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Critique de Cancie


Cancie
25 décembre 2020
Un roman splendide qui, au départ pourrait être assimilé à un conte. Il pourrait débuter ainsi : Il était une fois, en 1786; en Afrique, dans une vallée souriante et paradisiaque qui s'étendait à perte de vue une famille qui vivait heureuse, en harmonie avec la nature. Nao, la mère et Masi, le père avaient trois enfants, deux garçons, Soum, l'aîné, muet, et Lam et une fille Alma, 13 ans, ce nom signifiant "libre" chez les Okos, la tribu de la mère d'Alma .
Comme on aimerait que cette vie simple et paisible, à l'abri du monde, perdure dans cette vallée fermée et protégée par des falaises. Mais il n'en sera rien. L'arrivée d'un cheval, ce zèbre sans rayures, "avec ses lunes de fer sous les pieds et son collier de cuir" va bouleverser leurs vies. En effet quand quelques jours plus tard, Alma va s'apercevoir de la disparition de son petit frère parti sur le cheval, n'ayant pu résister à la tentation d'aller voir ailleurs, elle quittera à son tour la vallée pour essayer de le retrouver. Sans le savoir, le reste de sa famille se retrouvera pris dans cette tourmente.
Au même moment, dans le port de Lisbonne, un jeune garçon, Joseph Mars, à la recherche d'un immense trésor réussit à se faire embaucher sur un navire, "La douce Amélie"*, dirigé par le redoutable Lazare Bartholomée Gardel, dont il apprendra, une fois à bord, qu'il est chargé de la traite des esclaves.
Ces deux destins, celui d'Alma et de Joseph finiront par se rejoindre. leur rencontre modifiera bien des choses.
Avec Alma, le vent se lève, premier tome d'une trilogie, Timothée de Fombelle nous offre un puissant récit d'aventures dans lequel la traite des Noirs, à la fin du XVIIIe siècle, est racontée avec justesse, de façon passionnante mais ô combien bouleversante et émouvante. Impossible de ne pas être révoltée dans la manière dont sont traités ces hommes, ces femmes et ces enfants. Comment des êtres dits humains ont-ils pu traiter leurs semblables ainsi ? Comment ne pas avoir honte de nous ?
La force de cet écrivain a été de traiter ce thème en l'immisçant à de multiples aventures où les rebondissements s'enchaînent. Cela permet au lecteur de prendre sa respiration tout en haletant avec ces histoires de pirates, de manipulations... de plus la poésie est loin d'être absente. En effet, j'ai partagé des moments sublimes avec les membres de cette famille où les regards se suffisent à eux-mêmes pour exprimer tout l'amour qu'ils se portent. Cette nature préservée est magnifiquement ensorcelante, de même que les chants envoûtants de Nao. Les noms d'Isaya pour cette vallée africaine et d'Alma pour cette jeune adolescente signifiant respectivement main et liberté sont à eux seuls tout un symbole.
Les belles et sobres illustrations de François Place apportent un plus non négligeable, notamment pour des lecteurs plus jeunes.
Un roman extrêmement puissant et addictif, une fiction richement documentée où aventures et réalité historique sont intimement mêlées, voilà le résumé que je fais de ce premier tome, dont j'attends la suite avec une grande impatience. À lire par tous, jeunes et moins jeunes.
*J'ai regretté une seule chose : qu'il n'y ait pas eu une carte pour suivre le parcours de "la douce Amélie".

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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