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Critique de JAsensio


La Connaissance de la douleur a paru en 1963 chez Einaudi et a été traduit en français en 1974, et de façon tout à fait remarquable, par Louis Bonalumi et François Wahl, qui du reste propose une intéressante lecture de ce roman en postface de l'édition du Seuil (1). Ce roman aussi magnifique que complexe et difficile, sobrescrito, surécrit comme eût dit Borges, puisant à une multitude de sources évidentes (comme Les Fiancées de Manzoni, Platon, la littérature latine, Dante) ou beaucoup plus discrètes (Joyce et, via ce dernier, Sterne), a en fait été rédigé entre 1938 et 1941, juste après que Carlo Emilio Gadda, en 1936, procède à la vente de la villa dans laquelle il vivait avec sa mère, décédée cette même année. Ce roman pourrait, à bien des égards, être compris comme une étrange cristallisation de haine, et la volonté, une fois le Mal emprisonné dans un réseau de mots, de l'observer et, qui sait, de tenter d'en comprendre la structure et peut-être même, folle espérance, en atténuer quelque peu l'absolue noirceur : «Une douleur sans espoir s'empara de l'âme du fils : la douceur lasse de septembre lui parut irréelle, une image fuyante des choses impossibles ou perdues. Il eût voulu s'agenouiller et dire : «Pardonne-moi, pardonne-moi ! Maman, c'est moi !» Il dit : Si je te trouve encore une fois dans le bran aux cochons, je vous égorge tous, eux et toi avec» (p. 223). Tâche impossible bien sûr, qui pourtant est toujours celle, ne peut toujours qu'être celle des plus grands romanciers.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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