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Critique de dido600


D'emblée, l'auteur norvégien Halfdan W Freihow a investi les heures et les jours passés en compagnie de son fils Gabriel, une vie chronométrée par les enchaînements mystérieux de la vie au coeur d'une paisible la ville côtière de la Norvège, un site pittoresque illustrant le roman
Un journal intime, un album de famille et tant d'événements réinterprétés selon un code d'écriture romanesque d'une rare beauté, le pari tenté par l'écrivain était de saisir et de livrer un énoncé littéraire poétique tout en respectant l'exactitude des mots tel que l'exige l'univers lexical de Gabriel comme il le dit dans la page 11 «Mais papa ! Pourquoi est-ce que tu as dit que l'air était lourd au-dessus du hangar ?

Tu ne sais pas que les nuages et l'air ne présent rien du tout ? L'air c'est vraiment léger ! Regarde.» Ce récit réaliste tente également de dégommer les clichés concernant les capacités des autistes qualifiés par le sens commun d'exceptionnelles en se référant à des illustres personnalités scientifiques, comme Newton et Einstein, chose que réfute le romancier et l'éditeur Halfdan W Freihow.

Ce dernier rappelle qu'il n'y pas un seul autisme mais plusieurs types de troubles et chaque personne nécessite un rapport et une réponse adéquate. Une approche qui se dessaisit de «théories compliquées et exigeantes concernant régimes et alimentations» et une alternative toute naturel qui consiste à «combler l'enfant de sécurité, d'amour et de complément».





Ce roman construit, à partir des petites notes prises lors des différentes séquences de vie familiale, a réussi, grâce à une économie des mots, des phrases ciselées dans un langage dépouillé et épuré. Un livre d'une grande sensibilité au service du droit à la différence, une valeur trouvant tout son sens dans la page 72 «Tu arrives en quelque sorte à te réconcilier avec ta différence, mais le pourquoi est une énigme sans réponse avec laquelle tu es condamné à vivre.»


La trame romanesque souvent rythmée par les réactions intuitives du chien Baldar, un personnage bien adapté à son rôle de «figuration intelligente», un dispositif narratif qui nous plonge dans le rapport fusionnel entre un père soucieux de vivre une paternité heureuse, tout en donnant la chance à son fils Gabriel de voler de ces propres ailes, les dix chapitres de ce roman traduit du norvégien par Ellen Huse Foucher sont une réelle invitation pour suivre cette intense vie qu'a vécue le binôme représenté par le père et son fils Gabriel, toute une galerie de personnages s'est greffée aux différentes situations romancées par l'auteur, des situations qui vont de la scolarité de l'écolier à l'accident de la maman, aux grands questionnements existentielles sans oublier les importants moments bien pimentés par les ingrédients anecdotiques des lointains temples bouddhistes de Thaïlande et surtout ce grand sursaut d'altruisme suite a l'incendie de la voisine du coin.

Ces fragments de vie dépeints avec beaucoup d'ingéniosité traduisent l'engagement d'un père digne et fier pour réussir l'éveil, l'amour et l'épanouissement de son fils Gabriel, un roman thérapie qui nous a inculqué une pédagogie de la vie en nous comblant toute une constellation de câlins, des câlins scintillants dans la galaxie de la littérature.
Ce livre passionnant et rédigé dans l'un de ses chapitres dans un style proche de l'auteur du prophète Gibran Khalil Gibran.
Un roman épistolaire sur l'autisme
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