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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il en faut du courage pour être cette Dolorès-là. Dolorès la douleur. Elle le porte bien ce prénom, qui la prédestine au malheur, aux échecs, à la fatalité de la solitude et de la dépression.

Le couple qui bat de l'aile, avec ce mari autoritaire, pervers et dominateur, puis l'échec de cette vie à deux puis trois, le divorce, la faillite de la justice et des avocats, partie perdue d'avance, la vie ratée de Dolorès la femme de... Un enfant terrible et épuisant qui ne renvoie aucun amour à sa mère, la vie difficile de Dolorès devenue la mère de... Puis l'incompréhension d'une mère quand Dolorès redevient fille de … Puis se retrouver seule dans un studio minable avec ses cartons. Avoir pour seul soutien internet pour y trouver l'âme soeur, celui qui enfin lui fera retrouver confiance en elle, prendre le large, trouver une épaule compatissante et aimante et redevenir Dolorès, la femme.

Difficile parcours de l'abandonnée dépressive à qui rien ne sourit. Car non, la courbe de sa vie ne va pas s'inverser. Rien ne va, et comment dire, pas grand-chose ne me convient non plus dans cette lecture. Des mots, des phrases, un style épuisant à lire, comme cette vie sans doute. C'est triste et morne, fastidieux de négativité, on a l'impression que tout s'accumule sur les épaules de cette pauvre femme et que rien ne pourra jamais la sortir de ses malheurs.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/02/12/denouement-aurelie-foglia/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Dolorès quitte son mari et affronte seule les fins de mois difficiles, et l'indifférence de son fils qui lui préfère son père et lui dit, avec la brutalité et l'égoïsme de l'enfance, qu'il ne l'aime pas. Elle finit par s'inscrire sur un site de rencontre et se met à fréquenter Jean. Qui va la quitter à son tour.

Quitter ou être quitté. Aimer, puis ne plus aimer, parce qu'on est trop différents, parce que la vie à deux relève parfois d'une alchimie qui se ne fait pas. Dolorès s'interroge, souffre, déprime, et se montre parfois d'une intransigeance aussi forte que celle de ses partenaires. Elle est enfermée dans un processus de répétition dont elle ne sort d'autant moins qu'elle semble assez passive, se maintenant dans une position de victime qui l'empêche de se remettre en question. Difficile, à mon avis, d'avoir beaucoup de sympathie pour ce personnage, ainsi que pour les autres, qui sont tous assez monstrueux à leur façon. A commencer par le père, une espèce de brute mal dégrossie, un peu pervers, et le fils, dont la cruauté m'a semblé peu vraisemblable. Sans parler du deuxième compagnon, encore plus brut de décoffrage que le premier. Par ailleurs les choix de l'auteur, avec un point de vue unique, celui de Dolorès, une narration chronologique au présent, l'omniprésence des objets personnifiés, qui devient à la longue assez pesante, donnent au récit un aspect longuet et répétitif auquel je n'ai pas adhéré.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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"Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté."
Alain, "Propos sur le bonheur"

"Et si elle n'en veut pas, de la liberté ? Elle ne pense qu'à s'en débarrasser de sa liberté, cette seconde virginité malvenue de la solitude."

Elle, c'est Dolorès. La douleur, c'est elle.
Alors, quand elle se peint ainsi,

"Elle qui est si bien lunée. S'émerveillant, d'aussi loin qu'elle se souvienne, d'une branche qui bouge, d'une nuance dans un nuage, toujours d'accord et de bonne humeur, au point que cette joie sans raison fait d'elle un être presque inadapté au réel, à sa jungle, à ses logiques sombres et rapaces."

pitié, ne vous faites pas avoir, c'est un faux !

Dans ce roman, tout n'est qu'absence d'horizon et de perspectives, tout est d'une grisaille éteinte et désolante.

Enseignante de mathématiques en collège, Dolorès quitte Christophe, son mari volage, abandonne derrière elle le confort d'une maison et son fils, David, un gamin odieux qui, la plupart du temps, la laisse vaincue :

"Cet enfant n'a jamais fait corps avec elle, même quand elle le portait, un inconnu qu'elle découvre toujours avec une sorte de crainte."

"Dénouement" raconte, quoi de plus banal, la séparation d'un couple. le désarroi et la dépression post-divorce qui menacent Dolorès d'effondrement sont transcrits dans une langue moderne faite de phrases hachées, déconstruites pour dire sa souffrance, son impossibilité d'être à ce qui l'entoure, la perte de ses repères :

"Un restaurant sert non pas à manger mais à se retrouver face à face et patienter, c'est-à-dire parler, n'avoir rien d'autre à faire que se."

Le texte est saturé – gangréné serait plus juste - de termes négatifs, dépréciatifs : le climat y est "menaçant", "impossible", "difficile", "monotone" ; elle y est "craintive", "abîmée" ; les gens y sont "frileux" ; les meubles, "sombres", les photos, "surexposées" ; tout n'est que "malentendu", "écroulement", "fissures" ; les objets sont "cassés", "échoués". La syntaxe, quant à elle, suinte de phrases aux formes au pire négative au mieux restrictive, c'est dire !

"Ils n'étaient pas. Pas spécialement séduisants. Pas jeunes pas riches rien. Ne crois pas. C'était pas moi qui choisissais. Je. Prenais ce qui se présentait."

"Dénouement", écrit du seul point de vue de Dolorès, pâtit des choix narratifs opérés. Cette monotonie univoque, même si elle sert le propos, m'a anéantie dans ce flot que Dolorès "débite à toute vitesse sans y mettre d'intonation" et où peu de clichés m'auront été épargnés.

Alors quand soudain, là, vers le milieu du livre, je tombe enfin sur ce que je n'attendais plus,

"Elle, Dolorès, se lance. Il est grand temps. Parce qu'à présent de tout son être abîmé il y a quelque chose dont elle veut se saisir, c'est la vie."

l'incurable optimiste que je suis veut y croire. Je me dis que la lectrice en moi va pouvoir aller l'avant, s'extirper de ce marasme, de cet horizon bouché, indépassable et sans issue. le moment est venu de rompre avec le passé, pour elle, avec les 146 pages précédentes, pour moi et, pour nous deux, de jeter un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur avant de prendre un nouveau départ.
J'en serai pour mes frais.
C'est accablant !
Alors, quand se noircissent les dernières lignes, je suis soulagée de pouvoir unir ma voix à celle de Jean, amant de passage trouvé sur Internet :

"Je ne peux plus. Je te jure. Peux plus. À bout. On s'était juré de ne pas s'installer dans le mensonge tu te souviens ? Je pars à l'étranger. J'ai quelqu'un."

Je pars. J'ai une autre lecture.

1er roman,
Lu pour la session automne 2019 des #68premieresfois.


Lien : https://www.calliope-petrich..
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Lu dans le cadre des 68.
"Elle est si fatiguée. Fatiguée comme un arbre. Il y a tellement de façons de rompre. de façons si différentes qu'on ne croirait pas qu'elles puissent porter le même nom. Il y a la façon qu'a une feuille, discrète, feutrée, préparée, au point que quand elle se sépare de la branche on dirait plutôt un détachement. Il y a la façon qu'a la branche elle-même fracassante, ayant attendu un soir de tempête, n'en pouvant plus de vent et d'effort, pour casser d'un coup, laissant une blessure laide au tronc avec le sentiment persistant d'un manque, d'un déséquilibre."
C'est l'histoire d'une usure, d'un désespoir, de la vulnérabilité, de la honte.
Voici venu le moment de la grande résolution : partir.
Dolorès est une épouse, une mère, une prof de math qui s'accommodait du rapport confortable dans sa vie aux objets, à sa famille tel le robot ménager fiable, silencieux.
Elle se décompose, elle s'effondre de l'intérieur.
Elle même devenue la chose de son mari, elle s'écroule. Transparaît ainsi sa fragilité.
Deux axes dans ce livre sont intéressants.
Tout d'abord, les personnages : ils sont tous abominables, monstrueux.
Sa mère, être égoïste et insensible, le vieil ami, mi fermier mi rentier qui donne un sens à la vie via le chagrin et le renoncement, son fils, David, petite boule de refus destructrice et cruelle, la banquière « philosophe », l'avocate, acide, grossière, brutale. Enfin, Christophe, son mari riche, protecteur, pervers qui la réduit à l'état de loque, de dépendance. Il fait de Dolores une moins que rien.
Elle va avoir la force de combattre cet état de soumission pour replonger à nouveau… tel est le dénouement de chacune de ses histoires : la rupture.
Le second axe qui peut être relevé dans ce roman c'est la place que réserve Dolores aux objets et le parallèle qu'elle en fait avec sa déliquescence.
Malgré ces deux entrées, les répétitions, les longueurs peuvent agacer.
Ce roman ne m'a pas déplu mais je n'en ferai pas mon coup de coeur de la semaine
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