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Citations sur Ce nom qu'à Dieu ils donnent (17)

j'ai le sentiment parfois que l'absence de mon père m'a construit tout entier. Je ne suis que cette déchirure. Mais là où quelques signes m'auraient permis de grandir dans une plus grande sérénité, je n'ai été que conflits intérieurs et manques, et mon adolescence a été la période la plus difficile de ma vie ; j'ai vieilli sans modèle si parfait et si héroïque qu'il était écrasant de perfection. Dieu l'a autorisé sans doute, si Dieu existe. Mon père l'a cautionné, sans doute, si mon père n'est pas tout entier au cimetière.
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Aimer, c'est grandir, c'est sortir de soi pour aller au-devant de l'autre, c'est faire abstraction de son ego et devenir serviable et attentif. Aimer c'est être profondément humain, c'est se sentir une femme, un homme, pleinement
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D'autres fois encore, c'est le poids des événements qui détermine le cours de nos vies, et la succession de ceux-ci contrarie notre volonté de liberté ; qui n'a pas connu ces instants où l'on croirait qu'une main invisible dirige nos jours, tirant les ficelles de notre existence d'une façon coordonnée et volontaire. On en appelle alors au Destin, et l'on s'imagine un beau livre au Ciel dans lequel chacun des moments qui passent serait consigné en lettre de feu sur un registre portant notre nom. On entendrait presque crisser la plume du Grand Ordonnateur sur les pages de vélin, et se tourner un à un les feuillets de nos existences. Qu'en est-il vraiment ? Est-ce vraiment le hasard qui gouverne nos vies ? N'y a t-il pas place pour un peu de libre arbitre ? Suis-je le maître de mon existence, ou bien me tient-elle en esclavage ? Depuis ma plus tendre enfance, j'ai le sentiment d'être le jouet du temps qui passe ; sans doute que le grand choc de la mort de mon père m'aura cuisamment fait comprendre qu'il est vain de se projeter dans l'avenir, et en aurais-je tiré des conclusions peut-être trop définitives sur la nature de l'existence. J'ai acquis la conviction, pourtant, à mon corps défendant, moi qui voulais si peu croire en la force d'un destin qui m'aurait tenu en dépendance sans que je puisse rien y faire, qu'il y a un chemin que nous empruntons, et qui, bien que riche en obstacles et en déconvenues, nous mène quelque part ; un chemin qui paraît suivre un plan bien ordonné, où les événements se succèdent les uns aux autres avec une implacable détermination.
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Qui se souviendra de nous ? Qui portera notre nom à sa bouche pour dire tout le bien que nous inspirions ? Qui dira les femmes et les hommes que nous étions ? Qui aura la noblesse de se remémorer ? Nos enfants, nos petits-enfants ? Et après eux, qui ? Durant combien de générations notre nom roulera sur les lèvres de ceux que nous avons enfantés ?
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Etre dans ce que l'on fait, plutôt que dans le ressassement du passé et l'expectation du futur.
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Et l'âme n'est pas objet de croyance ; l'âme n'est d'aucune religion, l'âme est consubstantielle à l'homme. C'est cette part d'infini que nous portons en nous, et qui ne se noie pas dans un océan d'hormones, c'est cette part qui vient des étoiles, poussière d'atomes qui vient combler ce grand vide qu'il y aurait en nous sans ce moteur. Moteur divin ? Peut-être ? la musique fait ployer le fléau de la balance en faveur de cette hypothèse. Musique et âme à l'unisson, et cela nous offre les chefs-d'oeuvre qui font honneur à l'humanité, et cela nous donne des frissons qui nous montent des abîmes.
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Etrange comportement que celui-là ; j'attends des réponses d'un au-delà auquel je dis ne pas croire. Je suis tout entier dans cet entre-deux : vouloir la foi en la refusant tout à fait. Si Dieu descendait vers moi sur un chariot céleste pour m'adouber d'une épée de feu, je serais tout à fait satisfait de mon aventure, même si elle devait signer mon entrée à Sainte-Anne en psychiatrie. La litanie des "pourquoi" a fait son entrée en fanfare sur le Causse, avec son lot de contradictions et d'interrogations hasardeuses.
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Mais un monde sans mystère, une vie sans poésie ne sont pas fait pour vous plaire. Alors, vous continuez de rêver, même si cela doit se payer d'un peu d'incohérence. Mais si vous maniez quand ça vous chante la contradiction, elle est toujours à votre avantage ; vous avez la grâce de ceux qui ont souvent raison, sans se donner la peine d'essayer à tous crins. C'est ce que l'on appelle le privilège de l'âge lorsqu'il est pratiqué en toute beauté.
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L'âge ! L'âge ! Les années passent et nous cassent doucement, les jours, les semaines et les mois qui nous font un long cortège funèbre vers le trou tout au bout, une bouche avide qui avale les corps et ne les rend jamais. Que ne donnerions-nous pour vivre un an de plus seulement ! Nos amours, nos conquêtes, un brin de vie pour un an de plus, juste histoire de dire qu'on a vaincu la mort cinquante-deux semaines, et de compter les jours, et de compter les heures, et de se réjouir sans cesse du battement de nos coeurs. L'âge ! Las, nous avons perdu la partie le jour même de notre naissance ; un rayon de lumière qui déjà éclaire la porte, et qui montre un chemin sans futur, sans avenir, le mot "fin" scintillant au linteau.
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Il n'y aurait pas assez de la vie d'un homme pour énumérer toutes les guerres qui ont émaillé le cours des siècles ; sommes-nous si veules et immatures que nous nous déchirions ainsi de génération en génération ? Il n'y a pas de salut pour l'espèce humaine, seules la violence et la guerre pour tout oriflamme ; nous sommes perdus au milieu de l'immensité de l'univers et nous n'avons de cesse de détruire ce que nous avons tant de mal à construire. Qu'on me dise notre grand péché, qu'on me l'explique et que je comprenne, c'est tout ce que j'attends de l'Univers, même si je peine à admettre qu'il nous faille payer aujourd'hui ce que d'autres on fait hier. L'histoire de l'humanité est pleine de mythes, de légendes et d'histoires saintes. On se raccroche comme on peut à des éléments tangibles pour expliquer l'inconcevable. Certains y croient, d'autres non ; ces différences de points de vues génèrent de nouveaux conflits, et l'homme ne cesse de s'apostropher en violences guerrières. S'il devait y avoir un Dieu, être suprême et omnipotent, qu'attend-il pour nous remettre au pas, et faire taire nos querelles dévastatrices ? C'est la grande question, la très grande question, qui ne trouve aucun écho en dehors des temples et des églises ; il m'en faut plus pour embarquer mon âme, il m'en faut plus pour convaincre mon esprit.
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