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Critique de oiseaulire


Cynthia Fleury s'interroge dans cet essai sur le moyen de sauver la démocratie en favorisant l'individuation des citoyens et leur sortie de l'état de "minorité" qui les transforme en travailleurs et consommateurs soumis et frustrés. Nul n'est "remplaçable", c'est-à-dire que chacun a la charge incontournable et unique de s'accomplir soi-même (de "s'individuer") en créant des liens réciproques, transmissionnels et empathiques avec autrui. Bien plus, nul ne peut parvenir à pleine maturité sans l'exercice de ce lien tourné vers l'extérieur, indispensable non seulement à la société mais à la constitution du sujet lui-même.

La finalité n'est pas d'évacuer l'autorité, nécessaire au fonctionnement social mais d'éviter que cette autorité ne devienne "pouvoir" c'est-à-dire que celui qui l'exerce "surplombe" ceux sur qui elle est exercée en confondant sa personne et son rôle : le roi, l'empereur, le président doivent rester conscients de n'exercer qu'une fonction, faute de quoi l'autorité légitime se transforme en "pouvoir" qui pèse sur les individus, empêche leur réflexion et finit par asphyxier tout le corps social, menant à terme à sa destruction.

Dominants et dominés ont chacun leur part de responsabilité dans la transformation de l'autorité en pouvoir : les uns par l'arrogance, le mépris, la mégalomanie, l'appropriation des richesses et le mensonge, les autres par la passivité, la rouerie, l'hypocrisie, le chapardage, le développement de stratégies d'évitement, et un mélange de haine et d'adulation qui finit par produire un clivage de leur personnalité.

J'ai noté un très beau chapitre sur la famille et la transmission entre générations, ce que l'auteure appelle "faire famille".

La lecture de cet ouvrage est moyennement aisée pour un néophyte en philosophie mais cependant abordable ; de nombreuses citations l' enrichissent et l'ouvrent sur la pensée du 20 ème siècle (Bourdieu, Anders, Jankelevitch, Foucault).
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