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Critique de Apikrus


Dieu vit avec Saint Pierre au dernier étage d'une grande tour.
Il y épie leurs voisins du 'dessous' : les Hommes.
Le bonheur des humains est insupportable à Dieu ; il invente donc divers désagréments et catastrophes pour eux. Les hommes l'aident souvent dans ce travail de sape du bonheur sur Terre, tant ils sont maîtres dans l'art de gâcher la vie de leurs semblables, et même leur propre existence.

J'ai souvent entendu : 'Si Dieu existait, il ne permettrait pas ces malheurs.'
C'est ce questionnement que suggère Jean-Louis Fournier dans ce court récit. Partir d'une hypothèse aussi improbable que l'existence d'un Dieu créateur comme base d'une réflexion sur le sujet, cela m'a d'abord semblé placer le débat sur de mauvais rails. Fournier l'admet puisqu'il fait dire à son Dieu, à propos de l'une de ses créations maléfiques risquant de paraître suspectes aux Hommes : 'Je dirai que c'est le diable'. Pour les apologistes de la religion, le tour est joué, même s'il leur a fallu inventer un diable en plus d'un dieu. Mais quelles inventions ! Ce formidable binôme permet de légitimer l'injustifiable : des massacres d'innocents (Saint Barthélémy, colonisations, attentats islamistes…), aux défilés dans une capitale pour défendre la candidature d'un ministre pourri à une élection présidentielle, en passant par des menaces de mort contre des médecins pratiquant l'avortement.

En se moquant de ce Dieu imaginaire, Jean-Louis Fournier caricature finalement ceux qui vénèrent cette image.
Le Dieu de Jean-Louis Fournier est en effet bien proche de celui de la Bible, par son orgueil, sa jalousie et sa mesquinerie…
L'avantage avec les personnages de fiction c'est que l'on peut en faire ce que l'on veut. le Dieu de Fournier est en outre légèrement vicelard. Ici-bas, quelques-uns de ceux qui prétendent le représenter le sont encore plus (et de la pire manière, avec des enfants !).
L'auteur profite également de son histoire pour dénoncer quelques fléaux que l'homme a su inventer seul : McDo, TF1, la circulation automobile, la soif d'argent…

En conclusion, on peut le dire : l'Homme a créé Dieu à son image, même s'il l'a un peu embelli au passage.
Et l'on peut aussi féliciter l'auteur pour cette fiction : son raisonnement par l'absurde s'avère efficace.
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