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Ce que j'ai ressenti:
Mystifier: Tromper, berner (quelqu'un de naïf) généralement pour s'amuser à ses dépens. Abuser (une personne ou une collectivité) en déformant ou en embellissant la réalité.

Aujourd'hui, il n'est plus possible d'ignorer le désespoir de tant de femmes…Une telle souffrance ne peut plus être niée, même si c'est devenu « le problème qui n'a pas de nom », ce malaise féminin doit pouvoir s'écrire, être reconnu et disparaître…Betty Friedan a mené une enquête révolutionnaire, et écrit un essai féministe percutant, il y a plus de cinquante ans aux États-Unis. Il est une référence et a connu un énorme succès dès sa parution. Lire ce livre de 600 pages, c'est comprendre le sentiment de vide de milliers de femmes, pouvoir mettre des mots sur un mal-être oppressant qui les détruit lentement, et considerer que le bonheur n'est peut être pas dans le foyer, là où on nous a « vendu » qu'il était…La Femme mystifiée, ou comment mettre la lumière sur les stratégies de la société pour brider les ambitions féminines…À force d'entretiens, d'études et de références fortes, elle nous démontre que le combat contre le patriarcat et les inégalités hommes-femmes est loin d'être terminé, et qu'il n'en tient qu'à nous de relever d'autres défis en faveur des droits de la femme.

« Il n'est que temps de comprendre que l'état de ménagère à lui seul crée chez la femme un sentiment de vide, de non-existence, de néant. »

Ce livre est un choc et un furieux plaidoyer! J'ai été bluffée par la force des propos et des idées défendues. Il y a quelque chose de foncièrement actuel et d'urgent dans cet essai, et il serait temps que les femmes prennent conscience de leurs valeurs et de leurs capacités pour un avenir plus radieux, pour chacune d'entre nous. Après avoir lu ce livre passionnant, j'aurai envie de murmurer à l'oreille de chacune des femmes de la terre: ayez courage de vos rêves et de vos ambitions, trouvez votre place dans le monde, résistez. J'aimerai que la mystique de la femme ne fasse plus autant de dégâts, que le néant dans nos intérieurs s'en aille, que l'éducation revienne au centre de nos vies. Je vous recommande vivement cette lecture! C'était enrichissant.

« Il semble que personne et elle encore moins que les autres ne se rende bien compte de ce qu'elle est en train de devenir sous l'effet de cette curieuse métamorphose qui mue une poétesse en mégère. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Publié aux États-Unis en 1963, le « livre qui a changé la vie des femmes » a eu un impact considérable. Écrit par la journaliste Betty Friedan, le texte est bien documenté et comporte une foule de citations et prend des positions bien tranchées. En le lisant, on peut mesurer le chemin parcouru depuis les années soixante, mais aussi ce qu'il reste à faire…
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The feminine mystique est un essai rédigé dans les années 60 par Betty Friedan, une journaliste américaine qui devait par cette oeuvre participer au renouveau du mouvement féministe aux Etats-Unis à partir des années 60.

En tant que journaliste, Friedan mène dès 1957 une enquête auprès d'étudiants diplômés depuis plusieurs années afin de conduire une étude sur leur emploi et leur satisfaction générale.

C'est alors qu'elle met le doigt sur ce qu'elle appellera plus tard "le problème sans nom". Parmi les nombreuses personnes qu'elle interroge, le cas des femmes attire son attention. Nombre d'entre elles ont suivi des études à l'université mais très peu exercent un métier en rapport avec leurs diplômes. Pire, elles sont nombreuses à ne pas avoir obtenu de diplôme à cause d'un arrêt brutal de leurs études. Ces femmes sont toutes mères au foyer, voilà leur métier, et pourtant il n'existe aucune case sur aucun formulaire pour leur permettre de le revendiquer comme tel. Elles ont abandonné leurs études, n'ont d'ailleurs jamais été encouragées à en faire pour une autre raison que celle de trouver un mari, et n'aspirent qu'à enfanter afin d'incarner ce modèle de femme épanouie, souriante et toujours dévouée à sa famille que l'on voit sur les publicités pour électroménager de l'époque.

Ce que Betty Friedan découvre dépasse le simple cadre de son enquête et le nombre de lettres qu'elle reçoit de femmes vivant la même chose ne fait qu'augmenter alors que la journaliste s'intéresse à ces oubliées pour parler de leur sort dans ses articles.

Elle découvre le mal-être de ces femmes insatisfaites, dépressives, malheureuses, qui en viennent à détester leurs enfants, aigries par des corvées ménagères dont la récurrence inlassablement quotidienne les use nerveusement. Ces femmes n'ont pas de passion, pas de métier, peu d'éducation, elles n'ont que leurs enfants et leurs maris, ceux là mêmes qui mènent leur vie palpitante loin d'elles dans leur école ou à leur travail. Toute la journée ces femmes organisent la construction d'un modèle de femme parfaite, prévenante et aux petits soins pour les siens.

Mais comment ces femmes peuvent-elles désirer cette condition alors que leurs propres mères ont combattu pour les droits des femmes ?

C'est en effet le rêve de toutes les adolescentes de trouver un mari réussissant professionnellement, d'avoir un pavillon à soi, équipé de beaux objets modernes, et de construire une famille qui leur apportera le bonheur et le sentiment d'avoir réussi leur vies en tant que mères.

Les réponses qu'apportent Friedan pour expliquer ce paradoxe s'attachent à décrire le fonctionnement général d'une société qui a établi comme un fait la prééminence de l'homme sur la femme. Cette dernière, réduite à sa destinée biologique de procréatrice n'a pas vocation à réclamer des prérogatives masculines. le travail, l'argent qu'il permet de gagner, l'extérieur (collègues, occupations, loisirs etc) sont des attributs masculins que la femme est découragée par tous de réclamer pour elle.

Elle veut faire des études ? Très bien, mais elle doit se trouver un mari à l'université.

Elle veut travailler ? Très bien, mais aucun homme ne voudra d'elle. Personne ne voudrait d'une de ces femmes ambitieuses, masculines et rebutantes que l'on dépeint dans les magazines.

Elle veut gagner sa vie ? Mais pourquoi faire alors qu'un homme le ferait mieux qu'elle ? Alors que la seule carrière valable pour une femme est celle de mère ?

C'est au final tout un travail de sape de l'ambition féminine qui s'organise à tous les niveaux de la société : famille, magazines, scientifiques, entreprises. Ces dernières ont en effet tout intérêt à voir les femmes rester à la maison, et elles exploitent d'ailleurs sans vergogne les recoins de la psychologie de la femme au foyer. Un chapitre entier est ainsi consacré à ces marques d'électroménager qui jouent sur l'affect d'une mère en lui montrant comment ses enfants seront plus heureux et son mari plus fier d'elle quand elle fera son pain elle-même et son repassage avec la marque X. Les femmes au foyer n'identifient par la source de leur insatisfaction et leur surconsommation de nouveautés en est l'illustration : elles compensent.

Cet essai réussit formidablement bien à monter ce qu'il y a de sournois et de tragique dans la destinée de ces femmes dont le sentiment de vide ne fait que s'accentuer au fur et à mesure que les journées se répètent, identiques, inlassablement, sans attente ni perspectives d'avenir. Il y a celles qui font des enfants à la chaine pour n'être jamais seules, celles qui maltraitent leurs enfants par vengeance, celles qui se suicident ou s'enfuient...

Chacune est isolée dans son pavillon de banlieue, entourée de gadgets qui ne font qu'allonger le temps qu'elle passe à vouloir tout faire de ses mains, persuadée qu'elle a tout pour être heureuse et ne comprend pas pourquoi elle ne l'est pas.

Cet essai est un monument du mouvement féministe des années 60 aux Etats-Unis pour l'éclairage qu'il apporte sur l'abandon dont les femmes sont victimes de la part de la société. C'est au-delà de ça un témoignage poignant et d'une limpidité incroyable sur toute la construction sociale d'un pays dont nous continuons de vénérer le modèle et les réussites. En oubliant parfois les revers de la médaille.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1607
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La mère au foyer s'ennuie. L'idée n'est pas nouvelle. Il ne s'agit pas ici de la combattre, mais plutôt de l'approfondir, de la ressasser. Toutes les activités quotidiennes de la misérable vie de la femme au foyer sont donc passées en revue et font l'objet d'un commentaire assassin pour bien en ancrer la certitude dans l'esprit des lectrices.

Le problème c'est que la méthode laisse à désirer. Outre le titre, dont l'ancienne ministre et traductrice en français reconnaît elle-même dans sa préface qu'il est abusif (le titre originale est « La mystique de la femme »), outre, par ailleurs, que le titre original est lui-même abusif (il s'agit, au mieux, de la mystique de l'américaine au foyer dans les années 60), le propos lui aussi est abusif. Car l'auteure ne trouve pas mieux pour évoquer la multitude que de puiser dans… son expérience personnelle.

On ne sait plus alors si ses critiques générales qu'elle attribue à une frustration de la femme au foyer n'auraient pas pour visée de généraliser ses propres frustrations : les femmes au foyer sont toutes très intelligentes mais n'ont malheureusement pas leur place dans l'élite de la nation – et l'auteure indique qu'elle regrette avoir renoncé à une bourse doctorale pour suivre son copain, devenu mari ; les femmes au foyer sont dénigrées par des hommes froids, distants, cassants et misogynes - et l'auteure égrène les réflexions misogynes des ses collègues de travail et supérieurs professionnels ; la femme au foyer lit des magazines stupides bien en deçà de ses compétences réelles – et l'auteure regrette que ses articles sur la politique internationale soient refusés par la ligne éditoriale de la presse pour laquelle elle travaille ; la femme au foyer est reléguée au second plan dans la société américaine – et il se pourrait que l'auteure regrette de ne pas travailler dans le secteur éditorial qui lui plairait. La portée de la généralité du discours en est atteinte.

Mais il est certain que plus qu'à théoriser, le livre vise à énerver, exciter, révolter, à aiguillonner les consciences, à rassembler les énergies – et de ce point de vue, on comprendrait qu'il ait réussi… :-)
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Voilà longtemps que j'avais envie de lire ce classique de la littérature féministe, ce pavé de 560 pages, extrêmement documenté, nourri de témoignages variés, qui analyse avec méthode  la manière dont les femmes, après la Seconde Guerre Mondiale, aux États-Unis (mais, on a envie d'ajouter, pas que dans ce pays), ont été plus ou moins insidieusement incitées à abréger leurs études pour ne plus croire qu'aux valeurs familiales.
Se marier jeune, faire des enfants, et seconder leur époux, tel était l'unique horizon que la culture patriarcale, via les magazines féminins, mais aussi les sociologues, psychanalystes et autres spécialistes parfois autoproclamés, réservaient aux femmes, faisant fi de leur intelligence .
Évidemment, cette situation ne pouvait générer que des frustrations, se manifestant par un mal être diffus.
Paru pour la première fois en France en 1964 et traduit par celle qui allait devenir ministre, Yvette Roudy, La femme mystifiée permet d'évaluer le chemin parcouru mais aussi, tout ce qui reste encore à faire pour dégager la femme des stéréotypes dans laquelle on veut toujours l'enfermer.
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Un essai féministe aussi glaçant que passionnant, une riche découverte.

Publié en 1963 aux Etats-Unis, La Femme mystifiée met en lumière le recul des droits des femmes au sortir de la Seconde Guerre mondiale au sein de la première puissance mondiale.
Un recul trop méconnu en France, un pan de l'histoire récente pourtant capital pour notre compréhension du patriarcat et de ses conséquences dramatiques sur la société.
Alors qu'une première vague de féministes s'était levée pour l'obtention de droits nouveaux et l'égalité des sexes à la fin du XIXe siècle, permettant aux femmes l'accès à l'emploi et aux études supérieures, la fin de la guerre de 39 a poussé presque toutes les américaines à redevenir ménagères (jusqu'aux années 60).

La journaliste Betty Friedan, après d'innombrables entretiens avec des spécialistes (sociologues, psychologues, journalistes, publicistes, ...) et une enquête approfondie, illustre, témoignages et exemples à l'appui, la manipulation dont ont été victimes les femmes et leur douloureuse prise de conscience. le lecteur découvre alors la grande perversité de la stratégie de rabaissement de la femme mise en place, n'ayant souvent comme motivation que la sécurité du statut co et/ou le profit financier.
Les interviews de femmes sont poignantes, témoignant d'un mal-être, d'une perte de sens et de l'ennui ressenti par chacune dans son rôle de simple femme au foyer.
Les femmes ont été poussé à sacrifier leur possibilités, leur personnalité, leur humanité. Et ce livre montre bien à quel prix.

Un ouvrage incontournable, engagé et toujours d'actualité. Une incitation à l'engagement et à l'instruction, un livre de développement humain.
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Ce livre est dense ! J'avais vraiment peur de ne jamais terminer cet essai en me lançant, mais en y allant petit à petit, chapitre par chapitre, je suis arrivée au bout.

C'est une lecture très intéressante, qui retrace vraiment tout le cheminement qui a mené à l'image idéalisée de "la femme au foyer" américaine et comment cela a réduit les femmes à de vulgaires pantins.

Betty Friedan commence son essai en rappelant qu'avant les années 50, la première vague du féminisme avait permis aux femmes de commencer leur chemin vers l'émancipation avec par exemple l'obtention du droit de vote (en 1920 aux USA), l'accès à l'université et au travail. Alors que s'est-il passé ? Suite aux retours de guerre, les hommes ont eu besoin de se rassurer et rétablir l'ordre qu'ils avaient toujours connu, retrouver une certaine position de force qu'ils avaient perdu face aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais comment rétablir cet ordre sans faire de vagues ? En retournant la situation. En faisant du rôle de ménagère une fonction essentielle, existentielle dans la société. Conditionnées dès leur plus jeune âge, on apprenait aux femmes que c'était leur devoir de prendre soin de la maison et des enfants, qu'elles contribuaient ainsi au bonheur de leur homme et de leur famille, au bonheur de la patrie. D'ailleurs la famille était au centre de tout : rien ne doit rendre une femme plus heureuse que son foyer.

On tuait leurs ambitions avant même qu'elles naissent. Si on leur accordait le droit d'aller à l'université, c'était surtout pour se trouver un mari, pas faire des études. On effaçait leurs intérêts, leurs personnalités, et transformait leurs envies. Et pour combler le vide que laissait l'absence de travail et de projets ? On inventa l'électroménager, on diversifia l'offre des produits ménagers, créant petit à petit un besoin qui n'existait pas. Pendant des années, on a fait croire que pour être une femme accomplie, la meilleure des femmes, il fallait être la meilleure ménagère. Et je ne parle même pas de l'influence de la pub...

Mais il faut aussi prendre un peu de recul. L'essai de Betty Friedan ne concerne qu'une partie de la population américaine, principalement les femmes blanches qui pouvaient se permettre d'être femmes au foyer dans de grandes maisons. Ayant été publié en 1963, son texte manque d'ouverture sur certains points, et n'est pas inclusif. Mais il a eu le mérite d'ouvrir la discussion sur le sujet, de faire entendre ces femmes qui se mourraient petit à petit.

Même s'il y a beaucoup de répétitions et digressions (je pense sincèrement qu'un tiers du livre pourrait être supprimé et le propos resterait tout aussi compréhensible), cela reste un essai très intéressant pour mieux comprendre la société patriarcale, et d'où viennent toutes ces injonctions infligées aux femmes depuis des années.
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Un texte fondateur du féminisme. A lire absolument
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J'ai écouté ce livre en audio et, comme beaucoup de livre féministe ou dans la même lignée j'ai beaucoup de mal. Ce que je veux dire, c'est que j'ai du mal avec ce genre de livre en version audio, car j'ai du mal à rester concentrée. Je pense que j'aurais mieux apprécié si je l'avais lu en version papier. Je retenterai un jour, mais cette fois-ci en version papier.
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Le livre est classiste, raciste, homophobe, généralisant une situation particulière pour une catégorie de femme (états-uniennes, classe moyenne à riche, blanche, femme au foyer) faisant passer cela pour la règle universelle de "la femme américaine".
Les états-unis ne sont pas l'Amérique entière, déjà.
L'autrice se contredit entre les chapitres, elle choisit quand ça l'arrange d'aller à contre sens de la pensée freudienne ou dans son sens. Selon que celle-ci sert ou dessert son propos.
Notamment cette absurdité de croire qu'une mère trop "couvante" fait de son/ses fils des hommes homosexuels. OSKOUR !
La citation de Laure Adler "le livre n'a pas pris une ride" en quatrième de couverture est vraie au sens qu'il n'a pas pris UNE ride, il en a pris un bon paquet de rides ce livre. Je me suis arrêtée quand elle commence à comparer la souffrance des enfants de ces ménagères désubjectivées enfermées dans leurs foyers avec la souffrance des enfants des survivants et survivantes de la Shoah. L'indécence à des limites.
Ce livre est à observer avec une sacré remise en contexte, c'est le féminisme blanc classe moyenne états-unien des années 60/70, homophobe, qui par delà de son nombril n'entrevoit pas bien loin autour.
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