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Critique de Walden-88


Marcello Tricotin est un maître d'école qui vit à San Coucoumelo, petit village du Piémont en plein coeur de la vallée de la Gelosia. Si l'on devait décrire sa situation en quelques mots, on pourrait dire que c'est un enseignant médiocre, un mari docile, un beau-fils manipulable mais surtout une déception pour son père. Ce dernier n'est autre que Carolus Tricotin, le "stimare dottore" du village, un notable très riche, un homme excentrique et cynique, passionné par la science, un véritable érudit qui s'intéresse à de nombreux domaines. Carolus est le fils d'un général-baron français, Charlemagne Tricotin (oui oui le fameux Charlemagne de Racleterre !!!) et de Giulietta Benvenuti. Mais le jour de leur mariage à Turin, Charlemagne meurt assassiné par des Sardes, Carolus ne connaîtra donc jamais son père, du moins de son vivant. Voilà pour les présentations !

Le 1er janvier 1900, Carolus meurt. Son testament stipule que si Marcello veut jouir pleinement de son héritage, il doit se rendre en Autriche, retrouver son demi-frère, lui annoncer le décès de son père et lui faire des excuses en son nom. Si la clause n'est pas respectée dans un délai de trois ans et un jour, Carolus fait don à l'Académie royale des Sciences de Turin de la moitié de ses biens. Marcello n'a pas envie de quitter sa classe et de laisser son élevage d'araignées dans le grenier. Que diable irait-il faire en Autriche ? Il déteste les voyages et n'a pas envie de quitter son village. Mais après avoir repoussé plusieurs fois son départ et suite à l'insistance grandissante de son beau-père, il se décide enfin à quitter San Coucoumelo.

Sa première escale le conduit tout d'abord à Turin où il découvre le Tutti Frutti, un bordel renommée de la ville, qui lui appartient désormais. Puis il s'installe à Vienne, dans un palace, le Sacher, où il profite du luxe, comme le lui avait conseillé son père. Costumes sur mesure d'Ugo Gadj, pourboires à tout va, descente de litres de vin Mariani (réalisé à partir de vin de Bordeaux et d'extrait de feuilles de coca) tel est, désormais, le quotidien du jeune Italien. Ses pérégrinations le mène dans les endroits les plus reculés d'Autriche, à la recherche de ce demi-frère, en passant par la France où il découvre l'histoire de son grand-père, avant de revenir au village après bien des aventures.

Au départ timide et peu sûr de lui, Marcello grandit peu à peu et prouve qu'il est bien le digne descendant de Charlemagne ! Il se révèle être aussi obstiné, de mauvaise foi et rancunier que son grand-père. Il découvre aussi la vie de Carolus, ce père, qui lui a semblé si distant pendant toutes ces années, et semble mieux le comprendre, de nombreuses similitudes apparaissent même. Les catastrophes auxquelles il survit avec brio lui donnent de l'assurance , et l'étrange testament voulu par son père va finalement lui insuffler la force de prendre sa destinée en main. Il se découvre une force de caractère et une volonté d'entreprendre dont il ne soupçonnait même pas l'existence, ni les habitants de San Coucoumelo d'ailleurs ! Pour leur plus grand malheur...

Michel Folco nous enchante une nouvelle fois avec son style si particulier. Plus qu'un roman-fleuve, c'est un roman-monde qu'a bâti Folco. Une oeuvre cohérente. Avec des histoires dans L Histoire, des retours incessants dans le passé, qui nous permettent de découvrir avec bonheur la carrière militaire de Charlemagne auprès de Bonaparte ainsi les jeunes années viennoises de Carolus. Ce livre est un comme un puzzle, où page après page, les pièces s'emboîtent et donne un formidable résultat. Même le mal se fait bien est mon livre préféré de Folco juste derrière Un loup est un loup.
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