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Critique de Ys


Ys
28 novembre 2013
Un peu à la manière de Drood (publié en France la même année), quoique dans une optique assez différente, Je vous apprendrai la peur entremêle les biographies romancées de deux écrivains aux rapports complexes, et l'influence d'un troisième personnage imaginaire, un être de l'ombre maléfique et ambigu qui pousse les deux autres à leur perte.

Nikolaj Frobenius en tire un roman sur la puissance de la littérature , sur l'obsession, sur les rapports ambigus entre instinct de survie, morale et connaissance de soi, entre désirs obscurs et conventions sociales, avec en filigrane une peinture du milieu littéraire américain des années 1840. Un roman bourré d'ingrédients intéressants… qui a pourtant peiné à totalement m'accrocher.

Des trois personnages, Reynolds est le seul à avoir suscité mon empathie. Inquiétant, complètement tordu mais étrangement touchant et doté d'une voix assez fascinante, il est une très belle création littéraire, mais j'aurais du coup aimé le voir plus présent dans l'histoire. Lui ou au moins ses actions, dont on parle beaucoup sans m'en faire sentir réellement l'impact, peut-être parce qu'il est surtout vu à travers les deux autres.
Poe m'a essentiellement agacée, et Griswold plus encore. Wilkie Collins et Dickens aussi étaient agaçants, dans Drood, et pourtant l'auteur avait réussi à me plonger corps et âme dans leurs obsessions et leurs névroses. Ici, elles m'ont laissée assez froide – mais, il faut bien l'avouer, les oeuvres de Poe me laissent généralement assez froide aussi, malgré mon envie de l'aimer et la fascination que j'éprouve pour nombre de ses thèmes de prédilection.

Peut-être, après tout, est-ce un signe que l'auteur respecte bien son esprit, qui ne colle définitivement guère au mien. Peut-être aussi est-ce que le récit manque un peu d'ampleur par rapport à ses ambitions. Toujours est-il que la fin elle-même m'a laissé une impression mitigée : une prise de conscience intéressante et cruelle, mais trop tardive pour aller au fond des choses et du coup un peu superficielle à mon goût. Ou pas assez abrupte pour prendre tout son poids ?

C'est un livre auquel je trouve pas mal de défauts, donc, mais dont je serais très curieuse de rediscuter avec ceux qui l'ont lu… ou se laisseraient tenter à l'avenir.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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