AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cyrlight


En pensant s'émanciper, Clara a mis les pieds dans Un jardin de mensonges. Alors qu'elle puise du réconfort dans la botanique depuis la mort de sa mère, cette jeune femme atteinte de la maladie des os de verre accepte une offre d'emploi qui la conduit dans un domaine hanté. Soucieuse de trouver une explication scientifique à des phénomènes en apparence surnaturels, elle mène son enquête.

Sous l'impulsion des commentaires élogieux des Blablas de Tachan, ce roman ne sera pas resté longtemps dans ma pile à lire. Je crains malheureusement que son charme n'ait pas aussi bien opéré sur moi que sur elle.

Il faut dire qu'il partait avec un sacré handicap : son ambiance à la Jane Eyre. Pour ceux qui l'ignoreraient, je n'ai pas, mais alors pas du tout aimé l'oeuvre de Charlotte Brontë (désolée, les fans, je sais que ça m'a déjà valu de nombreuses foudres de votre part).

Clara est une jeune femme intelligente, qui n'a pas peur de dire les choses, qui n'a pas eu une enfance facile, mais qui voit une nouvelle vie s'offrir à elle quand elle commence à travailler pour un riche homme mystérieux, dans une vaste demeure anglaise renfermant un secret. Difficile, partant de là, de ne pas songer à Jane, M. Rochester et Thornfield.

C'est donc avec réticence que j'ai tourné les pages d'Un jardin de mensonges, et son rythme lent (c'est un euphémisme) a mis un temps considérable à dissiper cette sensation de déjà-vu. Hélas, je n'ai pas mieux accroché à ce moment-là. Je m'ennuyais trop, et j'avais hâte de connaître le dénouement moins par curiosité que pour en terminer avec cette histoire.

Pas plus qu'à Jane, je ne me suis attachée à Clara. Son existence a beau être peu enviable, ni ses épreuves, ni ses traumatismes, ni son deuil ne m'ont touchée. Et s'il y a bien un point sur lequel elle m'est apparue antipathique, ce n'est pas son effronterie, ce n'est pas non plus son entêtement, c'est son attitude vis-à-vis de Patrick.

Patrick qui l'a élevée comme sa propre enfant, Patrick qui s'est montré patient et généreux, Patrick qui l'a toujours soutenue du mieux qu'il pouvait, même si c'était avec une certaine distance… qu'on ne les verra jamais franchir. Il aura juste droit à une rapide bouffée de considération, de courtes lettres et… C'est tout.

J'aurais bien dit que l'auteur me donne l'impression d'avoir bâclé sa fin, mais la vérité, c'est qu'il n'y en a pas. Une fois l'énigme de Shadowbrook résolue, tout se précipite. La guerre éclate, et à quelques exceptions près, on ne connaîtra rien du sort des personnages. Au-delà de Patrick, on ne reverra pas Millicent, Forbes, Kit…

J'ai beau aimer les fins ouvertes, on est au-delà de ça. Ou plutôt non, on est sur un récit dont le véritable sujet n'est ni la maladie, ni les plantes, ni le conflit armé, ni les fantômes, mais l'émancipation féminine. Je n'ai rien à redire là-dessus, il est bien traité, à tel point que c'est le seul qui aura droit à une conclusion dans les formes. Oui, les femmes ont (enfin) obtenu une certaine liberté, mais à quel prix ? Quant au reste, eh bien… Voilà.

Pour résumer, on a un roman beaucoup trop long dans ses trois premiers quarts, où on s'enlise dans le mystère entourant Véronique et Shadowbrook, tandis que les éléments alentour manqueront, jusqu'au bout, d'approfondissement, en particulier les liens de Clara avec les personnages secondaires, par ailleurs pas très marquants. Ni eux ni ce livre ne demeureront gravés dans ma mémoire.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}