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Critique de Sarindar


Ce n'est pas à proprement parler une biographie (si l'on excepte le rappel chronologique en première partie), mais une étude de l'image qui a été renvoyée de cet homme soit par lui-même, soit dans des écrits panégyriques, et, plus généralement, une analyse de son action, de son caractère et de son personnage considérés par rapport au type idéal du roi-chevalier, si c'est bien le rôle d'un roi d'être, idéalement, un preux chevalier.
La réalité est toute différente, même s'il y a chez Richard Ier Coeur de Lion (1157-1199) du courage, même s'il fait preuve de bravoure, de générosité et de "courtoisie" (au sens où il faut entendre ce mot au XIIe siècle), et même si on le voit réaliser des prouesses, il lui arrive plus souvent qu'à son tour de se montrer violent et cruel (on sait qu'il fut à l'origine d'un massacre de plusieurs milliers de prisonniers musulmans en 1191 après le siège de Saint-Jean-d'Acre, mais ce ne fut pas le seul acte contraire à l'idée que l'on pouvait se faire d'un "parfait chevalier", à moins de considérer les Sarrasins comme exclus des règles que l'on se devait de respecter lorsqu'on avait été adoubé ; ce n'est pas la seule occasion où il a manqué au code de l'honneur ; cependant, son ennemi, Saladin, lui témoigna un certain respect).
Ce livre est intéressant, mais il ne faut pas y chercher le récit d'une vie. Les nombreux éléments biographiques qui nous sont donnés servent avant tout à illustrer le propos de l'auteur, qui est de mettre en rapport les faits avec l'image que l'on cherchait à transmettre de ce roi ou avec les codes de la chevalerie tels que définis dans l'absolu, ceci afin de mettre en évidence s'ils concordaient ou pas avec le mythe entretenu. Doit-on faire la biographie de Richard en notant les points de correspondance et les écarts avec le modèle idéal et adopter cette grille de lecture pour comprendre l'homme et le roi ?
Le reproche qui lui a été fait d'être trop peu présent dans son royaume et trop longtemps absorbé par les affaires extérieures, en France, en Terre Sainte, puis durant sa captivité à Dürstein au retour de la Croisade et dans le Limousin où il mourut - ce qui montre bien qu'il se plaisait à guerroyer plus comme un chevalier que comme un roi, même s'il y fut parfois contraint par la nécessité du maintien de sa puissance en Normandie et en Aquitaine -, ce reproche d'éloignement par rapport au coeur de son royaume, l'Angleterre, doit peser dans le jugement que l'on peut porter sur son action.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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