AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Pour ceux qui ont déjà lu les cycles "La Licorne" et "3 Souhaits" du même scénariste, il est évident que le bonhomme a de solides affinités avec l'univers des comics. Ici Mathieu Gabella, reprend, modernise et améliore le mythe du super-héros tout en le transposant au Moyen-Âge, Paris remplaçant Gotham City… Quel réjouissant programme n'est-ce pas ? blink
« Sous ce masque, il y a plus que de la chair. Sous ce masque, il y a une idée Creedy... Et les idées sont à l'épreuve des balles. » (V dans "V pour Vendetta")


Ce tome 1, intitulé "Justice Divine ?", nous présente le personnage masqué du Bourreau, invincible, invulnérable, doté d'un don psychomantique permettant d'identifier les criminels en touchant les objets ayant appartenu à leurs victimes, et du don de convoquer ceux dont il connaît le nom et le visage au lieu et à l'heure de son choix… Mais ses pouvoirs viennent de son anonymat, et ils disparaissent dès lors qu'il est en présence de quelqu'un qui connaît son identité cachée ! (remember la kryptonite ^^) Nous sommes donc en présence d'un super-héros vigilante assez vindicatif qui n'est pas sans rappeler le Punisher (voire Judge Dredd éventuellement)…
Le Bourreau (le Batman ? ^^), persuadé que ses pouvoirs ne peuvent venir que de Dieu, remplit jour après jour les missions que lui envoient les échevins de Paris sans se poser de question jusqu'au jour où il croise la route du Bouffon (le Joker ? ^^) qui dispose des mêmes pouvoirs que lui et qui s'interpose entre lui et sa dernière cible en date, un jeune adolescent peut-être innocent…

L'organisation qui chapeaute le Bourreau défend-elle la loi, la morale ou juste ses petits intérêts bien calculés ? La victime qu'il a été chargé de venger n'était était pas pire criminelle que ceux qui l'ont assassinée ? Quelles terribles expériences a-t-on essayé de cacher aux yeux du Bourreau et de la justice divine ? Et qui est le Bourreau : le maître ou l'élève ? Et qui est le Bouffon : l'élève ou le maître ?

Le récit oscille entre passé et présent et le tout forme un magnifique hommage à la culture super-héroïque dite sombre et à tous ses codes, mais aussi et peut-être surtout un dézingage en bonnes et dues formes de ce qu'on a fait d'elle : marre des super-héros milliardaires défenseurs de la haute société qui châtie sans pitié la délinquance en col bleu mais qui ferme complaisamment les yeux sur les ravages de la délinquance en col blanc, et qui sauve le monde tel qu'il est mais qui ne l'améliore jamais !!!
Le projet est ambitieux sur la fond et très plaisant sur la forme : il est graphiquement porté par pas moins de 5 artistes chapeautés par Nautilus studios, à savoir Virginie Augustin au story-board, Julien Carrette au dessin, Jérôme Benoît aux décors, Jean-Baptiste Hostache aux couleurs et Jean Bastide à la couverture… Bref que du beau monde, ce qui nous offre une chouette superproduction consacrée aux super-héros ! ^^
Commenter  J’apprécie          359



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}