AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pencrannais


Quand on pense Franquin, on pense aussi Gaston Lagaffe, le Marsupilami, le Spirou et Fantasio de la grande époque, un des génies de la BD franco-belge.
Pourtant Franquin est aussi le père des idées Noires. Ces pages ou demi-pages d'humour (très) noir où le dessinateur (et scénariste) montre une autre facette de son incommensurable talent.
C'est un autre génie de la BD, Marcel Gotlib, qui l'avait convié à Fluide Glacial à la fin des années 1970 afin de le laisser totalement libre de s'expurger de la noirceur de ses idées par ses dessins, l'auteur étant alors en plein période dépressive.
Et ç'est une réussite totale, son humour féroce et acide s'attaque à toute la bêtise humaine et va même plus loin. Tous les corps établis sont passés à la moulinette avec une préférence pour les militaires (les gradés, les marchands de canons), l'Église, les multinationales. Mais tout le monde en prend pour son grade et dépression oblige, l'optimisme béat en l'avenir est lui aussi découpé à la serpe.
C'est cruel, parfois choquant, mais toujours si délicieusement drôle, un délice presque sado-maso tellement cet humour là est noir comme la suie.
Le dessin est à l'avenant, tout en noir et blanc, mais avec plus de noir que de blanc, des dessins comme des négatifs de photos ou de films. La forme rejoint le fond de la noirceur.
Ce n'est pas une BD pour enfant. Elle est à réserver aux adultes. Mais quelle claque !
Un des sommets du genre. Un album qui peut figurer dans la bibliothèque idéale de n'importe qui sans rougir, toute littérature confondue.
Commenter  J’apprécie          580



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}