonnaires où les habitants commencent doucement à prendre leurs marques .
C'est plutôt l'ennui qui domine , il n'y a pas beaucoup d'activités pour les jeunes .
Et puis tout s'accélère brusquement , une grange est incendiée et circonstance aggravante , il y avait des chèvres dans la grange .
Tous les regards se tournent vers Gildas , le mauvais garçon mais est-il vraiment le coupable ?
Il y a des amours naissantes , des conflits anciens qui remontent à la surface .
Un bon moment de lecture grâce à #netgalley et aux éditions
Audiolib et au lecteur François Hatt .
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Que l'on connaisse ou non la vie dans les campagnes françaises, avec Gazoline nous allons découvrir l'ambiance rurale des microcosmes que sont ces petits villages où l'on a le sentiment de vivre dans une même famille depuis des siècles.

Au fil des saisons d'une année 1988, qui rythment une vie difficile souvent à la merci des aléas du climat, les haines et les rancunes se propagent d'une génération à l'autre et personne n'arrive à sortir du carcan social dont il est issu.

C'est la famille de délinquants, les bagarreurs, les têtes brûlées que l'on accuse toujours de tout, c'est le propriétaire terrien qui possède toutes les vignes du village et suscite bien des convoitises, c'est aussi la famille d'ouvriers communistes revendiquant des droits chèrement acquis, et c'est enfin la famille de néo-ruraux qui prend possession d'un lieu pour lequel ils n'ont aucune légitimité.

Et en nous racontant la vie des enfants et des adolescents de ce village de la région lyonnaise, l'auteur nous montre comment, d'une région à l'autre, d'un milieu à l'autre, la jeunesse se construit toujours à peu près de la même façon.

Un roman très juste qui raconte cette ruralité comme on ne la voit que si l'on en vient et que chacun subit quoiqu'il tente de faire pour s‘en libérer.

Emmanuel Flesch parvient avec beaucoup de justesse, à nous plonger dans ce petit monde de villageois fiers d'être « nés quelque part » qui animent leur morosité de rumeurs et de médisances et il édifie progressivement le bûcher sur lequel il va poser son « baril de poudre ».

Un roman d'ambiance saisissant qui m'a tenue en haleine du début à la fin et m'a donné le sentiment d'avoir touché de près cette vie rurale, tantôt terne, tantôt lumineuse, avec l'impression de m'y sentir chez moi.
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Emmanuel Flesh aime les enfants et les ados.
Il les a beaucoup observés, et restitue finement leurs petits soucis quotidiens, leurs relations amicales ou  amoureuses, à dix ans comme à seize, leurs comportements et activités  dans une petite localité bourguignone,  repliée sur elle même .
Leurs relations avec les parents sont particulierement bien décrites :par ce professeur de collège attentif.... Qu'il est difficile d'avoir à élever ses parents !
Truffaut avec son film "l'argent de poche" n'est pas loin !

Nous sommes en 1988 et 1989, année du bicentenaire de la révolution francaise, lequel devra être marqué par des festivites dignes de cet événement .
Les adultes mènent leurs vies tranquilles, avec les petites magouilles d'usage.
    Deux clans d'adultes s'opposent : un représentant du PCF et le maire allié au curé et aux vignerons.
Les lieux de rencontres et d'échanges sont principalement : derriere la piscine du camping, lors des messes du dimanche ou dans le bureau du maire, notable de père en fils.
Survient un incendie de grange, causant la mort de quatre biquettes et d'importants dégâts matériels, partiellement pris en charge par les assurances.
     Acte criminel ou accidentel ? le microcosme local en est bouleversé. Des soupçons perturbent l'équilibre relationnel des adultes et de cette très sympatique jeunesse.
    Même le voyou, cas social, n'arrive pas à paraître vraiment antipathique, et pourtant il fait " pis que pendre".... magie de l'ecriture d'un enseignant compréhensif.
Et l'incendie ? Bah, un simple épiphénomène survenant dans cette microsocieté, destiné à révéler un peu du caractère de chaque acteur du roman.
N'oublions pas l'ancetre , mémoire vivante et parfois chancelante du village, qui recoit tous les samedis son broc de lait.... directement du pis de la vache au consommateur ! Dernieres années de ce type de pratique.
     
le style d'écriture : Certes ce n'est pas du Camus : le descriptif , l'amour du "détail bien vu" nuit à la fluidité du texte. J'ai eu la sensation de lire puis de traduire en images et perceptions, et non d'être absorbé par un film et sa musique.

     Mais quand même, bravo monsieiur le professeur, vous aimez les enfants  _ qui vous sont confiés,  les comprenez, et nous transmettez cet amour.
Donc pour ce sympatique roman:3 ou 3,5/5.

Étrange , que de noter un écrivain , prof de surcroît, alors que je serais incapable de produire un quelconque écrit de moindre niveau...
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Un été fin des années 80, la chaleur est accablante dans un petit village de Saône et Loire. Tout semble calme. Puis un incendie fait rage dans une des fermes du coin. Alors la tension monte. Déjà pour Samuel, qui croit avoir reconnu un gars du village près de la ferme qui pourrait être le coupable. Puis pour le propriétaire de la ferme, qui croit avoir tout perdu....Et puis en fait, c'est juste un accident, mais si les braises de la ferme ont été maîtrisées par les pompiers, celles des villageois sont encore chaudes. Entre adultes, entre adolescents, entre enfants, les tensions montent....
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il n'y a pas une intrigue de dingue, d'ailleurs, l'histoire de l'incendie est rapidement bouclé, mais il y a une ambiance parfaite. Ayant grandi dans ce genre de petit village, j'y retrouve tout. Les gens du crus, les bons et les mauvais, les villageois qui sont arrivés depuis moins de 10 ans qui sont presque des étrangers, les histoires qui n'en sont pas mais que l'on traine pendant des années. C'est parfaitement reproduit, la psychologie des personnages est très fine, passant des préoccupations très réalistes des adultes, aux enfants en passant par les adolescents. C'est très réaliste sans être grossier. Une très belle découverte avec cet auteur que je ne manquerai pas de suivre.
J'ai écouté ce livre et la lecture du narrateur était très agréable, vivante et reposante à la fois.
Merci à Audiolib et Netgalley pour cette écoute.
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Gazoline. Un mot qui ricoche sur des années patine et des couleurs vives. Dans un village qui pourrait être n'importe où en France, se réveillent les réflexes des années 1980. Un Walkman aux oreilles, un téléphone Matra qui annonce la propulsion à venir de ce que l'on appelle encore les Télécoms, et la cabine téléphonique qui sert de point de ralliement de la jeunesse.

"Ainsi roula la conversation, éternelle et redondante sur les mobs, l'hiver, les parents, le froid, les profs, puis, tout naturellement, les couples qui se font, se défont, se rabibochent. Leur petit théâtre tenait tout entier dans ce halo de lumière givrée. La nuit avait emporté le reste de I'univers, auquel ils ne semblaient plus reliés que par cette cabine téléphonique, emplie de vide, d'ennui et d'une immémoriale odeur de tabac froid."

Gazoline, ce pourrait être le nom de ce village qui grandit avec ses habitants, chaque chapitre égrenant les générations : Samuel et Delphine son amoureuse, du haut de leurs dix ans, symboles de la nouvelle génération plantée ici.
Sandra et son corps de jeune femme poussée hors de l'adolescence, brandissant ses boucles blondes et son insolente soif de dévorer. Sandra et son petit frère Alex, arrivés de la ville pour occuper le lotissement jailli des terres nourricières. Sandra et le groupe de corps rejetés par l'enfance, en recherche d'identité, des Maud, Audrey, Sylvain, Fabrice, et bien sûr, Gildas, le vilain petit canard de l'histoire.
Et plus loin sur l'échelle du temps, le père Berthelot et son opposant, le père Comuzzi, agrippés à leurs souvenirs de conflits d'idées, des souvenirs emportant des filaments d'histoires familiales.
Et la mère Derain, son front de vieille femme collé à la vitre qui lui raconte sa rue, et son esprit qui divague sous les sourires bienveillants de ses compatriotes.

Emmanuel Flesch raconte un village au parfum de Benco écrasé sur la table, aux airs de Souchon et de Bibi, un temps de cabanes, de billes et de jeux d'élastiques dans la cour. Il nous raconte un village et ses individualités, qui se regroupent au moment d'un incendie survenu dans une grange. Des individus qui se rapprochent du malheur comme autant de paires d'yeux au-dessus d'un drame si petit pour eux.
Emmanuel Flesch raconte un village qui, nous emportant dans une douce nostalgie, nous ferait presque oublier que si l'incendie surgissait là, dans notre village aujourd'hui, il y aurait des Gildas, des Didier, des Dorothée et des Jeanine, et les mêmes cris du coeur.
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