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Critique de levonslencre


Des feux de forêts difficilement contrôlables se sont déclarés cet été là dans les montagnes bleutées proches de Great Falls, le spectacle vaut presque le détour. Cet incendie, qui a démarré par de petits foyers insignifiants, détruit tout sur son passage, à l'image de l'amour de Jerry et Jeannette qui se consume petit à petit, comme l'adolescence de Joe qui disparaît dans les fumées épaisses de la faiblesse révélée de ses parents. En trois jours, qui nous semblent trois mois, le destin de nos trois protagonistes bascule car rien n'est fait pour durer.

Par le prisme de cet incendie qui semble ne laisser aucun répit à la nature sauvage du Montana, Richard Ford nous emmène dans les tourments d'un couple prêt à voler en éclats : Jeannette ne s'habitue pas à la vie dans le Montana et les petits foyers alimentés par les petites contrariétés se sont tous embrasés en même temps ; Jerry perd son emploi, il voudrait éteindre l'incendie mais ne peut rester que spectateur ; Joe est un adolescent solitaire avec pour seuls repères ses parents dont la constance disparaît peu à peu dans les flammes, mais il est bon d'expérimenter l'incendie et de quitter doucement la douceur de l'enfance. Jerry ne part que trois jours affronter les flammes, mais ces trois jours suffisent à Jeannette pour rencontrer un autre homme et trouver un appartement, pendant que Joe envisage de quitter la maison. L'hiver arrive avec ses tempêtes de neige qui devraient lentement éteindre l'incendie ou du moins l'apaiser. le feu omniprésent permettra de faire table rase des doutes et du porche de l'amant insipide. Des cendres, un nouvel équilibre émergera à tâtons. Un roman à l'écriture fluide, qui se lit en peu de temps, quelques jours dans la vie d'un couple qui chancelle, pour nous rappeler que nous ne pouvons vivre dans l'éternité et que nous n'aurons pas le choix parfois que de renoncer. Ce roman d'apprentissage, tout en étant moins sombre, m'a tout de même évoqué à certains moments La mort du petit coeur de Daniel Woodrell, que j'avais beaucoup aimé. Pour découvrir Richard Ford, je vous recommande plutôt de commencer par Canada, que j'avais trouvé plus percutant.
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