AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Numéro deux (444)

Plus on est célèbre, plus le monde semble posséder un avis sur votre passé. Chacun y va de son nouvel indice, de sa révélation scabreuse ou lumineuse ; la moindre personne à qui vous avez tendu une fois un bol de chips lors d’un apéritif hésite à écrire une thèse sur vous.
Commenter  J’apprécie          442
La vie humaine se résume peut-être à ça, une incessante expérimentation de la désillusion, pour aboutir avec plus ou moins de succès à une gestion des douleurs.
Commenter  J’apprécie          422
Rencontrer quelqu'un, c'est se permettre d'exister à nouveau sans son passé. On se raconte comme on veut, on peut sauter des pages et même commencer par la fin.
Commenter  J’apprécie          402
« N'oubliez pas que je crois en vous... » Ces mots-là avaient alors résonné comme la promesse d'une force. Martin avait longtemps pensé qu'il souffrait à cause de la victoire de l'Autre, mais c'était sa propre défaite qui le hantait. Il avait passé une décennie à se mésestimer, à imaginer que sa vie était ratée car il était un raté. L'étonnante générosité de Jacqueline Janin le poussait à avoir confiance en lui. Bien sûr, il avait reçu beaucoup d'amour de ses parents. Mais là, il s'agissait d'une personne extérieure. Une personne qui n’avait, en quelque sorte, aucune obligation affective envers lui.
Commenter  J’apprécie          370
En jouant un rôle, il arrive qu’on se trouve soi-même.
Commenter  J’apprécie          370
Rencontrer quelqu’un, c’est se permettre d’exister à nouveau sans son passé. On se raconte comme on veut, on peut sauter des pages, et même commencer par la fin.
Commenter  J’apprécie          330
Tous les perdants de concours médiatiques avaient vécu cette même souffrance : un échec accentué par l'image permanente de la joie du gagnant. On pouvait toujours leur dire : « C'est formidable d'être allé jusqu'en finale ! » Mais non, personne ne pouvait se réjouir d'un parcours achevé si près du but. Il était préférable de rester dans l'ombre plutôt que de frôler la lumière. L'amertume en était décuplée. Le refoulé retournait dans les profondeurs du désintérêt général pendant que le lauréat s'aveuglait des attentions de tous. Si un Concourt ne valait pas un Potter en matière d'intensité, les épreuves étaient tout de même comparables.
Commenter  J’apprécie          320
Si Martin avait demandé : « Pourquoi lui et pas moi ? », on lui aurait répondu que tout était de la faute de ce petit quelque chose en plus.
Cela pouvait rendre fou de passer à côté de tellement pour si peu.
C’est ainsi qu’une vie humaine bascule du mauvais côté. C’est toujours un rien qui fait la différence, comme si le simple positionnement d’une virgule pouvait changer la signification d’un roman de huit cents pages.
Commenter  J’apprécie          320
« Ta vue a baissé depuis l’année dernière. Tu vas devoir porter des lunettes », conclut l’infirmière. À dix ans, c’est une annonce qu’on trouve en général assez plaisante. On ne sait pas encore qu’on perdra des heures à chercher partout ces deux ronds de verre sans lesquels on ne pourra pas sortir ; on ne peut pas savoir non plus qu’on les cassera avant un rendez-vous très important et qu’il faudra se débrouiller dans un brouillard absolu ; on ne peut pas savoir enfin que, si un jour on doit porter un masque chirurgical, on évoluera dans un monde soumis à la dictature de la buée.
Commenter  J’apprécie          320
Martin allait être confronté à une autre tragédie. À vrai dire, les deux éléments étaient peut-être liés. Oui, en y repensant, il lui paraissait évident que son père avait commencé à tousser juste après son échec au casting. Une toux anodine au début, puis de plus en plus inquiétante. John avait fini par prendre rendez-vous chez un généraliste, qui l'avait envoyé consulter un pneumologue. Ce n'est jamais bon signe quand un médecin vous jette dans les bras d'un confrère. Mais John s'était présenté sans appréhension particulière. Il n'avait jamais considéré la maladie comme une possibilité, évoluant toujours, en matière de santé tout du moins, dans une forme d'insouciance quant au pire. L'examen dura plus longtemps que prévu. Le médecin cherchait ses mots, ce qui voulait tout dire. Le cancer était déjà en marche, inexorable. Au poumon. Lui qui n'avait jamais fumé. Cela ajoutait de l'absurde à l'absurde. Toute sa vie, John avait été en décalage par rapport à lui-même ; jamais au bon endroit, comme au concert de The Cure : comme dans sa vie Drofessionnelle : comme à l'occasion de la rencontre avec David Heyman ; et voilà qu'à présent on lui trouvait une maladie qui lui allait si mal.

En entendant la sentence, il ne dit rien. John était du genre à penser que les choses existent uniquement si on les nomme.
Commenter  J’apprécie          290







    Lecteurs (6456) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Numéro deux (David Foenkinos)

    Comment s’appelle la mère de Martin Hill ?

    Jeanne Chabrol
    Jeanne Godard
    Jeanne Rohmer
    Jeanne Truffaut

    20 questions
    82 lecteurs ont répondu
    Thème : Numéro deux de David FoenkinosCréer un quiz sur ce livre

    {* *}