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Critique de Tachan


Kazuhiro Fujita n'est vraiment jamais aussi doué que quand il touche à la mythologie de sa série. Il nous dévaste à nouveau dans ce tome avec des émotions terribles suscitées par des révélations non moins implacables.

Depuis qu'il s'est lancé dans le récit des origines des shirogane et des automates, Fujita me passionne vraiment. Ce mélange d'univers circassien, d'alchimie et de drame est d'une rare efficacité. Il creuse et creuse un peu plus à chaque tome pour nous emmener aux racines du mal et aux racines de l'histoire avec un profond sentiment d'inéluctabilité qui fait qu'on sait que ça va faire mal et on n'y coupe pas.

En revenant dans ce tome dans un lieu important pour les automates, les shirogane et Narumi, tout fait sens et cela nous explose encore au visage. J'ai aimé la façon dont le mangaka se sert de ce personnage comme véhicule. C'est vraiment lui le moteur de l'ensemble de l'histoire. C'est lui qui a fait bouger Masaru et Shirogane au début, c'est lui qui relance les shirogane en France ensuite et c'est avec lui que nous avons de nouvelles révélations.

Celles-ci ont eu la puissance que j'attendais avec un très beau récit classique de dualité entre deux frères. C'est toujours efficace. Dans un univers alchimique à l'européenne parfaitement maîtrisé, il plante le décor de l'ensemble des drames qui se jouent et l'émotion n'en est que plus forte. le déchirement entre les frères autour d'une femme, l'impossibilité de celle-ci de résoudre l'histoire, ou encore la façon dont l'histoire se répète, tout est parfaitement orchestré par un mangaka, véritable orfèvre de la narration.

Tel un conteur, il nous balade ainsi, révélant les secrets des origines de chaque camp, ajoutant de nouveaux personnages venant porter secours aux premiers, créant un nouvel objectif dans la lutte à laquelle tout ce petit monde se livre. Même les va-et-viens parfois un peu bref entre les différentes intrigues prennent sens. On suit un Narumi en guerre, tandis que Shirogane s'affirme de plus en plus dans son humanité et sa féminité. C'est touchant. Même l'humour, qui parfois m'a semblé un peu lourd précédemment, trouve sens ici dans la jalousie infantile de Masaru vis-à-vis de la relation entre Shirogane et son professeur retrouvé, qui cache en fait un grand attachement aux figures de Narumi et Shirogane qui remplacent un peu ses parents pour lui. A nouveau, émotion garantie.

L'histoire n'en finit pas de se bonifier même dans les ramifications de plus en plus nombreuses que l'auteur donne. Et là, on pourrait avoir un sentiment de délayage après plus de 10 tomes, tout fait sens, tout est cohérent, tout se complète entre les doigts de marionnettiste - conteur de Fujita. C'est du grand art !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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