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Critique de kielosa



L'année prochaine la France pourra célébrer un de ses plus illustres fils à l'occasion du centenaire de son décès : le Prix Nobel 1921, membre de l'Académie française (1896-1924) et président du PEN Club français (1921-1924) François Anatole Thibault ou Anatole France, né à Paris le 16 avril 1844 et mort à Saint-Cyr-sur-Loire le 12 octobre 1924, à l'âge de 80 ans.

Comme vous le connaissez tous de vos cours de lettres françaises au lycée, je peux m'abstenir d'entreprendre ici un bref relevé de sa vie et de son oeuvre impressionnante, tout en soulignant cependant sa place éminente comme conscience de son époque et défenseur des justes causes.

C'est exactement dans cet esprit que je viens de lire "L'Affaire Crainquebille", parue initialement en 1901 sous la forme d'une longue nouvelle de 110 pages, dans une version abrégée de 34 pages, sortie en septembre 2017.

Jérôme Crainquebille, la soixantaine, est un marchand des quatre-saisons, qui vend choux, carottes, navets et poireaux dans les rues de Montmartre. Un jour, attendant qu'une cliente lui ramène les 14 sous d'une commande, l'agent 64 de la police lui intime l'ordre de circuler. Il s'ensuit une discussion pendant laquelle l'agent 64 croît avoir entendu le marchand le traiter de "Mort aux vaches", or que Crainquebille avait poussé un "Misère de misère ! Bon sang de bong sang !" de pur désespoir.

Traduit en police correctionnelle, le juge Bourriche condamne notre bonhomme pour outrage à un agent de la force publique à 15 jours de prison et 50 francs d'amende.

Pire que la sentence de la cour sont les conséquences de sa condamnation : ses anciennes clientes le boudent et il se met tellement à boire qu'il perd tout et veut se reconstituer prisonnier, car en taule on ne souffre ni de la faim, ni du froid.

Pour Anatole France une occasion de s'en prendre à une justice de classes sociales, aveugle et inhumaine dans une langue superbe.

Ainsi, le simple Crainquebille, fasciné par le faste de la cour, "sa condamnation lui avait paru une chose solennelle, rituelle et supérieure, une chose éblouissante, qui ne se comprend pas, qui ne se discute pas, et dont on n'a ni à se louer, ni à se plaindre."
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