Citations sur Les étoiles brûlées. Une forêt de charme (7)
Je me dresse au seuil debout
Je clamne en vain ma détresse
Dessous la lune qui bout
Le vent qui dénoue ses tresses
Songe au soir sang de hibou
Versé sur les terres gresses
Assez. Je remonte sur
Mon socle de solitude
Mais voici que la pluie m'embrouille
Les forêts, les orées, les rois
Sous les ruisselis des gargouilles
Je me retrouve en desarroi,
Bousculé, taraudé des gens,
Des vélos à trompe d'argent,
Au bas d'un ciel couleur de rouille
En la rue des Quatre Sergents
On entendait chanter dans le guten morgen
Les coqs de Saint-Affrique et de Sigmaringen.
Ciel du camp du drap d'or ou ciel de merlan frit
Hérissé de pavois, de flèches, de souris.
Aux cris verts des bestiaux perclus de solitude
Répond celui des trains que le silence élude.
Tonitruants oiseaux dans les fontes du ciel,
Châteaux démantelés, vieux ormes démentiels,
Maléficieux amis endeuillés, verts de terre
Sur (parfois) vient grailler un corbeau (solitaire)
Ou la chouette (de cendre) ou le grand-duc
Y courber sous la lune un vol intelligent [(d'argent)
De sommeil, de luisant, de bleuté, de velours,
Et le songe est profond mais le silence est lourd.
Je dis: je t’aime…
Je dis: je t’aime
Comme le lierre l’arbre,
Je dis: je t’aime
Comme la rose l’eau,
Je dis: je t’aime
Comme le vents les marbres,
Je dis: je t’aime
Comme l’eau le sanglot.
Je dis: je t’aime
Comme le vent du galop,
Je dis: je t’aime
Comme le héron l’eau,
Je dis: je t’aime
La liré léronlo.
Je dis: je t’aime
Comme les astres l’or,
Je dis: je t’aime
Sur le velours des morts,
Je dis: je t’aime
Sur la pédale d’ombre,
Je dis: je t’aime
Sur les Champs-Elysées,
Je dis: je t’aime
Sur ton ventre frisé,
Je dis: je t’aime
Au cœur des verts farouches,
Je dis: je t’aime
Sur les monts alizés,
Je dis: je t’aime
Sur les miroirs brisés,
Je dis: je t’aime
La rose de ta bouche
Je dis: je t’aime
Un peu plus que toi-même.
Océan bonhomme, bonhomme,
Océan bonhomme d'ennui.