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3,33

sur 59 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La narratrice revient sur un viol qu'elle a subie quand elle avait 19 ans.
A l'époque, l'enquête n'avait pas pu aboutir. Mais douze années plus tard, à la faveur d'autres témoignages concordants d'autres victimes, elle est sollicitée pour participer au procès de son violeur.

Elsa décrit assez bien le désordre intérieur qui ressurgit après tout ce temps, alors même que la narratrice pensait avoir tourné la page. le silence qui a permis de survivre, mais a enfermé cette journée et celles qui ont suivi dans un passé qu'elle n'avait pas compris, un passé qu'elle n'avait pas regardé en face, et qui la torturait insidieusement.

En revanche, l'autrice mélange les époques et les faits, et j'ai parfois eu du mal à suivre. Elle m'a un peu perdue au milieu du roman, que j'ai eu un peu de mal à terminer.


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La narratrice est enceinte d'un garçon et sa première pensée est qu'il risquera moins . Il aura moins de risques de subir ce qu'elle-même a subi lorsqu'elle avait dix-neuf ans. Tous ses souvenirs resurgissent quand la police lui apprend que son violeur va être jugé…

Pas de pathos , mais une écriture sensible, qui montre la difficulté de la parole. Les policiers qui posent trop de questions, les paroles maladroites (vous vous en êtes bien sortie…parce qu'elle a continué à vivre), la violence de mettre un nom sur victime et violeur (« On m'avait transportée dans le langage…comme s'il m'avait possédée une seconde fois. Et voilà qu'on me brandissait aussi le sien, de nom : « Léonard Scarpa, de Reims »)…La narratrice ne parle pas avec colère et envie celle qui extériorise sa rage elle, elle parle tout bas, « comme de la porcelaine félée ». Les phrases sont courtes mais touchent au coeur.
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Alors qu'elle avait séché une épreuve de français pendant sa première année de classe préparatoire, en 2005, la narratrice, 19 ans, part faire du vélo en forêt de Saint-Germain et elle y est violée. Elle porte plainte mais son agression, ainsi que celle de 11 autres femmes ne sera résolue que douze ans plus tard.
Pendant tout ce temps, elle a enfoui le traumatisme, refusant que les autres ne la réduisent qu'à une victime; elle a un enfant et en attend un deuxième. Elle refuse de témoigner au procès du violeur mais accepte que son témoignage écrit soit lu par son avocate devant une photo d'elle projetée sur un écran dans la salle d'audience. Seule l'écriture lui permet de se libérer, d'expectorer les non-dits, de sortir de la stratégie d'évitement : ce qu'on ne dit pas, n'existe pas.
Ce roman est une auto-fiction qui lui permet probablement de se réapproprier sa vie pendant les 12 ans écoulés, car la jeune fille de 19 ans, c'était elle; encore aujourd'hui, elle ne peut prononcer ou écrire le mot "viol", elle refuse de nommer l'innommable; d'ailleurs, elle ne raconte pas son agression, elle en livre des bribes (peur, sidération mais aussi tentative de garder un certain contrôle en parlant à son agresseur, en essayant d'établir un contact).
Un passage m'a interpelée, celui où elle revoit tous les micro-évènements de cette journée fatidique qui se sont conclus par son agression; et si, un d'entre eux n'avait pas eu lieu? Et si? Et si? La narratrice tente d'insuffler une sorte de rationalité à ce qui n'en a pas. C'est une stratégie de protection qui est familière à certains d'entre nous.
Ce roman, c'est aussi le parcours déshumanisé du dépôt de plainte, des questions intimes, des examens médicaux, de l'obligation de voir et revoir la scène ad nauseam.
Malgré le thème très fort qui m'a touchée, j'ai été perdue dans les temporalités changeantes; l'écriture parfois confuse, qui est probablement la retranscription du maelstrom de sentiments qui ont envahi l'auteure, a fait de ma lecture plus un exercice de compréhension du texte qu'un pur ressenti d'émotions.
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Lecture dans le cadre du prix du roman FNAC
Première sélection Goncourt 2021
En 2005, la narratrice, dix-neuf ans, est victime d'un viol dans une forêt. D'abord, classée sans suite, l'affaire ressortira douze ans après les faits, à la faveur d'autres enquêtes. Un suspect est identifié, ainsi il y aura bien un procès, auquel elle ne souhaite pas se rendre.
Aujourd'hui, Elsa Fottorino tente à travers ce court roman d'analyser son passé en décrivant le quotidien des victimes, sa relation aux autres, en particulier ses proches, le déni et ses sentiments parfois contradictoires et leur évolution. Elle tente de dépasser ce drame. Un livre bouleversant qui m'a quelque fois perdue dans sa construction narrative. Un livre très intime
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Une jeune femme (l'autrice) est victime d'un viol en 2005. 12 ans plus tard, elle se repenche sur ce choc : comment le vit-elle alors que le présumé violeur est arrêté.
Courts paragraphes, courtes phrases, Elsa Fottorino va à l'essentiel. Alternant les époques, la narratrice est perdue. Elle voit ses proches graviter autour d'elle, tente de se souvenir de certains faits, les a oubliés alors qu'elle se souvient parfaitement de l'avant et du pendant-viol. Gardant cet acte comme un jardin secret qu'elle n'inflige pas au lecteur, l'auteure ne convainc pas totalement. La faute à des ellipses peu nécessaires. Les mots sont bien maniés, mais il manque de l'émotion (ce qui semble incroyablement mauvais à dire). Springora touchait en plein coeur avec son récit le Consentement. Parle tout bas se veut peut-être trop littéraire, pas assez explicatif sur la suite de l'histoire (comment a-t-elle fait sa vie? Elle évoque deux enfants, mais sans entrer dans les détails, se concentrant sur le passage donné du viol et les rencontres avec les professionnels qui en découlent, mais aborder la maternité dans un cas pareil aurait été un atout majeur). Expliquer ses rencontres avec la police s'avèrent être le point essentiel de ce récit où l'auteure passe d'un correspondant à l'autre, passe d'une insensibilité à l'autre. Voilà où Elsa Fottorino touche en plein coeur : dans ses relations avec la justice.
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