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Critique de ATOS


Tout est image. Un mot, un parfum, un son, une couleur portent toute l'éloquence du monde. La photographie est elle même une image. Mais elle n'est pas « rien qu'une image ». Si la vision est naturelle à l'homme, la perception d'une vision se rattache à la construction d'un langage.
Il faut des mots pour construire une phrase, il suffit d'un parfum et l'arborescence d'une ombre pour créer une histoire. « Photographie et société » retrace la naissance, l'enfance, l'adolescence, et l'âge pré-numérique de la photographie, soit « 135 ans de son histoire ». Il rappelle qu'aucun fait culturel, et notamment aucun fait artistique, ne peut être dissocié de l'instant historique, politique, économique dans lequel il s'inscrit. Ce qui nous fait dire, nous fait agir. Ce qui nous laisse dire, nous laisse agir.
Le langage s'élabore, se structure, échafaude le vocabulaire de son époque, sous entend, sous tend, démontre, consent, collabore, réfléchit, interroge, dénonce, témoigne. Il ment aussi bien souvent, il détourne, il édulcore, met en exergue, supprime, sublime, nomme, désigne, dévoile. Il sert aussi. de grandes choses mais aussi de bien tristes choses. Et puis le langage imagine, s'émancipe, il ne suit plus le cours de l'histoire, en percevant un nouvel angle il anticipe, invente un nouveau cap. Voilà que le langage prend la responsabilité de son art.
Entre vision et regard, langage et perception, toutes les images forment des langages.
Selon Gisèle Freund, « avec l'élargissement du regard, le monde se rétrécit », la vision, comme « toute création optique », est donc perspective.

Astrid Shriqui Garain
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