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Critique de orhal


Neil Gaiman et Dave McKean nous ont maintes fois exposé leur vision très mature du comic book. A chaque expérience (Sandman, Black Orchid, Mr Punch, etc...), ils nous offrent le plaisir immense d'un récit profond et personnel, nous projetant très loin de l'univers des super-héros en collant lycra et aux pouvoirs illimités.
Leurs travaux posent toujours une problématique philosophique, psychologique et/ou mystique. Dans Violent Cases, on vit le flashback du narrateur, qui se replonge dans un souvenir de sa jeune enfance. Cet épisode précis se lit en filigrane comme la découverte de la cruauté et des ténèbres des adultes.
A l'âge de 4 ans, le conteur (alias Neil Gaiman, pour le physique seulement) nous détaille sa rencontre avec l'ostéopathe de feu al Capone. le vieil homme, après avoir soigné le bras endolori du jeune garçon, trouvera un confident en sa personne. C'est ainsi, dans le flou d'une mémoire usée par le temps, que l'histoire se déroule, sous la plume de McKean, habile et si juste à son sujet. Les images et les règles mafieuses des 40's aux Etats Unis ressurgissent progressivement au fil du récit, illustrant cette époque violente, où les règlements de compte et la terreur faisaient foi.

Comme à l'accoutumée, les deux inséparables auteurs nous projettent dans leur atmosphère de prédilection : le rêve, la réalité transformée par une lentille translucide et ébréchée. Les couleurs et matières de McKean sont toutes aussi somptueuses et virtuoses que l'habilité de Gaiman à scénariser une histoire personnelle. Une histoire sur laquelle tout un chacun superposera instamment un vieux souvenir d'enfant, greffé à son esprit telle une tache d'encre indélébile sur un tissu fané.

Il est important de souligner que Violent Cases existe en VF, chez Zenda publié en 1992 mais cette édition est difficile à trouver car non rééditée depuis. Cela dit, la lecture en VO ajoute certainement du charme au petit bijou graphique.
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