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Critique de LaBiblidOnee


Un titre et une idée qui en jettent : Devant le succès des romans Harry Potter, JK Rolling accepte qu'ils soient adaptés au cinéma. Il faut trouver les jeunes acteurs d'une dizaine d'années, surtout celui qui jouera Harry Potter. Numéro deux raconte les coulisses de ce choix, les enjeux pour les parties prenantes, mais surtout ses conséquences désastreuses pour le numéro deux, celui qui n'a pas été retenu. Celui dont personne ne connaîtra le nom ni l'existence mais qui, en plus de le vivre comme un échec personnel, devra supporter de se le faire rappeler par le monde entier, devant le succès fracassant de l'oeuvre finale. Finalement, encore heureux que personne ne connaisse son nom, ce serait encore plus humiliant. Et l'humiliation est un sentiment qui le rapproche encore du héros qu'il aurait pu interpréter, et dont il se sent de plus en plus proche, sans parvenir à s'en détacher et faire son deuil de cette expérience.


Alors : Pourquoi pas lui ? C'est la question qui le hante. L'auteur explore le sentiment de rejet et ses conséquences sur l'image de soi. Il dissèque ce moment où tout se joue, ou l'espoir fait vivre, où tout est possible et… où tout peut basculer. Comment survivre à l'échec ? Il explore aussi les ramifications du destin, ce à quoi le numéro deux a échappé, ou à quel exemple célèbre il peut s'apparenter, comment il aurait pu rebondir, quel chemin il prend à la place. A treize ans, il a l'impression que sa vie est finie et son imagination d'enfant, qui a encore besoin de magie pour surmonter les épreuves de sa vie, se trouve paradoxalement de plus en plus d'analogies avec Harry Potter : cicatrice laissée par la vie, même si la sienne est mentale mais celle de son héros n'est que la matérialisation de la perte de ses parents ; perte d'être cher ; besoin d'un magicien comme Dumbledore dans sa vie pour jouer la figure du père… Bref : Harry, c'est lui ! Alors il ne peut s'en détacher même, pour échapper à tout ce qui lui rappelle son échec, il se renferme dangereusement sur lui-même… jusqu'à l'âge adulte.


Toute notre vie peut-elle être conditionnée par un seul échec ? Peut-on être hanté par son échec au point de s'identifier à lui tout entier durant toute sa vie ?


Lectrice d'Harry Potter, j'ai choisi ce thème pour découvrir David Foenkinos dont j'entends souvent parler. J'ai été déçue. Un peu par le contenu, un peu par la plume et la façon de raconter, qui survole tout ça rapidement comme pour se débarrasser de l'histoire - C'est finalement comme ça que j'ai fini de le lire aussi. Les premiers chapitres sur les parents du numéros deux m'ont passablement ennuyée, j'ai eu l'impression de lire un article de presse qui résumait la situation (très grosso modo les 100 premières pages) ; Ensuite, j'ai cru que ça décollait en entrant dans le vif du sujet avec le casting et la pseudo dépression du gamin non-retenu (vaguement les 100 suivantes), mais ça s'est vite englué dans un auto-apitoiement que je n'ai malheureusement pas compris (encore une centaine de pages), pas ressenti, ce qui m'a empêchée de m'attacher au personnage de ce numéro deux, certes gentil mais un peu mou. On a tous des moments que l'on ressent comme des échecs, mais si on ne peut pas s'en remettre à cet âge, je trouve ça inquiétant. Je crois tout simplement que je n'ai pas « cru » au personnage, dont les réactions ne m'ont pas convaincue, malgré les tentatives de justifications. Quant à la plume, elle ne m'a pas séduite. Je ne vous dirai rien des cents dernières pages, très romanesques. Malgré tout, mon avis n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de potentiels amateurs de ce livre, qui plaira probablement aux fans de l'auteur aimant cette façon de raconter, aux inconditionnels des coulisses d'Harry Potter ou encore à ceux qui parviendront à être touchés par ce « numéro deux »…


Perso, pour ma première rencontre avec l'auteur, ce fut un échec ! Foenkinos 1, Onee 0, vaincue par K.O., voire par chaos. Rassurez-vous, je ne vais pour autant me terrer dans ma chambre dès que je verrais sa tête en librairie, ou ses livres dans vos critiques :-)


J'en retiendrai une phrase : « On ne rate pas sa vie, on la recommence. »
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