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Citations sur Actions spéciales (20)

Je manquais de vocabulaire, il m'arrivait de peiner sur certains articles à cause de leur longueur, pourtant j'ai continué à piocher un peu chaque jour sur ces rayonnages, pour le plaisir de déranger l'alignement des magazines en tirant le coin supérieur de leur reliure à bord jaune, et poussé par l'intuition qu'avec National Geographic, même dans un numéro très ancien, il y aurait toujours un secret à découvrir.
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Depuis le premier jour, je ne pouvais me départir de l'impression, où que je regarde, que ce n'était jamais au bon endroit.
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La palme revenait à Denise. Loin de la folie instantanée du Rintintin ou des flèches pince-sans-rire décochées par Kepler, son imagination comique à rebondissements, dès qu’elle était lancée, n’avait plus de limites. Mieux valait ne pas lui fournir de prétexte car on ne savait jamais ce qu’elle avait en vue. Elle créait des situations et avait l’art de tendre des pièges dans lesquels, une fois tombé, il était difficile de ne pas s’enferrer. J’en avais déjà fait l’expérience chez Mas, pour mon bien, et avec un résultat moins glorieux dans l’affaire Trois-Pattes.
Effervescents, et cependant pleins de sollicitude les uns envers les autres, c’était comme s’ils se connaissaient de la veille. Ils donnaient l’impression de s’être rencontrés sur le pavé d’un trottoir, derniers survivants au lendemain d’une fête, qui auraient décidé de passer le reste de la journée ensemble. Ils n’étaient pas rentrés chez eux, ils n’étaient pas retournés se coucher, laissant ce moment se dérouler comme un jour sans fin. L’ennui, la familiarité n’avaient pas eu le temps de prendre le pas sur l’amusement, leur plaisir demeuré intact de cavaler à travers les années en tenue de cocktail. La panne de voiture sur la route de montagne déserte n’avait été qu’une péripétie de plus, insuffisante pour gâcher la bonne humeur générale, l’augmentant au contraire. Cette désinvolture, que j’avais perçue une semaine plus tôt en m’arrêtant à l’ancien poste de douane, était ce qui m’avait permis de devenir si vite l’un des leurs. J’étais la conséquence d’un problème de durite, pourquoi ne pas m’adopter ?
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J’ai posé la question qui me brûlait les lèvres.
Seul le Rintintin, répondit Denise, travestissait ainsi son apparence, par jeu et coquetterie plus que par nécessité. S’il arrivait que Kepler, Natsumi ou elle-même en fassent autant, c’était le couteau sous la gorge. Peut-être avaient-ils été contraints deux ou trois fois de se ridiculiser avec des postiches. Kepler avait un jour prononcé une phrase qu’aucun d’eux n’avait oubliée. « Quand on sort les déguisements, c’est le signe que les choses sont en train de foirer. »
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Le hangar, comme ils l’appelaient, était un atelier de mécanique désaffecté, situé au fond d’une ruelle, en retrait de la plage. De l’extérieur, c’était bien un hangar. Passé la porte de métal coulissante, avec d’un côté l’emplacement pour la voiture et de l’autre leurs motos, des canots pneumatiques et un établi encombré d’outils, on franchissait le seuil d’un appartement en duplex, aussi remarquable par la simplicité de sa conception que par l’ambiance de calme et de netteté qui s’en dégageait. Les parties communes se trouvaient au rez-de-chaussée, les chambres à l’étage, disposées autour d’une galerie donnant sur un puits de jour. Aussitôt j’ai pensé que j’aurais aimé habiter un lieu comme celui-là, avec des gens comme eux, si l’occasion m’en avait été offerte.
Elle le fut le soir même, après notre premier dîner.
La conversation s’était prolongée à la terrasse d’un bar, au bord de l’eau, où on servait des mojitos. Nous y étions encore attablés à minuit, 1 heure, 2 heures du matin. Ils paraissaient infatigables, le rhum et leur récit de l’acquisition rocambolesque du hangar, vingt ans auparavant, me tournaient la tête. Ils proposaient de me retenir pour la nuit, ou plus longtemps, si je le désirais.
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Je traînais mon ennui et ma peine le long de la côte catalane. Tout a changé le jour où je suis tombé sur Kepler, Natsumi, le Rintintin et Denise. Ces quatre-là s’enrichissaient en s’amusant. Ils vivaient cachés dans leur repaire de Cadaquès ou sur leur bateau de contrebandiers, par esprit de fronde, pour continuer les jeux de l’enfance. L’important, disaient-ils, est de bien faire la nuance entre s’affranchir de la loi et enfreindre la loi.
Ça, c’était avant.
La vérité est qu’ils préparaient leur coup. Un coup qui n’a pas une chance sur un million de réussir et dans lequel je me retrouve en première ligne. Cap sur la Sierra Leone, sa guerre civile, son virus Ebola, ses mines de diamants… Mais laissez-moi vous raconter l’histoire depuis le début.
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Vivre avec eux me sauve d'un désastre certain, mais ne me sauve pas tous les jours...
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Son toubib lui déclare : Il va falloir arrêter de boire, fumer et baiser. Le copain : Je vivrai plus longtemps ? Le toubib : Non, mais le temps vous paraîtra plus long.
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Depuis deux semaines que nous partagions la même cabine, chaque soir nous attendions le moment de reprendre cette conversation, qui nous tenait éveillés sur nos couchettes jumelles, dans ces transats, quand la flemme, la fatigue, notre légère ivresse et le doux balancement du Sécession nous dissuadaient d'accomplir le moindre effort supplémentaire. On était bien. Le Rintintin avait toujours un tas de questions à poser et d'histoires à raconter, il était doué pour repousser l'heure de s'endormir.
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Le souvenir d'images contemplées avec ébahissement sous la lampe ou d'histoires entendues avant de s'endormir. Images et histoires qui avaient continué à vivre dans la nuit des songes, mais s'étaient trouvées scellées au matin dans l'oubli profond, tel un coffre de pirates ensablé avec son trésor, au tréfonds de l'océan.
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