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Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782846261074
48 pages
Au Diable Vauvert (25/05/2006)
3.73/5   26 notes
Résumé :
Publié pour la première fois en France par Zenda en 1992, complètement épuisé depuis plus de dix ans, c'est avec une nouvelle et somptueuse palette chromatique, toute en nuances de bleus, de gris et de bruns, que se présente Violent Cases dans cette nouvelle édition.
Ce comic est le premier produit par le duo magique formé par le scénariste Neil Gaiman et le dessinateur Dave McKean, dont la longue collaboration a donné à lire Coraline, Mirrormask, Des loups d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai relu cette histoire après avoir terminé les 10 tomes de Sandman et force est de constater que ce premier comics de Neil Gaiman contient déjà plusieurs thèmes chers à cet auteur. En 1987, un éditeur anglais a l'intuition de confier le scénario d'un jeune anonyme à un illustrateur qui n'a encore rien réalisé : Neil Gaiman et Dave McKean font connaissance.

L'histoire est bâtie autour de réminiscences d'un narrateur qui a l'apparence de Neil Gaiman. Il se souvient qu'un accident domestique avait amené son père à le faire triturer par un vieil ostéopathe. À partir de là, le narrateur entremêle ses discussions avec l'ostéopathe et ses souvenirs de fête d'anniversaire chez des enfants d'amis de ses parents... jusqu'à sa dernière rencontre avec ce vieil homme.

Neil Gaiman nous convie à analyser l'effet des souvenirs d'enfance, leur nature fragmentaire et le merveilleux qui naît du manque de compréhension du monde des adultes (difficultés de reconnaître les liens de cause à effet). le lecteur assiste à la naissance d'un mythe dans un contexte très quotidien. Il contemple un enfant dont l'interprétation de la réalité est différente de celle de ses camarades. Il assiste à une petite révélation de ce qui se cache derrière les tours de passe-passe d'un magicien. Au fil des pages, Neil Gaiman parle du souvenir, des émotions qui lui sont liées, mais aussi en arrière plan d'un cheminement psychanalytique.

Pour mettre en image ce récit ambitieux, il a eu la chance de croiser le chemin de Dave McKean qu'il retrouvera pour les couvertures de Sandman (réunies dans "Sandman: Dust covers", un incroyable voyage onirique) et pour quelques collaborations sortant de l'ordinaire telles que "Le Jour où j'ai échangé mon père contre deux poissons rouges", ou "Des loups dans les murs", et Signal / Bruit et Mr Punch.

Dave McKean illustre ce récit introspectif avec des dessins déjà inventifs, avec quelques collages, des trames et quelques photographies d'objets. Sa créativité est à un niveau tel qu'il est possible pour le profane de distinguer les techniques qu'il emploie et de comprendre dans quel but il y a eu recours.

Au final cette première collaboration entre ces 2 créateurs s'avère déjà très aboutie, tout en restant accessible. L'histoire constitue une interrogation sur la transfiguration des expériences de l'enfant par le prisme de la mémoire. La bande dessinée permet à cette histoire de provoquer des associations d'idées et de conjurer des sensations qu'un livre n'aurait pas pu faire. Cette lecture est à recommander aux delà du cercle des admirateurs de Gaiman et McKean.
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Neil Gaiman et Dave McKean nous ont maintes fois exposé leur vision très mature du comic book. A chaque expérience (Sandman, Black Orchid, Mr Punch, etc...), ils nous offrent le plaisir immense d'un récit profond et personnel, nous projetant très loin de l'univers des super-héros en collant lycra et aux pouvoirs illimités.
Leurs travaux posent toujours une problématique philosophique, psychologique et/ou mystique. Dans Violent Cases, on vit le flashback du narrateur, qui se replonge dans un souvenir de sa jeune enfance. Cet épisode précis se lit en filigrane comme la découverte de la cruauté et des ténèbres des adultes.
A l'âge de 4 ans, le conteur (alias Neil Gaiman, pour le physique seulement) nous détaille sa rencontre avec l'ostéopathe de feu al Capone. le vieil homme, après avoir soigné le bras endolori du jeune garçon, trouvera un confident en sa personne. C'est ainsi, dans le flou d'une mémoire usée par le temps, que l'histoire se déroule, sous la plume de McKean, habile et si juste à son sujet. Les images et les règles mafieuses des 40's aux Etats Unis ressurgissent progressivement au fil du récit, illustrant cette époque violente, où les règlements de compte et la terreur faisaient foi.

Comme à l'accoutumée, les deux inséparables auteurs nous projettent dans leur atmosphère de prédilection : le rêve, la réalité transformée par une lentille translucide et ébréchée. Les couleurs et matières de McKean sont toutes aussi somptueuses et virtuoses que l'habilité de Gaiman à scénariser une histoire personnelle. Une histoire sur laquelle tout un chacun superposera instamment un vieux souvenir d'enfant, greffé à son esprit telle une tache d'encre indélébile sur un tissu fané.

Il est important de souligner que Violent Cases existe en VF, chez Zenda publié en 1992 mais cette édition est difficile à trouver car non rééditée depuis. Cela dit, la lecture en VO ajoute certainement du charme au petit bijou graphique.
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première collaboration de Neil Gaiman et Dave McKean.
En se remettant dans le contexte de l'époque, Violent Cases était vraiment à l'avant-garde par rapport à ce qui se faisait à l'époque. Mais il marque aussi beaucoup d'hésitations et d'erreurs de jeunesse.
le terme 'violent cases' fait référence à l'étui a violon qui servait aux porte-flingues des gangsters de la prohibition pour dissmuler leur sulfateuse. de manière plus littérale, le titre renvoye aux épisodes de violence que chgacun rencontre.
Le scénario renvoye à de nombreuses nouvelles de Neil Gaiman, qui explorent les souvenirs d'enfance. En les racontant à la première personne, Neil Gaiman entretient en permanence l'ambiguité sur leur authenticité. Poussant le procédé encore plus loin, le narrateur, qui apparaît s'adressant directemenet au lecteur, est un alter-égo évident de Neil Gaiman.
Il part d'un souvenir: sa rencontre avec l'oestéopathe d'al Capone. Il avait 4 ans et son père lui avait déboité le bras. Mais, soyon clair, il ne veut pas laisser entendre qu'il était un enfant battu... le ton est donnée. Les souvenirs, surtout les plus violents, sont déformés et réarrangés par soi ou les autres pour se protéger, ou simplement reconstruits au fur et à mesure qu'on les oublie. Gaiman et McKean expreiment très bien ce paradoxe à travers la physionomie de l'osthéopathe.
Quel crédit alors apporter aux souvenirs de ce vieil homme, à propos de ce dont il fut témoin il y a bien longtemps, partiellement oublié et réinterprêté par un enfant de 4 ans ?
Des souvenirs en strates, dont on ne sais plus quelle est la part d'invention, de fantasme, d'erreurs... porté par une mise en page éclatée, qui symbolise l'incohérence de la mémoire (l'inquiétant magicien, figure de croquemitaine aux yeux du petit garçon)
Un premier livre étrange et insaisissable, qui n'arrive pas vraiment à concrétiser ses ambitions, mais qui reste un galop d'essai plus qu'intéressant.
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La collaboration entre Neil Gaiman et Dave McKean a produit quelques pépites réjouissantes, comme ce "Violent Cases" dans lequel McKean parvient miraculeusement à tempérer son penchant pour la surcharge graphique (Ce qui donne déjà des planches bien remplies).

Gaiman brode un scénario dense sur la trame d'un souvenir d'enfance: La rencontre fortuite d'un vieil ostéopathe, qui eut pour client un certain al Capone.
L'histoire et sa mise en page jouent donc sur le caractère parcellaire de la mémoire, et sur l'évocation des impressions fugaces de l'enfance.
Une aubaine pour McKean, qui multiplie cadrages, découpages et effets de composition pour donner au récit une profondeur métaphorique et un style formel cohérent.

Une bonne histoire, racontée avec les bons outils de la bande dessinée.
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Ce récit d'intériorisation du duo Gaiman - McKean, où il est question de souvenirs enfouis, de mémoire et de métamorphoses m'a laissée de marbre.
J'y ai vu un comic brouillon, une collaboration qui m'a parue inaboutie et bien souvent inaccessible. La surcharge graphique, propre semble-t-il à McKean, est tout simplement aveuglante.
A mon sens, une oeuvre à réserver aux amateurs du duo.

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critiques presse (2)
Bedeo
25 janvier 2017
Le duo parvient à trouver le ton juste et l’anecdote devient vite grande nouvelle, au parfum aussi nostalgique qu’un Woody Allen lorsqu’il décrit son enfance dans Broadway Danny Rose.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Sceneario
21 novembre 2016
Gaiman et Mc Kean ont depuis fait des merveilles bien plus abouties, mais cet album reste encore une merveille intimiste.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mon père est toujours plus grand que moi, et l’époque il semblait colossal. Il était mon rocher, mon refuge
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