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Critique de Mei-Amadis


Avec Je ne suis pas un homme, Usamaru Furuya remet au goût du jour La Déchéance d'un homme (太宰 治) d'Osamu Dazai, un classique de la littérature japonaise du XXème siècle.

Tout commence avec un mangaka en manque d'inspiration : Usamaru Furuya (qui devient donc lui-même personnage de son propre manga (oui, c'est un peu compliqué lol)) écume le net, à la recherche d'une idée pour son prochain manga, quand il découvre le blog d'un certain Yozo Ôbo :

« Il y a eu trop de honte dans ma vie », ainsi débute le récit poignant et autobiographique, qui constituera le témoignage édifiant d'un garçon qui avait tout pour vivre heureux : la richesse, l'amour, le talent, mais qui, en réalité, se sent tel une marionnette, qu'on manipule à loisirs.

Utilisant un procédé de mise en abyme, Usamaru Furuya se met en scène dans son propre manga pour mieux capter l'attention des lecteurs : comme le mangaka en manque d'inspiration, avide et curieux, on se retrouve vite happé par l'histoire de Yozo.

Réalisant une adaptation libre de l'oeuvre originale d'Osamu Dazai, Furuya ne se contente pas de transposer l'intrigue dans une société plus proche et plus actuelle que la notre, non. En plongeant dans une société où les journaux intimes ont fait place aux blogs sur internet, le mangaka nous rappelle aussi l'universalité de la condition humaine : un siècle plus tard, l'être humain est toujours sujet aux mêmes craintes, celles d'être anormal, de ne pas appartenir au même monde que ses semblables. La déchéance d'un homme est indéniablement un roman atemporel qui traite de la condition humaine et de sa vacuité.

Je ne suis pas un homme est un manga qui se lit d'une seule traite. On se laisse porter sans peine par l'histoire contée par Yozo. Les graphismes, quant à eux, sont aussi soignés que crus. Ils apportent beaucoup à l'oeuvre dans la mesure où le lecteur suit la lente évolution psychologique de Yozo à travers de petits détails physiques. On sent l'état de Yozo se dégrader, vers son irrémédiable déchéance. Charismatique malgré tout, le lecteur tombe sous son charme. le lecteur s'identifie sans mal au héros, opportuniste mais attendrissant par sa détresse, tant et si bien qu'on se surprend à apprécier Yozo malgré ses mauvais côtés.

Je ne suis pas un homme est donc le récit d'un être humain. Sans fard, empli de réalisme, ce seinen dépeint la vie d'un être humain dans toute sa complexité et sa dureté. A noter qu'une adaptation en animé a elle aussi été faite, en collaboration avec Takeshi Obata (Death Note, Hikaru no Go) Personnellement, j'ai davantage apprécié l'adaptation en manga qu'en animé, moins étrange car peut être un peu plus contemporaine.

Le second et dernier volume de Je ne suis pas un homme, quant à lui, paraîtra fin août. J'attends le dénouement avec impatience ! Merci aux éditions Casterman et à Babelio pour leur Masse Critique dédié aux BD/mangas qui a su faire mon bonheur !
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