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Critique de LoupAlunettes


Quelle coïncidence! Fraîchement sorti de la lecture du roman de James R. Hannibal "Jack et le bureau secret", quel surprise de tomber ici sur un sujet un peu similaire.

Le thème des révélations, des confidences par le truchement d'un pouvoir.

Le manga l'amène autrement que sur le plan du secret, il est sur la parole libérée, celle qui lie, relie, réconcilie.

Et si vous étiez capable comme ces héros de sentir ou entendre les pensées des animaux ou objets qui vous entourent?

Quel drôle de sensibilité!



L'ado Koji imaginé par l'auteure Yoko Fujitani nous donne l'impression de se protéger de toute sensibilité trop intime, de tout tact mielleux ( avec les filles, entre autre, le goujat), ce trublion.

Sa rencontre avec le petit Daishi va le ramener à une période de son enfance que nous ne connaissons pas encore et qu'il donne l'impression de vouloir oublier un peu.

Les deux partagent ce pouvoir insolite de communication extraordinaire et Koji se trouve alors malgré lui attiré vers ce petit bonhomme aussi peu ordinaire qu'il le fut.



Nous sommes à la limite du fantastique et dans un univers crédible, un tel talent serait mal vu ou totalement nié.

Nous sommes comme au croisement de générations, la façon dont Koji et sa famille l'ont vécu et celle dont Daishi et sa mère le vivent.

Koji a t-il bien perdu son don comme il le prétend, tandis que la mère de Daishi l'assure que le don de son enfant est une bénédiction qui a poussé sa famille les uns vers les autres et chassé les mensonges, les non-dits possibles?

Une sacré épée de Damoclès au dessus de sa tête, certains diraient.



Il y a presque de la poésie dans ces bouts d'âme logés partout, un peu d'humour aussi au final dans la façon très simple de Daishi de pratiquer son don au quotidien pour régler les tâches domestiques.

Si le siphon de votre évier est bouché, demandez lui simplement ce qu'il faut faire pour le soulager.



Koji est un endurci et se lier avec Daishi donne dans l'amitié ado/enfant improbable.

Les enfants et puis quoi encore!

C'est le retour à l'enfance, évidement.

Nous saisissons que cette rencontre, pour la mère de Daishi, est providentielle et l'occasion pour le petit de fréquenter quelqu'un comme lui.



Les phylactères de Yoko Fujitani ne sont jamais complets, fondant les paroles ON et OFF des hommes et des autres.

Il y a une forme incongrue de normalité qu'installe ainsi l'auteure en gommant une frontière qui nous ferait basculer dans le fantastique.

L'univers parle et suffit de l'accepter dans son univers.

Une drôle d'aventure sur l'empathie, la communication avec autrui et aussi l'intimité.
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