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Critique de enjie77



Dans une période particulièrement mouvementée et stressante, il me fallait lire un livre apaisant, empreint de poésie, doté d'une écriture magnifiée par une lumière naturelle, celle qui vient du coeur. Il m'était indispensable d'effectuer un arrêt sur images - « o temps suspend ton vol » - afin de m'extraire de cette phase.

Alors en parcourant notre site préféré, j'ai pu lire attentivement vos commentaires comme vos échanges et ce sont eux qui m'ont menée à la découverte des sentiers de la campagne provençale avec ses fragrances si bien décrits par René Frégni. Je tenais mon havre de paix.

René, c'est un contemplatif. Il prend le temps d'être à l'écoute de ses semblables avec simplicité ce qui se fait rare de nos jours. Il pose un regard bienveillant et curieux sur tout ce qui l'entoure. « Je me souviens de tous vos rêves » répond tout à fait à ce besoin de poésie, voire de nostalgie, que nous pouvons tous éprouver à un moment ou à un autre, c'est un peu un retour à des valeurs qui ont disparu de nos jours comme prendre le temps de regarder l'autre, de lui adresser un sourire, de reconnaître qu'il existe, en un mot la fraternité.

Mais René écrit pour ne pas mourir, pour exorciser sa peur de la mort, il prend tant et tant de plaisir à savourer l'instant présent qu'il lui est difficile d'accepter la fin du chemin. Il a découvert la lecture tardivement, à dix neuf ans, et depuis il n'a de cesse de dévorer les livres et c'est cette fringale de mots, ce besoin de conjurer la mort, qui nourrit son écriture à laquelle, nous venons tous nous abreuver.

Ce qui m'a le plus émue, c'est l'histoire de ce libraire, Joël Gattefossé. René raconte merveilleusement bien l'aventure de la Librairie « le Bleuet » à tel point que les larmes me sont montées aux yeux. Et puis il y a Baumette, son chat qui va faire le grand saut et René relate le vide que va laisser Baumette, ce vide que nous avons tous connu après la disparition d'un ami à quatre pattes.

René parle des femmes, il les aime les femmes. Il les regarde comme on regarde une oeuvre d'art, il me fait penser à un sculpteur qui observe et décompose les mouvements, les attitudes, pour mieux en exprimer la grâce.

René possède le pouvoir des mots qui font du bien, qui font de ce monde un monde meilleur même si c'est juste l'instant d'une lecture, il sait les agencer à la manière d'un baume qui viendrait se poser sur nos âmes.

René, page 105 de son livre, se résume parfaitement :

- Je marche, je regarde, je suis ébloui. J'avance et de temps en temps, je griffonne quelques mots dans un coin de ma tête ou dans un carnet, comme un peintre ajouterait, à la pointe la plus fine de son pinceau, une virgule de rouge, de gris, d'indigo dans un tableau aussi vivant que les derniers jours de novembre.


C'est tout à fait cela, il a tout dit de lui !
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