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Citations sur Souvenirs d'une ambassade à Berlin (12)

L'entente intervenue nous a procuré un an de répit à un moment ou ni la France ni l'Angleterre ne se jugeaient suffisamment prêtes à la guerre.
Quel parti a t'on tiré de ce délais ? L'a t'on utilisé à plein ? C'est là peut être que réside la vraie question. C'est,pourtant celle que l'on pose le moins.
En réalité, conditionné par une longue série d'actes antérieurs, dominés par ce qu'il faudrait appeler la "psychose de paix",comme on parle de la "psychose de guerre",l'accord de Munich a été une œuvre humaine mélangée d'avantages et d'inconvénients. Il comportait trop et de trop pénibles sacrifices,pour qu'on pût se féliciter de ses avantages,trop d'avantages,pour qu'on n'en dut en retenir que les aspects douloureux. Aussi devrait t'il être permis de n'être,dans le recul des années,ni munichois ,ni anti munichois mais de s’élever sur ce chapitre à la sérénité de l'Histoire. L'Angleterre nous en donne l'exemple.
L'accord de Munich a été une œuvre plus particulièrement anglaise; nul ne saurait le contester. Lorsque la capitulation du III eme Reich est survenue,les journaux anglais ont publié de longs articles sur la guerre et la période qui l'a précédée. Aucun d'eux à ma connaissance n' a fait le procès de Neville Chamberlain,principal instigateur et inspirateur de la conférence et de l'accord de Munich. Une réserve à ce point remarquable s'explique peut être par la conscience que l'action du Premier Ministre a été en fin de compte plus utile que nuisible.
Peut être aussi faut il y voir un signe enviable de maturité civique et politique.
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Le plus frappant dans ce discours du 1er mai,ce n'est pas le fond, qui reste malgré tout assez vague,c'est l'action de l'orateur; c'est sa voix chaude et rocailleuse,tranchante et farouche,c'est la passion qui le transporte,le souffle qui l'anime et qui littéralement,dilate ses narines,il me fait penser au mot de ce Grec,disant que pour apprécier Démosthène,il fallait avoir vu "la bête elle mème". C'est aussi l'influence qu'il exerce sur son auditoire,une influence bien plus physique qu'intellectuel,accrue encore par le décor,la figuration théâtrale ,les effets d'ombre et de lumière,et toute cette mise en scène romantique,cet entourage d'étendards et d'uniformes,ces scintillements de casques et de baïonnettes, et l'enivrement qui se dégage du rythme irrésistible des musiques. Dans la foule qui l'écoute,beaucoup d'hommes,sans doute ont pour Hitler des sentiments de méfiance ou de haine. Mais ils sont eux aussi ébranlés, entrainés,comme le batelier par le chant de la Lorelei.
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Ce nettoyage donna à Goebbels l'idée d'organiser des autodafés littéraires.
Le 10 mai à Berlin, sur la place de l'Université,on voit arriver des camions chargés de livres; les étudiants qui les conduisent ont traversé la ville en chantant,au son des musiques; 20 000 volumes sont entassés sur un bucher, on les annonce à haute voix, à mesure qu'on les y jette; et des pompiers arrosent le bucher de pétrole tandis que Goebbels qui préside la cérémonie prononce un discours.
"La cérémonie d'aujourd'hui dit il est un acte symbolique,elle apprendra au monde que le fondement moral de la République de novembre 1918 est détruit à jamais. De ce tas de cendres va surgir le phénix d'un esprit nouveau ! ". Étrange cas que celui de cet intellectuel dont la perversité se plait à gouter les jouissances de la barbarie ! Plus étrange encore son illusion que le monde admirera son geste !
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L'incendie du Reischtag, comme plus tard,les massacres du 30 juin 1934 demeura l'un de ces sujets qu'il ne fallait pas aborder en présence d'Hitler. Mais Goering en parlait souvent. Il en parlait cela va de soi pour repousser avec une désinvolture à la fois irritée et sarcastique les insinuations, les accusations auquel il n'ignorait pas qu'il était en butte. Je l'ai entendu,à ce propos,se comparer à Néron et dire que les chrétiens avaient mis le feu à Rome pour pouvoir en accuser Néron,de mème que les communistes avaient incendié le Reischtag,pour pouvoir en accuser Goering. Tout de mème,ce souvenir le tourmentait.
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Voila pourtant, celui dont Hitler déclare en hochant la tête d'un air pénétré : "il est plus fort que Bismarck !" .
Une si grossière et stupéfiante erreur prouve à quel point le maitre du Reich s'aveugle sur les hommes et les choses,au moment ou il va se lancer dans les plus téméraires entreprises. En réalité,ce Ribbentrop qu'il porte au nues,exercera sur lui l'influence la plus constamment néfaste.
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Les raisons de l'action diplomatique du Führer se laissaient aisément deviner.
Préoccupé,avant tout,de désarmer les préventions de l'Europe, d'éviter les complications extérieures qui l'eussent exposé à des sanctions,ou à une guerre préventive,et de gagner du temps pour installer son régime,transformer l'Allemagne selon la doctrine nationale socialiste et lui rendre sa force perdue, nous savons déjà qu'il tenait à apparaitre sous les traits d'un pacifiste convaincu. Quel témoignage plus frappant pouvait il fournir de ses dispositions pacifiques qu'en s'attaquant au problème, de tous le plus menaçant,celui des relations polono-allemandes, en mettant fin à un conflit qu'aucun de ces prédécesseurs n'avait été capable de résoudre et qui était pour l'Europe une cause d'anxiété permanente ? Effectivement,par la suite,il ne manqua jamais de se réclamer de ce magnifique alibi,pour prétendre que nul n'avait servi la paix avec plus de sincérité et de liberté d'esprit que lui.
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Mais au bout du compte,en dépit des heurts et des incidents, tout se trouve mis en place; la substitution d'un monde à un autre a duré juste l'espace d'un instant.
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Une ovation formidable accueille la fin du discours; l'hymne national, suivi du chant du parti,du "Horst-Wessel-Lied", résonne dans la nuit,que trouent bientôt les fusées et les soleils multicolores du feu d'artifice. Oui! Vraiment c'est une belle fête,une fête magnifique ! Les Allemands qui y ont pris part et les étrangers qui y ont assisté en emportent l'impression qu'un vent de réconciliation et de concorde a soufflé sur le 3eme Reich !
Mais le lendemain, 2 mai, à 10heures du matin,tous les sièges des syndicats libres,tous leurs locaux,leurs coopératives, leurs maisons du peuple,leurs journaux,la Banque ouvrière et ses succursales,sont occupés par la police et les Sections d'Assaut. 58 chefs de syndicats parmi lesquels Leipart,Grossmann, Wissel sont arrêtés chez eux; les archives,les comptes en banque sont saisis.
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Le 3eme Reich a reconstitué un ghetto, pire que ceux du Moyen Age.
Il s'ampute ainsi de l'une des fractions les plus industrieuses,les plus utiles de sa population et précisément de celle qui la reliait aux courants dominants du monde exterieur. Le nazisme prétend purifier l'Allemagne :il l'avalit. Il croit la libérer: il l'isole. Il déchaîne ses plus mauvais instincts, sa barbarie latente,il l'enferme dans son propre aveuglement, il ouvre entre elle et la conscience universelle un conflit dont il n'apercoit pas les lointaines et fatales conséquences.
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Hors du Reich, le bruit se répand aussitôt qu'une révolution a éclaté à Berlin,que la ville est en alarme et que la situation y est des plus graves. Les journalistes étrangers exagèrent : la réalité est à l'opposé de leurs télégrammes.
Pas un instant le calme n'est troublé. Ce qui frappe au contraire, c'est la docilité,la passivité avec lesquelles le coup de force du gouvernement est accueilli . Personne ne bouge,ni dans les syndicats ouvriers ni dans le camps social démocrate, ni chez les catholiques, ni chez les communistes. Les champions de la démocratie se tiennent coi. Braun qui se faisait volontier passer pour un foudre de guerre,Severing l'indomptable s'effacent à la première injonction. Le personnel dirigeant Prussien, les chefs de la police,quatre présidents supérieurs de province,six présidents sont congédiés. et s'inclinent devant les ordres qu'ils reçoivent.
On s'étonnera un jour de la faiblesse des réactions que rencontrera Hitler,lorsqu'il installera son régime. Mais de cette faiblesse, on a déjà eu le spectacle, on a déjà pu mesuré l'entendue sous Papen.
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