AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Vavi


J'ai découvert Timothée de Fombelle en 2006 avec le premier tome de Tobie Lolness, La Vie suspendue. J'avais immédiatement accroché, aussi bien avec l'imaginaire de l'auteur qu'avec son écriture toujours légère et pleine d'humour. Je l'ai bien sûr suivi avec ses autres livres, année après année.
Pourtant, je n'avais jamais eu l'occasion de lire son premier livre. C'est ainsi que j'ai redécouvert cet auteur que je pensais connaître, en me plongeant dans Je danse toujours.

Avant de vous donner mon avis sur ce livre, je me dois de préciser que Je danse toujours n'est initialement pas vendu et présenté comme tel ! Je ne prétends pas connaître les intentions de l'auteur, mais l'éditeur, Actes Sud, le propose dans une collection de littérature et le présente comme appartenant au genre Romans et Nouvelles. de plus, la mise en page elle-même n'est pas celle qu'on attendrait habituellement pour du théâtre.

Voilà qui pourrait déstabiliser le lecteur, confus… Car Je danse toujours se lit bien comme un texte vivant, oral, fait de respirations, Timothée de Fombelle lui-même écrit à propos de sa pièce :

« En écrivant Je danse toujours j'ai voulu mêler la densité d'un polar poétique à une plongée dans les beautés et les fragilités de la vie. La théâtralité de la pièce repose sur un compte à rebours, une attente inquiète du dénouement. Mais ce temps suspendu est gonflé de vie, c'est le souffle des souvenirs réels ou rêvés qui le tient en apesanteur. »

Ainsi, il s'agit d'un texte époustouflant, bouleversant et plein de poésie. Très court, il s'agit d'un extraordinaire concentré d'émotions et de souvenirs, souvenirs utopiques d'un avenir rêvé. « Après la guerre », Claire n'a que ces mots à la bouche, elle imagine sa vie, se dédouble pour laisser la parole à une projection d'elle, vieille et imaginée, racontant la vie qu'elle ne vivra jamais. C'est beau, désespéré, en un mot, tragique. Timothée de Fombelle nous prouve, s'il est besoin, qu'il manie les mots comme nul autre ; chacun est pesé, sonne juste, et aucun n'est de trop ; l'équilibre est parfait et le texte en est sublimé.

Je ne saurais vous en dire plus sans vous gâcher la surprise… C'est un texte qui se découvre par soi-même, dans le silence, à lire d'une traite. A savourer.

Pour conclure, je vous invite éperdument à lire cette formidable pièce, actuellement représentée au Théâtre de la Pépinière, avec une incroyable interprétation de l'actrice Clémence Poésy. Une fois n'est pas coutume, je vous recommande même de ne lire que le texte après l'avoir vu, et pas le contraire… Je vous en parle très bientôt ! Je finis en vous laissant lire ces quelques mots de l'auteur lui-même :

« J'écris pour le théâtre quand les histoires ne pourraient pas être racontées ailleurs que sur une scène, dans l'incarnation d'un corps et d'une voix, par la rencontre avec d'autres artistes. le début du travail avec Clémence Poésy, et le metteur en scène Étienne Guichard montre que la magie de cette rencontre est possible. Ils ont compris ce que devait être cette pièce, jamais une rêverie vaporeuse autour de la mémoire, mais une histoire d'amour, de guerre, de suspens. Et cette émotion aura pour seules armes une voix et un plateau de théâtre. »

Lien : http://vavibouquine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}