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Critique de jamiK


jamiK
15 septembre 2022
Il est de ces livres qui ne semblent pas raconter grand chose. Un soleil entre des planètes mortes est ce ceux là. Pourtant, j'ai adoré.

Barbro, une suédoise se rend seule en pèlerinage sur les traces de l'écrivaine Cora Sandel et de son roman “Alberte et Jacob”. C'est un roman norvégien du début du XXe siècle où il ne se passe pas grand chose non plus, une histoire de famille, avec une jeune fille timide qui vit dans ce grand nord, triste et morne, dans une ville où il ne se passe rien. Les chapitres alternent les passages du roman de Cora Sandel avec les moment où l'on suit Barbro. Barbro voue à l'autrice une passion qu'elle voudrait partager mais dans sa famille, personne ne s'y intéresse. Il y a dans la culture scandinave, tout une oeuvre autour de ces petits riens, des ses moments d'introspections, on pense bien sûr à Ingmar Bergman, un art de rendre belles les vies sans relief. On est jamais à l'abri du mortel ennui, sans doute des oeuvres qui demandent d'accepter d'entrer en phase avec elles.

Le dessin est réalisé au cryons de couleur, feutres, encre et aquarelle, des moyens bruts, artisanaux, peu sophistiqué, le trait est brut et pourtant il y a une ambiance très forte. La lumière et son absence sont même ce qui définit le mieux cette histoire : à Tromsø, pendant une grande partie de l'année, le soleil ne dépasse pas la montagne. Les bleus sont intenses, mais la lumière est le plus souvent blafarde.

Barbro est comme Alberte, timide, un peu coincée, elle doit prendre sur elle pour profiter de son escapade, oser aller vers les autres. C'est une histoire sur les relations aux autres, sur l'apport de la lecture, tout en pudeur, en sensibilité à fleur de peau, dans cette vie scandinave, juste un peu plus isolé que chez nous, encore plus solitaire, un peu morne et ralenti, parce que ce nord n'est pas particulièrement joyeux.

Que sont donc ces deux planètes mortes, il s'agit sans doute de Barbro et Alberta, et le soleil finit par revenir un jour, on prend le temps de l'attendre, de le désirer, tout est lent, il ne se passe pas grand chose, mais pour qui sait attendre, le soleil finira par réapparaître…

Dans une histoire presque ordinaire, Anneli Furmark nous révèle les particularités de cette région : ce n'est pas du folklore, c'est la luminosité, la longue nuit, le froid, les eaux calmes des fjords, qui forgent une culture, un livre n'est alors qu'un témoin, un révélateur quand il est juste et sensible comme celui-ci.
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