AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Forêt contraire (11)

On a pensé : ceux qui se donnent la mort ont-ils succombé ou bien sont-ils victorieux ? Ceux qui ont porté la main sur eux-même ont-ils eu le sentiment d'avoir le choix ? Est-ce la solution d'un problème, ou plutôt la seule conclusion possible devant l'insoluble question de l'existence ? Est-ce un réel affranchissement de l'homme esclave de sa douleur, ou bien est-ce baisser les bras, faire l'aveu d'être vaincu devant un monde de chiffres et de froideur ? Est-ce donner raison à ceux qui voudraient nous faire croire que nous ne sommes pas libres d'exister dans les interstices, hors des cases formatées qu'on a prévues pour nous, mais pour servir l'intérêt d'un monde auquel on n'appartiendra jamais ?
Commenter  J’apprécie          60
Certaines personnes endiguent étrangement leur mal-être: la phrase qu'elles choisissent pour vous rassurer contient le mal qu'elles vous feront subir. Inconsciemment mais de manière efficace, c'est une façon pour elles de se connaître, de diriger leur vie déjà rigide d'une main plus sûre. Si on vous dit ne t'inquiète pas tu sais je te laisserai libre de partir si un jour tu le souhaites puisque pour moi tu es la liberté même, méfiez-vous, car derrière l'évidence la phrase cache la prison dans laquelle on vous tiendra encore longtemps, le piège qui mord, où vous aurez glissé votre cheville sans méfiance. J'ai goûté une fois de ce poison doux, pensant qu'en me disant du bien on me voulait, sûrement, du bien. Ces paroles ont beau être faites de mots inoffensifs, on dirait qu'elles portent en elles, en négatif, tout l'enfer qu'elles vous feront vivre. On les retourne comme on retourne un gant et l'avenir est inscrit là, juste au bord de l'ourlet. Pareil au nom que votre mère y aurait cousu, il vous saute aux yeux, en noir sur blanc.
Commenter  J’apprécie          40
Mon frère, je ne le vois plus, non. Il est vivant et mort en même temps. Vous savez, ces personnes qui ne se donnent pas le droit d'exister et qui, du coup, vous privent de les connaître, convaincues de ne pas en valoir la peine.
Commenter  J’apprécie          30
Le passé est fictif, qu’on le veuille ou non : il se tisse de ce qu’on en retient et se transforme à chacun de nos mouvements. On va jouer avec le temps et les souvenirs.
Commenter  J’apprécie          30
À travers la porte moustiquaire , pas une lampe, pas un réverbère, pas un phare, pas un humain à regarder s'agiter dans le théâtre chatoyant qu'est la vie des autres.
Commenter  J’apprécie          20
Ce n’est pas le cœur c’est Je qui bat, je bats à petits coups réguliers, et je m’interroge : qu’arrive-t-on à glisser de si puissant dans un personnage fictif qu’il se mette à susciter en nous un désir de chair? On manipule l’argile de l’absence depuis si longtemps qu’on en obtient les formes d’un homme s’agitant, changeant, plus vivant qu’un homme.
Commenter  J’apprécie          20
C'est quand même un réel problème, ces gens pour qui tout doit être parfaitement clair et tranché. Résumé d'un être qui, sous des dehors d'épicurien passionné, ne se passionne au fond pour personne d'autre que lui-même.
Commenter  J’apprécie          10
j'allais vers la maison qui ne me rappelle rien sinon la sensation de n'avoir jamais été si loin de ceux qui y ont séjourné. Ça vient expliquer l'envie contradictoire qui me prend tous les matins de fuir ses murs délabrés pour occuper l'espace sauvage qui les entoure, là où les bruits sont, au fond, cent fois moins mystérieux que ceux de l'intérieur des immeubles. Les sons du dedans évoquent une distance entre soi et les siens qui n'est pas physique, pas palpable, et c'est peut-être là que se tient tapie la plus grande étrangeté. Au regard de cette distance, les bruits de pas d'animaux sauvages invisibles qui errent dans les branchages, même la nuit, n'ont rien d'effrayant.
Commenter  J’apprécie          00
On devrait s’exercer à parler du présent au passé, du passé au présent, pour changer d’angle, incliner d’un côté, de l’autre, le prisme des possibilités, le rendre erratique. Voir ce qui arriverait dans un pareil bouillage des mondes. Un tremblement de terre, c’est sûr, voire une éruption volcanique.
Commenter  J’apprécie          00
Je pense aux hommes et aux femmes exigus, tiens, aux obtus, aux sans-angles, aux œillères, aux gens lisses, aux fantômes, aux absents dont il est si difficile de se défaire parce qu’ils ont pris les contours impalpables d’un nuage, les vaporeux, donc, ceux qui n’offrent aucune prise.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (27) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Littérature québécoise

    Quel est le titre du premier roman canadien-français?

    Les anciens canadiens
    La terre paternelle
    Les rapaillages
    L'influence d'un livre
    Maria Chapdelaine

    18 questions
    220 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}