AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laparenthesedeceline


Un récit cinglant comme une gifle. Court comme les faits - même s'ils paraissent forcément toujours trop longs pour qui les vit -.
Une instantanéité qui se lit dans un seul souffle. Une claque pudique pour dire la difficulté à porter plainte, la honte à surmonter, la force à déployer pour prouver son innocence avant même d'expliquer, faire comprendre et réaliser soi-même qu'on est victime. Surtout quand - comme Mathilde -, on a fait entrer l'inconnu chez soi. L'abandon des amis, leur jugement, la solitude comme un précipice et l'envie tenaillante de tomber. La lutte contre ce que les autres prennent comme une nouvelle indifférence à tout, à “la tête dans la lune”. Ce néant qui prend peu à peu toute la place en soi et les autres.
Puis l'énergie épuisante pour se relever sans jamais oublier. Juste laisser un peu de côté pour avancer. Apprendre à vivre avec un sixième sens.
Des mots taillés dans le vif, glaçants, cisaillants. Un face à face avec le Major de la police pour dénoncer puis avec un avocat pour préparer sa défense. Mathilde Forget a choisi de faire pénétrer le lecteur au coeur des heures qui suivent l'agression pour mieux lui faire appréhender le choc post-traumatique. Celui qui nous rend robot, cerveau anéanti, focalisé sur des détails sans importance pour l'enquête. Une manière de se détacher de l'horreur traversée. Ici la victime est obsédée par ses ongles sales et son jean réquisitionné comme pièce à conviction. Ce qui semble dérisoire pour la police devient obsessionnel pour elle. Une défense naturelle fréquente.
Un livre très pudique et nécessaire pour mieux comprendre et communiquer avec les personnes victimes de viol. Leur sensibilité, leur mode de fonctionnement, de perception des autres étant biaisés à jamais ; il est indispensable d'appréhender leur langage et leur vision du monde pour réussir à entrer en contact avec elles.


Lien : https://laparenthesedeceline..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}