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Critique de Pecosa


L'iconoclaste offre aux curieux quatre siècles de crimes piochés dans les archives de la police, avec en couverture le visage d'André Soudy de la bande à Bonnot, guillotiné en 1913.
Du Guet à la police moderne, des réformes de la Reynie exigées par Colbert au "bertillonnage" qui révolutionne les méthodes d'investigation, de Ravaillac à Mai 68, du fait divers sordide au crime politique, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les curiosités.
C'est une histoire de France via les rapports de police, les clichés anthropométriques, les lettres de dénonciation, les premières photographies… Dis-moi qui tu surveilles et je te dirai qui t'inquiète…
Les grandes affaires qui ont marqué l'inconscient collectif (L'affaire du Collier, Cartouche, Violette Nozières…) sont illustrées par des documents rares. Les rapports relatifs aux « moeurs » des cocottes, des « tantes » et des sous-maîtresses de bordel nous font parfois sourire: "Sarah Bernhart, qui aurait été surnommée, depuis qu'elle a été aux eaux, Sarah retour des os, à cause de sa maigreur, aurait des idées les plus lugubres. Ainsi, elle aurait chez elle un cercueil en palissandre, capitonné, dans lequel elle se couche parfois. » (Fiche de Sarah Bernhardt, Registre des courtisanes).
Certains documents nous émeuvent, comme ce message de condoléances rédigé par Armand Cabrol, cultivateur, lors des obsèques du poète en 1885 « Dites à Victor Hugo, vivant en nous, que les paysans, même illettrés, l'aimaient beaucoup, et que tous le pleurent » D'autres nous étonnent, comme ces lignes relatives à la mort par asphyxie de Zola en 1902: « Vingt-six ans plus tard, en avril 1928, un entrepreneur de fumisterie du nom d'Henri Buronfosse, peu avant de mourir, fait à son ami une étrange confession: chargé des travaux dans l'immeuble, il aurait sciemment bouché la cheminée du romancier, par haine politique et par malveillance (…) Ainsi l'auteur de "J'accuse!" serait-il mort parce qu'un militant d'une ligue nationaliste a voulu "enfumer le cochon », punir le "sans-patrie"- celui qui, par son engagement dans l'affaire Dreyfus, a osé porter atteinte à l'honneur de l'armée française. »
On retiendra aussi le « Missel rouge » dans lequel sont consignées les photographies et les descriptions des Communards, les clichés des inondations de 1910, le volumineux dossier Landru, le télégramme largué au-dessus de la Préfecture de police le 24 août 1944 par un avion piper-club "Le général Leclerc vous fait dire: Tenez bon, nous arrivons."
Bref, des fonds d'archives passionnants à parcourir tranquillement chez soi, sans la poussière des étagères.



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