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Critique de Bazart


J'ai entrepris d'écrire ce livre quatorze mois après le meurtre, quand le silence m'est devenu insupportable".

Le meurtre en question, c'est celui de Denise, la soeur ainée de la romancière Irène Frain, sauvagement agressée chez elle dans sa résidence d'une banlieue parisienne quelconque et qui succomba de ses blessures après plusieurs semaines passées dans le coma.

Apprenant cette agression tardivement, au moment de la mort de sa soeur, Irène Frain, jadis très proche de sa soeur, mais qui s'éloigna d'elle au fil de leurs vies respectives, décide de livrer sa propre enquête sur ce crime barbare, vu que ni la police, ni la justice, ni la presse ( à part un journaliste de la presse locale) ni la famille- notamment les deux fils de Denis, tous deux comme leur mère, membres de l'église évangeliste- ne semblent particulièrement motivés pour mettre la lumière sur cette sordide histoire.

Et la romancière reconnue du "Nabab" ou de "Secret de famille", qui a souvent utilisé un tissu autobiographique pour écrire ses récits, va évidemment utiliser l'arme écrite pour rendre compte de son enquête et de son combat contre le silence médiatique et judiciaire.

Mélangeant présent- ses rendez vous avec l'avocat qu'elle a embauché pour la partie judiciaire, ses relations très distantes avec les fils de Denise- et passé- les relations d'abord passionnelles puis distendues avec cette soeur ainée qui était à part et qui a initié Irène, de famille modeste à l'art et à la beauté mais qui est tombé dans la maladie-les troubles bipolaires- à la vingtaine, Irène Frain raconte cette histoire sans se ménager et surtout pour que sa soeur ne tombe pas dans l' oubli, horizon que l'opinion publique semble envisager pour le tragique destin de Denise ."Je dois aux livres ma victoire contre le silence. Ce sont des passeports. Ils abattent les murs, les remparts, les frontières, toutes les barrières que les humains ont inventé pour s'ignorer, se déchirer."

Le récit, d'une grande force littéraire, déroule dans un double mouvement le silence de la justice, qui traite ces gens-là comme des invisibles, et le silence familial auquel elle s'est confrontée et qui l'a poussée à devenir l'écrivain qu'elle est aujourd'hui.

En posant ses mots , vibrants d'émotion et de colère sur l'indicible, Irène Frain livre avec "Un crime sans importance" un roman qui secoue certes mais qui a également la vertu de consoler et de réparer les âmes meurtries...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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