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Critique de horline


Que dire de pertinent à propos de cet ouvrage qui réunit quelques une des nouvelles de Karen Joy Fowler écrites entre 1985 et 2013 ? Rien, c'est bien le dilemme même plusieurs jours après avoir fini la lecture de cette anthologie. Je suis bien incapable d'exprimer une opinion claire face à cette mystérieuse configuration déconcertante qui laisse la sensation de frôler la compréhension de l'écriture fowlérienne mais qui me restera obscure, jamais dévoilée.
Le palais peu forgé à la littérature de l'étrange en est certainement une des raisons, et ce recueil de dix-sept nouvelles ne va pas atténuer mon scepticisme quant à la démarche taxinomique derrière cette étiquette.

A défaut de détenir les clés de lecture, je pourrais simplement me contenter de prêter à cet ouvrage une architecture complexe dans laquelle Fowler ne propose pas une vision alternative de la réalité, mais un réel discrètement envahi par une autre dimension. le dérangeant, l'inhabituel, le surnaturel ne viennent pas heurter la réalité, ils en font partie comme de simples altérations qui perturbent à peine la vision. le centre de gravité de chacune de ces histoires résidant dans les comportements humains, les pensées, les ressentis, les interactions décrivant le plus souvent les impasses psychiques, émotionnelles et sociales auxquelles on est confronté. Elles acquièrent une telle importance qu'elles balaient la structure traditionnelle de la nouvelle.

Et c'est aussi cela qui a rendu la lecture fastidieuse. Chez Karen Joy Fowler, on ne retrouve pas la précision du rythme, la science du scalpel et la chute implacable marqueurs génétiques du récit court. L'auteure américaine opte pour une écriture élémentaire, sans contraste ni subtilité, rendant les personnages apathiques. Elle trace des lignes de fuite qui mènent nulle part tout comme elle impose des liens entre quelques-uns des personnages et les évènements selon des connecteurs logiques qui m'échappent. La réalité en devient une surface amorphe et interminable comme si elle était irriguée de manière continue par un sentiment de défaite.
On devine, et la postface vient le confirmer, que Karen Joy Fowler explore secrètement une autre histoire derrière chaque conte revisité, chaque récit de dimension historique, chaque fiction moderne. Mais l'écriture est à mon sens trop érosive, j'ai souvent pataugé.
Je n'ai pas peur du dépaysement intellectuel ni de me perdre dans quelque chose d'insaisissable mais il m'a réellement manqué des vibrations pour pénétrer les différents récits.
Si j'ai aimé l'audace et l'inventivité de certaines nouvelles à coloration féministe ou qui proposent un renversement des rapports de force conventionnels, j'ai eu le plus souvent la sensation de tourner des pages et des pages avec ennui. Et les nombreuses fautes constatées sont assez rédhibitoires.
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