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Citations sur Comme ce monde est joli (13)

On m'a raconté que les techniques sexuelles se transmettaient de père en fils. [...] Et vous savez ce que je me suis dit ? Je me suis dit que c'était la meilleure façon de transmettre des erreurs. Une culture où les techniques sexuelles se transmettraient de mère en fils, ça, ça m'impressionnerait.
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"Quand à savoir pourquoi j'écris, je le sais très bien. Aucun mystère là-dessous. J'écris parce que quand je parle, personne ne m'écoute."
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Quand je suis arrivée à Always, il y avait six romans policiers de Erle Stanley Gardner dans le dortoir des femmes. Au début, ils appartenaient à Maddie. A l'époque, je les avais tous lus plusieurs fois, mais désormais je ne lisais plus. Encore moins des polars. J'avais même cessé d'aimer la musique. Auparavant, j'étais convaincue que la base de l'art, c'était la beauté. Et que la beauté était éternelle. Désormais, je savais que la base de la musique, c'était le temps. Quand on prend une photo, on fige un instant, et la photographie repose sur le fait que cet instant ne reviendra plus jamais. Voyez une bibliothèque. Tous les livres, sur toutes les étagères, ne traitent que de la mort, même ceux qui prétendent parler de naissance, de renaissance, de résurrection ou de réincarnation. (Always, page 310)
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Après sa mort, Mary sillonnait les plages vêtue de son étrange tenue : des sabots crasseux, une multitude de jupes en lambeaux passées les unes sur les autres pour lui tenir chaud, un manteau rapiécé par-dessus. Elle portait un haut-de-forme d'homme, laqué et rembourré, avec du papier afin de la protéger des chutes de pierres. Elle était assez mince, mais on la voyait de loin. Equipée pour la chasse aux fossiles, elle ressemblait à une petite hutte ronde surplombée d'un chapeau en guise de cheminée. (La science d'elle-même - page 150)
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L'épouse de Harris voulait encourager les autres femmes à ne plus se soucier de l'approbation des hommes, mais elle voulait que Harris approuve son projet.
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D’un point de vue clinique, je suis enclin à penser que nous tentions d’exorciser notre peur des Voudounistes par la moquerie. Je venais de survivre à une attaque dirigée contre mon âme. Certes, sur le moment, je ne pensais pas avoir été victime d’une agression. Je croyais avoir tout halluciné. Je n’en avais pas moins les nerfs à vif.
Pourtant, au regard, d’événements récents, et avec le recul, j’envisage sérieusement la possibilité que nous ayons sous-estimé l’efficacité du cartel de drogue sud-américain Voudon. Le zombie haïtien est explicitement décrit comme peu fin et lent d’esprit. Parmi l’élite qui nous gouverne, de nombreux hommes répondent à cette description. Des hommes s’étant précisément rendus en Amérique Latine. La DEA devrait en dresser la liste, trouver un prétexte quelconque pour les rencontrer, et leur servir des plats trop salés. (« Verre noir »)
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Lorsque les hommes se transforment en bêtes, il leur est difficile de retrouver le chemin jusqu'à eux-mêmes. Lorsque les enfants se transforment en bêtes, ils n'ont pas d'eux-mêmes à retrouver. (27)
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Charlotta et moi avions établi cette règle de ne jamais commander la même chose. C’était compliqué, parce que c’était toujours le même plat qui nous paraissait meilleur à toutes deux, mais ça dédoublait nos chances de faire le bon choix. Charlotta commanda une pizza El Diablo, choix théâtral et contrariant, vu que nous n’aimions pas manger épicé. La El Diablo la fit pleurer, elle n’en mangea qu’une part, ensuite elle picota les olives et se servit plusieurs fois de la mienne.
Elle s’essuya avec une serviette, qui lui laissa une trace audacieuse de sauce tomate sur la joue. J’étais suffisamment agacée pour ne pas le lui dire. Un des Italiens s’était aventuré jusqu’à notre table. « Bon, dit-il, sans préliminaires. Américaines, oui ? Je peux t’embrasser ? »
On ne pouvait pas nous accuser de manquer de patriotisme. Charlotta se leva immédiatement, se glissa dans ses bras, et je vis sa langue à lui entrer dans sa bouche à elle. Ils s’embrassèrent de longues secondes avant que Charlotta ne le repousse. La sauce tomate était passée sur son visage à lui.
« Bon, dit-elle. Alors. Où est le cyber café le plus proche ? »
L’Italien lui griffonna un plan sur son set de table. Il dessinait bien, le plan avait de la profondeur, de la perspective. Le café internet semblait se trouver au-delà de nombreux carrefours, de nombreuses volées de marches. L’Italien décora son croquis de petits cœurs pleins d’espoirs. Charlotta lui retira la feuille avant qu’elle n’en soit entièrement recouverte. (« Leurs derniers mots »)
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Un jour, Lily décida d’être une autre personne. Une personne avec un passé. C’était une maladie, chez elle, de vouloir être quelqu’un d’autre. Ce désir naissait rarement d’un véritable incident, ou d’un quelconque regret, mais semblait plutôt lié au mouvement ou à la perspective d’un pas de côté. Il s’éveillait en elle chaque fois qu’un train passait. Elle aurait alors volontiers échangé sa vie avec n’importe quel voyageur, dans n’importe quel train. Il s’éveillait souvent en voiture. Tout en roulant sur l’autoroute, entre son travail et son domicile, elle s’imaginait dépasser sa sortie, continuer tout droit et s’arrêter dans une bourgade quelconque parce qu’elle tombait en panne d’essence et, de fil en aiguille, c’était précisément ce qui lui était arrivé.
À cette différence que ce fut la police qui l’arrêta. Elle se trouvait bien au-delà de la ville, elle en avait d’ailleurs traversé plusieurs autres entretemps, et le ciel s’était obscurci. Le paysage devenait moins vallonné et elle s’enlisait dans un rythme somnolent qui la transportait dans le petit monde itinérant formé par la lumière de ses phares, dont Lily et sa voiture étaient les seuls passagers. Être forcée de s’arrêter lui avait causé un certain choc. Elle resta assise dans sa voiture. Le gyrophare tournait derrière elle : à intervalles réguliers, elle voyait ses mains, posées sur le volant, se teinter de rouge. C’était la première fois qu’elle se faisait interpeller. Dans le rétroviseur, elle vit le policier parler dans son émetteur radio. Sa porte était entrebâillée : la lumière de l’habitacle était allumée. Il sortit pour venir lui parler. Elle éteignit son moteur.
« Ma petite dame », dit-il.
Elle se demanda si les policiers des séries télé appelaient les femmes ma petite dame pour imiter les vrais policiers, ou si, au contraire, celui-ci avait appris la formule devant son écran, tout comme elle.
« Ma petite dame, vous étiez en roue libre. Je vous ai flashée à cent trente. »
Cent trente. Malgré elle, Lily était impressionnée. Elle avait roulé, sans même s’en apercevoir, à plus de quarante kilomètres-heure au-dessus de la vitesse limite. Ça voulait dire qu’elle était capable d’aller encore plus vite.
« Cent trente, dit-elle d’un air contrit. Vous savez ce que je devrais faire ? A mon avis, je suis restée beaucoup trop longtemps au volant. A mon avis, je devrais trouver un endroit où passer la nuit. Ce serait la meilleure chose à faire. Je veux dire : cent trente. C’est beaucoup trop. Vous ne croyez pas ?
– Tout à fait. »
Le policier sortit un stylo de la poche intérieure de sa veste.
« Ça ne m’arrivera plus, déclara Lily. S’il vous plaît, ne me verbalisez pas. » (« Rouge Lily »)
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L’équipe fédérale se rendit dans la Sierra Nevada au début du mois d’octobre. Vous devez nous voir comme des soldats. La façon dont la peste a fini par disparaître est un des grands mystères de l’histoire. Les rats sont toujours là. Les puces sont toujours là. La maladie est toujours là, elle se révèle à l’occasion de cas isolés, comme celui de Caroline. Il ne manque que l’épidémie. Nous nous trouvons au beau milieu du quatrième assaut. L’ennemi est furtif. La guerre impossible à gagner. Nous restons vigilants.
Le camping de Vogelsang avait déjà été fermé pour l’hiver. Pas encore de neige, mais les journées étaient fraîches et il gelait déjà la nuit. Si la peste était présente, elle ne deviendrait un véritable problème qu’au printemps. Nous nous amusions à fourrer des bâtons dans des terriers encore tièdes, à la recherche de rongeurs morts. Nous placions des pièges. Pas beaucoup. On n’a jamais intérêt à réduire la population de rongeurs. Privées de leurs hôtes naturels, les puces partent à la recherche de remplaçants et le terrain des opérations se rapproche tout bonnement de nous.
Nous recueillîmes quelques bêtes mortes, mais aucune ne s’avéra positive. Par précaution, on aurait pu asperger toute la région de pesticide. Printemps Silencieux était paru en 1962, mais je ne l’avais pas encore lu. (« Ténèbres »)
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